La guerre se prolonge à l’ONU
Moscou a présenté hier un projet de résolution au Conseil de sécurité... «Vous n’êtes pas sortis du néocolonialisme», a lancé son ambassadeur russe aux représentants des EtatsUnis, de France et du Royaume-Uni, dont il accuse les pays d’avoir «foulé aux pi
AFP — La Russie a demandé hier au Conseil de sécurité des Nations unies de voter, à la fin de sa réunion d’urgence, sur son projet de résolution condamnant les frappes occidentales en Syrie alors que les Etats-Unis affirmaient être «prêts à dégainer» de nouveau. La France, de son côté, a annoncé le dépôt prochain d’une nouvelle résolution à l’ONU pour sortir «de l’impasse syrienne». «Nous présenterons dans les meilleurs délais un projet de résolution avec nos partenaires britanniques et américains», a déclaré l’ambassadeur français, François Delattre. Selon une source diplomatique française, la France compte avec son projet pousser à la création d’un mécanisme d’enquête sur le recours aux armes chimiques, favoriser un accès humanitaire sans limites et obtenir une nouvelle dynamique du processus de paix engagé à Genève. Auparavant, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, avait vivement dénoncé les attaques aériennes américaines, françaises et britanniques. «Vos agressions aggravent la situation humanitaire» en Syrie, a-t-il dit. «Vous n’êtes pas sortis du néocolonialisme», a-t-il aussi lancé, en estimant que Washington, Londres et Paris avaient «foulé aux pieds la charte de l’ONU». Le projet russe, de cinq paragraphes, n’a aucune chance d’être adopté en raison du droit de veto dont disposent les EtatsUnis, la France et la GrandeBretagne. Le texte dénonce la survenance des frappes occidentales tôt hier alors qu’une mission de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (Oiac) se trouve en Syrie pour réunir des éléments sur les attaques chimiques présumées du 7 avril à Douma. Il demande aussi l’arrêt «sans délai» de «l’agression» contre la Syrie. Les Etats-Unis ont déjà annoncé qu’il n’y aurait pas de nouvelles frappes tant que le régime syrien s’abstient de recourir à des armes chimiques. «J’ai parlé au président (Trump) ce matin, il a dit que si le régime syrien continue d’utiliser ce gaz toxique, les Etats-Unis sont prêts à dégainer de nouveau», a dit l’ambassadrice des Etats-Unis Nikki Haley devant le Conseil de sécurité. Elle a réaffirmé que les EtatsUnis étaient dans leur droit pour mener des attaques aériennes en Syrie. En début de réunion, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait appelé les membres du Conseil de sécurité à «agir en accord avec la Charte des Nations unies et dans le cadre du droit international» lorsqu’il est question de «paix et sécurité».