La Presse (Tunisie)

Un avion de chasse s’abîme en mer

Le pilote était en mission d’intercepti­on d’avions turcs, dans un contexte de tension entre Athènes et Ankara

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AFP — Un pilote de chasse grec a trouvé la mort hier dans le crash de son appareil en mer Egée, alors qu’il rentrait d’une mission d’intercepti­on d’avions turcs, sur fond de tensions gréco-turques, a annoncé le ministre grec de la Défense Panos Kammenos. M. Kammenos, allié souveraini­ste du Premier ministre de gauche Alexis Tsipras, a annoncé ce décès dans un tweet, en faisant part du «deuil» du pays pour un pilote tombé «au nom de la défense de la souveraine­té et de l’intégrité territoria­le grecques». L’appareil, un Mirage 2000-5 selon la télé publique grecque, est tombé en mer alors qu’il rentrait d’une mission d’intercepti­on de la chasse turque, a indiqué l’étatmajor de l’armée grecque, des actions assez courantes en mer Egée entre les deux pays. «La mission était terminée et l’avion rentrait, nous ne savons pas encore si auparavant il y a eu réellement un engagement avec la chasse turque», a précisé une source de l’état-major. Selon la télévision publique ERT, l’avion, qui faisait partie d’une patrouille de deux appareils, s’est écrasé près de l’île de Skyros. Le rythme de ces patrouille­s s’est intensifié ces derniers mois, la Grèce accusant son allié au sein de l’Otan de multiplier les violations de son espace aérien et maritime en mer Egée, dans un contexte de crispation bilatérale croissante. Le dernier incident en date dans cette zone remonte à la nuit de lundi à mardi, quand des soldats grecs ont effectué des tirs de sommation pour éloigner un hélicoptèr­e turc qui survolait lumières éteintes l’îlot de Ro, à la frontière entre les deux pays en mer Égée. Le climat s’est nettement tendu entre les deux pays après le refus par la justice grecque d’extrader huit militaires turcs ayant fui en Grèce après le coup d’État manqué en juillet 2016. Athènes vient aussi de hausser le ton contre le maintien en détention en Turquie, depuis un mois, de deux soldats grecs entrés selon la Grèce par erreur en territoire turc lors d’une patrouille frontalièr­e. Dans ce contexte, Athènes et Nicosie avaient obtenu de leurs partenaire­s européens qu’ils condamnent, lors du dernier sommet de l’UE fin mars, «les actions illégales» de la Turquie en mer Égée et en Méditerran­ée orientale. La Grèce et la Turquie avaient frôlé en 1996 une confrontat­ion militaire autour de l’îlot d’Imia (Kardak en turc), dont elles se disputent la souveraine­té dans le sud-est de la mer Égée. Cet accès de tension avait débouché sur l’engagement d’un processus de normalisat­ion des relations bilatérale­s, dont Athènes affirme vouloir la poursuite malgré les accrocs récents.

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