Ecole publique en danger
POUR beaucoup de familles tunisiennes, les semaines passent et se ressemblent. Plus la date des examens nationaux approche, plus leur inquiétude prend de l’ampleur. Depuis des semaines, elles vivent dans l’angoisse d’une année blanche, de la rétention des notes, de l’incertitude quant à l’avenir de leurs enfants. Impuissantes, elles assistent à ce long feuilleton de très mauvais goût dont l’acteur principal est le SG de la Fédération de l’enseignement secondaire. Médusées, elles se demandent quand cessera cette mascarade indigne d’un pays dont la principale richesse est son capital humain. Un pays qui, au lendemain de son indépendance, a pu se construire et avoir pleinement sa place dans le concert des grandes nations grâce à l’école de la République dont le génie bourguibien a fait non seulement un puissant vecteur d’ascension sociale mais aussi de citoyenneté et de modernité. Le progrès social, l’essor économique et le bouillonnement culturel qu’a connus le pays au cours de nos trente glorieuses, nous les devons largement à l’école ou plus exactement à une certaine philosophie de l’école, à cette idée que nous nous faisions tous de l’école et que notre conscience collective élève au rang de sacré, de panthéon non seulement de la transmission du savoir et des connaissances, des hautes valeurs civiques et morales mais qui voit aussi en elle le lieu où s’exprime et s’incarne dans toute sa plénitude le principe de l’égalité entre tous les Tunisiens. Le cri du coeur lancé par le grand leader Farhat Hached avait ici, dans cette écolelà, tout son sens : « Ou hibbouka ya Chaab » (peuple je vous aime), des générations d’écoliers et d’élèves, riches et pauvres, avaient été nourris, sur les mêmes bancs de l’école publique, à cet hymne à la gloire du peuple et de la patrie.
Face au psychodrame quotidien que vivent beaucoup de familles tunisiennes, face au grand danger qui guette l’école publique, une question se pose : où est l’Etat, où est aussi la société civile ? Les partis politiques, eux, on va leur faire l’économie de la question. Ils ont d’autres soucis, d’autres centres d’intérêt, on ne va tout de même pas les déranger pour si peu de choses !
Face au psychodrame quotidien que vivent beaucoup de familles tunisiennes, face au grand danger qui guette l’école publique, une question se pose : où est l’Etat, où est aussi la société civile ? les partis politiques, eux, on va leur faire l’économie de la question. ils ont d’autres soucis, d’autres centres d’intérêt, on ne va tout de même pas les déranger pour si peu de choses !