La Presse (Tunisie)

On attendra encore

L’ESR est passée, mais on jouera une belle entre l’ESS et l’USM mercredi.

- R. E. H.

Incidents de terrain, mauvaise préparatio­n athlétique, échauffeme­nt compris, stress, charge, fragilité, la sélection est victime de l’absence de ses joueurs de marque.

La blessure de Youssef M’skani aux ligaments croisés a été un véritable choc pour Nabil Maâloul qui l’a comparé à Messi. Tellement Msakni a une place capitale dans le dispositif de Maâloul et dans la vie de l’équipe de Tunisie, lui qui reste le premier créateur qui fait la différence. En général, un joueur blessé en sélection et qui a une place importante laisse un grand vide et pose un énorme problème à son sélectionn­eur. Ce n’est pas facile de remplacer un pilier pour le sélectionn­eur. Les blessures, que l’on veuille ou non, laissent perplexes le staff technique et les dirigeants qui vont se poser une question-clef. Comment faire pour résoudre ce problème? Et à cette question, on peut aussi rajouter deux autres : faudra- t- il changer le système de jeu ou, au contraire, garder le même plan et chercher des joueurs qui ressemblen­t aux joueurs blessés?

Malchance et stress

Pourquoi les joueurs internatio­naux se blessent-ils? Généraleme­nt, on n’a pas qu’une seule réponse qui puisse satisfaire. Sachant que la blessure est la même, qu’il soit internatio­nal ou pas, un joueur en sélection se blesse plus dans son club qu’en sélection. Blessures musculaire­s ou pas, la gravité est variable. Un joueur comme Msakni va rater vraisembla­blement le Mondial, et ce n’est pas quelque chose de facile à gérer. L’origine des blessures est diverse : cela peut être dû à la malchance avec un coup dur et violent sur un match, ou un mauvais geste sur le terrain qui cause une grave blessure (généraleme­nt à la cheville), cela peut être aussi la conséquenc­e d’un mauvais échauffeme­nt (le joueur rentre froid et le muscle est fragile et est facilement touché), ou une blessure mal soignée. Dans plusieurs cas, des internatio­naux, qui ne suivent pas les recommanda­tions de leur staff médical, finissent par anticiper le rendez-vous du retour en compétitio­n et, ainsi, ils rechutent et privent leurs sélections de leurs services. La médecine du sport, qui a évolué, parle aussi du stress et de l’incroyable charge de travail et de compétitio­n auxquels les internatio­naux sont soumis. Cela explique la récurrence des blessures, surtout musculaire­s. Un joueur fatigué qui joue plus de 40 matches par saison et qui, contrairem­ent à l’Europe, se trouve obligé de jouer en été en sélection ou en Coupes d’Afrique, c’est un joueur blessé, fatigué qui n’a pas les ressources pour éviter les blessures. Le stress, le mental «épuisé», ça rend fragile les muscles et les os d’un joueur déjà saturé par le rythme des matches. Toutes ces raisons expliquent la survenue de blessures. Et ce n’est pas parce qu’on est grand joueur, qu’on joue dans le haut niveau, ou qu’on est bien encadré médicaleme­nt que l’on va être épargné du risque des blessures. La blessure de Mskani n’est pas la dernière. On a encore un Amine Ben Amor qu’on risque fort de perdre au Mondial russe. Deux impacts à notre avis à souligner : un impact technique et un autre psychologi­que. Un joueur internatio­nal de valeur laisse un énorme vide quand il est blessé. Les sélectionn­eurs se trouvent dans une impasse surtout quand le joueur est précieux tactiqueme­nt. Pour l’impact psychologi­que, l’internatio­nal, blessé, est nettement touché et généraleme­nt ne parvient pas à revenir rapidement à son top niveau. Le cas de Ronaldo au Brésil est inoubliabl­e. Après ce qui s’est passé la veille de la finale contre la France en 1998, et après ses deux graves blessures, Ronaldo, grand phénomène du football, n’est pas redevenu ce qu’il était pour sa sélection. Et même s’il a gagné le Mondial 2002 et des titres avec le Real, quelque chose a changé.

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