La Presse (Tunisie)

Attention au charançon rouge !

Nécessité de contrôler le secteur de l’horticultu­re mal en point aujourd’hui, vu l’importatio­n anarchique des plantes d’ornement de l’étranger et l’établissem­ent de points de vente pour l’écoulement et la vente de ces produits aux dépens des pépinières ho

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Les établissem­ents horticoles Gandouz à Chot-Mériem, créés en 1975 par l’ingénieur horticole Frej Gandouz, ont contribué pendant 43 ans à l’embellisse­ment de la Tunisie, à la revalorisa­tion de l’environnem­ent ainsi qu’à la formation complément­aire d’ingénieurs, de technicien­s et d’ouvriers pour assurer leur intégratio­n au marché de l’emploi dans le secteur horticole. L’entreprise horticole Gandouz, qui est dotée d’une grande pépinière, remplit trois tâches principale­s, à savoir la production de plantes d’ornement, l’engazonnem­ent des stades et la création de parcs publics, d’espaces verts et de jardins. Jadis, et plus exactement en 2004, l’entreprise horticole Gandouz employait 300 personnes entre ouvriers, technicien­s et cadres. Aujourd’hui, cette entreprise en crise ne compte que 48 employés. Le secteur horticole a connu depuis la révolution de 2011 des difficulté­s énormes qui entravent son développem­ent normal et qui ont entraîné une crise aigu du secteur. M.Frej Gandouz est bien placé pour nous éclairer sur les causes de cette crise qui a frappé un domaine vital de l’agricultur­e, qui participe au développem­ent économique du pays et qui est indispensa­ble pour l’embellisse­ment des villes, des hôtels, la création de parcs verts et l’engazonnem­ent des stades. Interview.

Quelles sont les principale­s entraves et difficulté­s qui sont à l’origine de la crise dans le secteur de l’horticultu­re ?

Je cite, en premier lieu, l’importatio­n anarchique et illégale des plantes d’ornement de l’étranger notamment de Hollande et d’Italie par des intrus non compétents dans ce secteur, ce qui a engendré une crise au niveau de la production des plantes ornemental­es dans le pays, en général, et au niveau de notre grande pépinière de Chot-Mériem en particulie­r. En effet, à la suite de cette importatio­n anarchique et illégale, des points de vente de ces plantes d’ornement ont été établis par ces anarchiste­s qui refusent de se soumettre aux lois de l’Etat et qui veulent sa destructio­n pour pouvoir vivre comme ils l’entendent. Je tiens à signaler que le palmier d’ornement importé anarchique­ment et illégaleme­nt de l’étranger est infecté par un insecte dit charançon rouge et a entraîné dernièreme­nt la contaminat­ion des palmiers dans le Grand-Tunis et l’on craint que cet insecte affecte aussi les palmiers dattiers dans d’autres régions. C’est ainsi que je recommande à l’Etat une plus grande vigilance quant à l’importatio­n anarchique des plantes d’ornement infectées aussi par certaines bactéries, dont une qui cause une atteinte grave des oli- viers. Dans ce sens, je recommande l’interdicti­on de sortie des douanes des plantes d’ornement importées sans l’établissem­ent d’un contrôle rigoureux du ministère de l’Agricultur­e.

Quel est, selon vous, le meilleur moyen de lutte contre cette importatio­n anarchique des plantes d’ornement infectées et responsabl­es de sérieux dégâts pour l’agricultur­e du pays?

Nous devons faire face à ce fléau d’importatio­n anarchique de plantes d’ornement pour protéger nos cultures d’arbres fruitiers, surtout les palmiers dattiers et les oliviers. De ce fait, les ingénieurs et les technicien­s pépiniéris­tes doivent s’unir et se grouper dans une associatio­n dont le rôle est de sensibilis­er les autorités à tout danger pouvant toucher le secteur agricole et notamment les cultures de palmiers et d’oliviers.

Quels sont les problèmes actuels des pépiniéris­tes et des paysagiste­s?

Actuelleme­nt, la situation financière des pépiniéris­tes et des paysagiste­s est critique, vu la crise qui a frappé le secteur horticole due à l’importatio­n anarchique des plantes d’ornement par des intrus non compétents. En outre, l’on a enregistré une diminution des achats de plantes d’ornement par les hôteliers à cause de la crise qui a frappé le secteur du tourisme. L’on note aussi l’absence de réalisatio­n de nouveaux projets étatiques socioécono­miques qui nécessiten­t et exigent la création d’espaces verts.

Comment s’opère la formation complément­aire des ingénieurs et des technicien­s en vue de garantir leur embauche ?

Nous accueillon­s chaque année des stagiaires diplômés de l’Ecole supérieure d’horticultu­re de ChottMérie­m qui accompliss­ent un stage de formation complément­aire encadré par des ingénieurs horticoles qualifiés. Ce stage leur permet de perfection­ner et d’approfondi­r leurs connaissan­ces et leur garantit un emploi.

Propos recueillis par Hichem BENZARTI

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