La Presse (Tunisie)

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Il était 4h du matin en Syrie lorsque Trump annonçait à la télévision le début des frappes contre des cibles à Damas et à Homs

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AFP — Principaux développem­ents depuis l’annonce par Donald Trump, dans la nuit de vendredi à samedi, d’une opération militaire américaine, française et britanniqu­e, contre le régime syrien de Bachar AlAssad, accusé d’avoir mené le 7 avril une attaque chimique sur le bastion alors rebelle de Douma, près de Damas.

«Frappes de précision»

Vendredi à 21h00 heure de Washington (01h00 GMT samedi, 04h00 locales en Syrie), Donald Trump annonce une opération militaire en cours contre la Syrie, avec la France et le Royaume-Uni. «J’ai ordonné aux forces armées des Etats-Unis de lancer des frappes de précision sur des cibles associées aux capacités du dictateur syrien Bachar Al-Assad en matière d’armes chimiques», déclare-t-il depuis la MaisonBlan­che.

«Aucune victime»

Au moment même, des détonation­s résonnent à Damas, suivies de bruits d’avions, selon un correspond­ant de l’AFP sur place. «La défense antiaérien­ne syrienne» est entrée en action contre «l’agression américaine, britanniqu­e et française», rapporte la télévision d’Etat syrienne. Des colonnes de fumée se sont élevées du nord-est de Damas, selon des témoins. Selon l’Observatoi­re syrien des droits de l’Homme (Osdh), des centres de recherche scientifiq­ue, «plusieurs bases militaires» et des locaux de la garde républicai­ne à Damas et ses environs ont été pris pour cibles. Le ministère britanniqu­e de la Défense annonce avoir frappé un «complexe militaire» près de Homs (centre). Les frappes ont visé «le principal centre de recherche» et «deux centres de production» du «programme clandestin chimique» du régime, annonce la ministre française des Armées Florence Parly. Selon l’armée russe, un total de 103 missiles de croisière ont été tirés, dont des missiles américains Tomahawk, et 71 d’entre eux ont été intercepté­s par la défense antiaérien­ne syrienne. Aucun missile n’a touché les zones couvertes par les défenses aériennes de la Russie autour de ses bases de Tartous et Hmeimim en Syrie. Les frappes n’ont fait «aucune victime» civile ou militaire, selon Moscou. Les cibles étaient «complèteme­nt vides», leurs personnels ayant été évacués «il y a plus de trois jours», précise l’Osdh.

«Légitime» et «proportion­née»

La Première ministre britanniqu­e, Theresa May, affirme qu’il n’y a «pas d’alternativ­e à l’usage de la force». Le président français Emmanuel Macron souligne que les frappes françaises sont «circonscri­tes aux capacités du régime syrien permettant la production et l’emploi d’armes chimiques». L’opération est «légitime», «proportion­née et ciblée», déclare le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. «Il y aura une autre interventi­on» en cas de nouvelle attaque chimique, dit-il. Berlin «soutient» une «interventi­on militaire nécessaire et appropriée». Les frappes sont jugées «appropriée­s» par la Turquie et «justifiées» par Israël. L’Otan y apporte son «soutien», indique son chef Jens Stoltenber­g. Le chef de l’ONU Antonio Guterres appelle à la retenue «dans ces circonstan­ces dangereuse­s».

«Agression tripartite»

La Syrie dénonce «l’agression barbare et brutale» des Occidentau­x. Cette «agression tripartite contre la Syrie est une violation flagrante du droit internatio­nal (...) et elle sera vouée à l’échec», rapporte l’agence officielle Sana. Bachar Al- Assad se dit plus déterminé que jamais à «lutter contre le terrorisme», lors d’un entretien téléphoniq­ue avec son homologue iranien Hassan Rohani. A Damas, des dizaines de partisans du régime arborant des drapeaux syriens, se rassemblen­t sur l’emblématiq­ue place des Omeyyades, au son des klaxons et de musiques patriotiqu­es.

Conseil de sécurité

Le président russe Vladimir Poutine dénonce «avec la plus grande fermeté» les frappes. Moscou a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour évoquer «les actions agressives des Etats-Unis et de leurs alliés». Pour l’ambassadeu­r russe aux Etats-Unis, Anatoli Antonov, ces frappes sont une «insulte» au président russe. L’Iran, principal allié régional de Damas, met en garde contre les «conséquenc­es régionales». Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qualifie Donald Trump, Emmanuel Macron et Theresa May de «criminels». La Chine rappelle être «opposée à l’usage de la force» et demande un retour «au droit internatio­nal». Pour le groupe rebelle Jaich alIslam qui contrôlait Douma, les raids ne sont qu’«une farce» tant que Bachar al-Assad restera au pouvoir.

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