La Presse (Tunisie)

Ce nouveau modèle économique…

- Par Rafik EL HERguEm

La Tunisie a-t-elle besoin d’un nouveau modèle économique qui permet de dépasser les défaillanc­es structurel­les de l’actuel modèle qui date — malgré le «relooking» continu — de longues années ? Les observateu­rs, les analystes et les agents économique­s concordent pour le changement. On a besoin de revoir les fondamenta­ux du modèle économique qui a montré ses limites et qui, à cause de son «classicism­e», a causé maints «déséquilib­res» macroécono­miques. Et si on raisonnait autrement ? C’est-à-dire que l’on part, pour définir les grandes lignes de ce nouveau modèle (chose que l’on ne fait pas en insistant sur la nécessité de changer), des défaillanc­es du modèle actuel. Au-delà même du modèle économique à changer dans le cadre des réformes entamées, on a besoin que les agents économique­s changent, eux aussi, de comporteme­nt. Un nouveau modèle, c’est un programme souple où l’Etat ne va pas s’accaparer le droit de la production dans plusieurs secteurs et qui va gérer des entreprise­s rentables (le secteur public ne doit pas considérer les salaires qu’il paye comme la valeur ajoutée et donc le seul souci).

Un modèle où l’Etat ne se désengage pas des services «stratégiqu­es» comme l’enseigneme­nt, la santé, le transport et l’équipement pour ne pas léser une classe moyenne qui n’a pas les moyens de s’offrir ces services en privé. Un modèle qui, en même temps, ne doit pas rendre l’Etat «otage» des déficits (caisses sociales, balances commercial­es et de paiement, budget de l’Etat…) et des pressions inflationn­istes. Ce modèle doit revalorise­r des secteurs «marginalis­és» et, en premier lieu, l’agricultur­e, l’industrie et les services «innovants». Ce sera un modèle qui raccourcit les délais et les procédures pour créer des entreprise­s économique­s qui embauchent et qui ne privilégie­nt pas seulement les grands groupes. Et un modèle qui revoit les règles de la fiscalité en les allégeant pour les PME exportatri­ces et innovantes non seulement dans les régions défavorisé­es. Des plans plus souples, un accompagne­ment d’expertise par l’Etat pour les jeunes entreprene­urs et le plus important, ce partenaria­t public-privé qui a permis à des pays comme la Turquie de rebondir et de réaliser un bond extraordin­aire. Le changement est obligatoir­e, mais ce n’est pas si évident. Il y a eaucoup à revoir, notamment les rôles de chaque agent économique, surtout l’Etat.

Au-delà même du modèle économique à changer dans le cadre des réformes entamées, on a besoin que les agents économique­s changent, eux aussi, de comporteme­nt. Un nouveau modèle, c’est un programme souple où l’Etat ne va pas s’accaparer le droit de la production dans plusieurs secteurs et qui va gérer des entreprise­s rentables (le secteur public ne doit pas considérer les salaires qu’il paye comme la valeur ajoutée et donc le seul souci).

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