«Je lis algérien !»
Dans le cadre du projet «Les valises diplomatiques», un lot de «Valises académiques» comportant des livres a été offert au Laboratoire Lima de l’Université de La Manouba par les représentants de l’Université 8 mai 1945 de Guelma (Algérie).
A ce sujet, une cérémonie officielle a eu lieu mercredi après-midi au pavillon du ministère des Affaires culturelles tunisien, en face du pavillon d’Algérie, invitée d’honneur de la 34e édition de la Foire internationale du livre de Tunis (Filt). Cette cérémonie a été précédée par une minute de silence à la mémoire des 257 victimes du crash de l’avion militaire, mercredi matin, aux abords de l’aéroport de Boufarik (Blida), près d’Alger. La remise du don algérien,— qui sera logé à la bibliothèque du laboratoire —, a été organisée en présence d’universitaires des deux pays ainsi que de plusieurs lycéens et étudiants. «Les valises académiques» est un projet né en 2016 et initié par le Forum du livre tunisien. Le projet s’inscrit, cette année, dans le cadre du programme «Je lis algérien», qui favorise la mobilité littéraire et la circulation des livres mais aussi des chercheurs universitaires dans différentes branches littéraires, artistiques, techniques, scientifiques... Cette troisième étape tunisienne, baptisée «Je lis algérien», est le prolongement du même projet qui avait couvert le Maroc et l’Algérie. L’idée est de mettre à la disposition du public de la foire les dernières publications dans différentes langues. Dirigeant ce projet, Habib Ben Salha, enseignant et chercheur à l’Université de La Manouba, a parlé d’«un rêve qui se concrétise», d’un projet qui favorise la circulation des livres et des chercheurs maghrébins pour lesquels s’offre la possibilité de vulgariser la culture du livre en dehors des universités. Selon cet essayiste et animateur d’émissions culturelles francophones dans des médias audiovisuels tunisiens, le concept des «Valises académiques» sera élargi à d’autres pays arabes, africains et méditerranéens. Le vice-recteur à la formation en troisième cycle à l’Université de Guelma, Mohamed Zine Aissaoui, a indiqué que le lot remis comporte des livres dans les deux langues les plus en usage au Maghreb, soit près de 70% de copies en arabe et 30% de copies en français. Pour Chokri Mabkhout, directeur général de la Foire internationale du livre de Tunis, le projet des «Valises diplomatiques» est nouveau du point de vue du contenu. Cependant, le principe de base date d’avant 2016, à l’université de La Manouba qui oeuvre souvent à renforcer ce lien académique, culturel et littéraire entre pays maghrébins. Et d’ajouter : «Les relations académiques entre universités tunisiennes et algériennes sont déjà solides» . Dans son bref témoignage, Amel Maafa, chercheuse de l’Université de Guelma, a tenu à préciser que «le livre n’a pas besoin de frontières» appelant à veiller à assurer la libre circulation du livre maghrébin. Nizar Ben Saâd, représentant du ministère des Affaires culturelles tunisien, a loué le contenu du livre algérien qui a connu un saut qualitatif au cours de ces dernières années, ce qui lui a permis de mieux se positionner et réaliser une plus grande visibilité et diffusion à l’étranger. Le représentant du ministère a exprimé la fierté de la Tunisie d’accueillir l’Algérie en tant qu’invitée d’honneur, affirmant le soutien du département à ce projet des «Valises académiques» qui a permis un échange académique et littéraire entre chercheurs des deux pays. Pour rappel, le Forum du livre tunisien est une occasion pour présenter des projets et favoriser la présence de la littérature maghrébine dans nos pays respectifs et ailleurs. Le Forum se charge de répertorier l’ensemble de la production maghrébine, africaine et arabe et offre une base de données avec les ouvrages les plus récents dans toutes les spécialités sur le site www.labolima.net qui s’adresse au large public.