La Presse (Tunisie)

Susciter l’intérêt et l’envie des consommate­urs

A la Cité des sciences, une matinée consacrée à la présentati­on des expérience­s internatio­nales en matière de promotion des produits du terroir a été organisée avant-hier. Des stratégies susceptibl­es d’inspirer les organisate­urs tunisiens du Concours des

- Olfa BELHASSINE

A la fin de la première édition du Concours des produits du terroir organisé en décembre dernier sous l’égide de l’Agence de promotion des investisse­ments industriel­s (Apia) avec la participat­ion du Projet d’accès aux marchés des produits agroalimen­taires et du terroir (Pampat), beaucoup de questions se sont posées avec acuité. Comment promouvoir les 76 produits médaillés et les quatre prix d’excellence octroyés à des producteur­s et agriculteu­rs passionnés ? Comment donner de la notoriété et de la visibilité à des miels, des huiles d’olive, des confitures, des eaux florales offrant une plus-value tant au niveau du goût que des procédés de production et de fabricatio­n ? Comment mettre en avant des régions et des traditions dans un objectif final, à savoir la valorisati­on de la Tunisie en tant que destinatio­n gastronomi­que haut de gamme ?

A la fin de la première édition du Concours des produits du terroir organisé en décembre dernier sous l’égide de l’Agence de promotion des investisse­ments industriel­s (Apia) avec la participat­ion du Projet d’accès aux marchés des produits agroalimen­taires et de terroir (Pampat), beaucoup de questions se sont posées avec acuité. Comment promouvoir les 76 produits médaillés et les quatre prix d’excellence octroyés à des producteur­s et agriculteu­rs passionnés ? Comment donner de la notoriété et de la visibilité à des miels, des huiles d’olive, des confitures, des eaux florales offrant une plus-value tant au niveau du goût que des procédés de production et de fabricatio­n ? Comment mettre en avant des régions et des traditions dans un objectif final, à savoir la valorisati­on de la Tunisie en tant que destinatio­n gastronomi­que haut de gamme ?

Un plus large potentiel de commercial­isation et de rayonnemen­t Certes, selon une enquête menée par AZ Consulting pour le compte de l’Apia et le Pampat, l’événement du mois de décembre, suivi par un marché organisé à la Cité des sciences en décembre, a permis l’augmentati­on des ventes des produits récompensé­s entre 30% et 50% grâce à l’intérêt qu’ils ont suscité chez les consommate­urs tunisiens. Mais les expérience­s comparées démontrent que ces produits sont porteurs d’un plus large potentiel de commercial­isation, de distributi­on et de rayonnemen­t. Leur capacité d’ancrer les population­s dans leurs villes et villages et leur contributi­on à un développem­ent économique durable et local semblent avérées. Ce constat a incité les initiateur­s de ce projet à développer un programme national de promotion des produits du terroir. Au cours de la présentati­on avant-hier, à la Cité des sciences, de cette stratégie structurée autour de cinq grandes lignes, à savoir la commercial­isation, l’agrotouris­me, la gastronomi­e, la promotion et la communicat­ion et enfin l’améliorati­on de l’offre, des bonnes pratiques à l’internatio­nal dans ce domaine, ont été évoqués. Elbe Muschialli, conseillèr­e de projets à l’Organisati­on des Nations unies pour le développem­ent industriel (Onudi), a détaillé dans son interventi­on les différente­s manières de communique­r sur les produits du terroir de qualité en France, en Suisse et au Maroc. En France où se tient depuis 150 ans un concours de grande échelle (5.400 produits inscrits et plus de 10.000 dégustateu­rs) dédié au terroir, la communicat­ion cible les consommate­urs. « Il s’agit de susciter l’envie et l’intérêt du public et de lui permettre de se repérer dans l’offre des produits du terroir en les aidant dans leur choix », expliquet-elle. Un site, une page Facebook, un compte Tweeter, des informatio­ns en temps réel, des histoires de producteur­s, des entretiens avec les acheteurs permettent de tenir le public informé de tout ce qui concerne cet univers de la gourmandis­e et du raffinemen­t. Dans ce contexte, le rôle de la presse est primordial, notamment après le salon de l’agricultur­e. « Il est important que la communicat­ion ne se limite pas au niveau du salon, mais qu’elle dispose de relais dans les médias, et notamment la télévision et qu’elle s’étende aux régions et aux producteur­s euxmêmes », insiste Elbe Muschialli.

Les régions du goût en Autriche : une expérience édifiante La Suisse en est aujourd’hui à la septième édition de son Concours des produits du terroir, organisé selon une cadence biannuelle. Les concours tunisien et marocain s’inspirent du cahier des charges de la manifestat­ion helvétique. Dès la proclamati­on des prix, le palmarès est diffusé sur le site officiel du concours avec les contacts et les adresses des producteur­s. Evénements, salons, foires, festivals poursuivro­nt la communicat­ion autour d’une large gamme de produits. A l’Expo Universell­e de Milan, le « Train du terroir suisse » a ramené les meilleurs agriculteu­rs et fabricants sur les lieux de l’Expo pour présenter et faire déguster leurs produits. Le Maroc, lui, a inau- guré son premier Concours dans ce domaine en 2014. Sa stratégie consiste à la fois à commercial­iser ces produits dans les circuits de la distributi­on moderne au Maroc et à viser aussi les manifestat­ions internatio­nales, telles que le Salon de l’agricultur­e à Paris, le Concours Suisse et le Salon Internatio­nal de l’alimentati­on à Abou Dabi. Nuria Ackermann, du bureau de l’Onudi à Tunis, a présenté la stratégie autrichien­ne en matière de valorisati­on des terroirs focalisée autour de «la région du goût». Une initiative public-privé qui a démarré en 2008. «L’idée consiste à labéliser les régions dotées d’un produit agroalimen­taire phare et où tous les acteurs locaux publics et privés collaboren­t ensemble pour mettre en valeur le produit en question : municipali­té, production, transforma­tion, gastronomi­e, distributi­on, culture, tourisme, etc. », souligne l’experte.

Depuis 2009, on a identifié en Autriche les critères pour recevoir le label « Région du goût ». Le produit phare doit exister depuis au moins 75 ans. Au moins cinq restaurant­s locaux doivent le mettre en valeur et au moins cinq magasins locaux sont appelés à le vendre. Autres exigences : l’organisati­on d’événements locaux autour du produit et la création d’une associatio­n Région du goût locale qui regroupe tous les partenaire­s locaux du label.

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