Des prisonniers manquants
Les militants Razan Zeitouné, Waël Hamada, Samira Khalil et Nazem Al-Hamadi, figures emblématiques du soulèvement de 2011, en font font partie : ils avaient été enlevés en décembre 2013 par des assaillants non identifiés
AFP — En quittant leur dernier bastion de Douma dans la Ghouta orientale, les rebelles syriens de Jaich Al-Islam ont relâché des prisonniers qu’ils détenaient mais plusieurs centaines d’entre eux manquent toujours à l’appel, dont quatre figures emblématiques de la révolte anti-Assad. Les militants Razan Zeitouné, Waël Hamada, Samira Khalil et Nazem Al-Hamadi ont été enlevés en décembre 2013 par des assaillants non identifiés, alors qu’ils se trouvaient dans les bureaux d’une orga- nisation de défense des droits de l’Homme à Douma. Surnommés depuis les «Quatre de Douma», ils avaient joué un rôle essentiel dans le soulèvement contre le régime de Bachar Al-Assad, déclenché en 2011 avec des manifestations pro-démocratie. Ils documentaient également les exactions du groupe Jaich Al-Islam dans la ville qui avait été prise en 2012 par les rebelles. Ces derniers jours, les insurgés ont libéré quelque 200 détenus en vertu d’un accord d’évacuation imposé par le régime et son allié russe. Mais des centaines de prisonniers n’ont toujours pas réapparu. Les «Quatre de Douma» non plus. «Actuellement, on ne sait pas où ils sont. Et maintenant que Jaich Al-Islam a quasiment cédé Douma au régime et qu’on n’a toujours aucune nouvelle, nous avons encore plus peur», confie le frère de Waël Hamada, Bassel. Après leur enlèvement, des habitants avaient pointé du doigt Jaich Al-Islam qui avait nié toute implication. «Il y a un sentiment d’impuissance. Nous envoyons des lettres à des pays, des ambassadeurs, des dirigeants, des rois», déplore Bassel Hamada.
«Jamais les revoir»
Morts, transférés ailleurs, livrés au régime en échange de prisonniers rebelles: des années durant, différentes rumeurs ont circulé sur le sort des quatre militants. «Je m’attends à ne jamais les revoir. J’espère être démenti, qu’ils sont encore là et seront libérés. Mais ma raison me dit qu’ils ont été éliminés ou sont avec le régime», ajoute Bassel Hamada.