Réussir la campagne
LA campagne électorale pour les élections municipales du 6 mai prochain est à son troisième jour dans une ambiance plutôt froide, disons discrète. Les représentants des listes qui arpentent les rues de leurs communes ont du mal à attirer la foule et à susciter l’intérêt de certains passants qui ne jugent même pas utile de jeter un coup d’oeil sur les manifestes électoraux qu’on leur distribue. La campagne n’est, certes, qu’à ses premiers jours et comme l’appétit vient en mangeant, l’effervescence devrait monter progressivement de jour en jour d’ici le 4 mai, dernier jour de campagne.
Toutefois, il faut se rappeler que depuis un certain temps, on craint un désintérêt des électeurs potentiels et leur désaffection ainsi que leur abstention au vote le jour J. Et c’est là peut-être un avantgoût de ce que la classe politique appréhende le plus pour les prochaines élections et qui, à juste titre, risque de porter un coup au processus démocratique non encore totalement établi.
La perte de confiance du citoyen en la classe politique, qui a érodé son capital-crédibilité auprès d’un large pan de l’opinion publique, est la première raison à invoquer pour expliquer ce désintérêt à la chose publique. Mais elle n’est pas la seule. L’ambiance générale est à l’agacement et au malaise et là, les raisons ne manquent pas : crises politiques en boucle, tensions sociales constantes, grèves successives dans divers secteurs, dont l’interminable bras de fer qui oppose le syndicat de l’enseignement secondaire au ministère de l’Education, chute du pouvoir d’achat, horizons opaques, surtout pour les jeunes qui migrent en masse, par voie légale ou clandestine, vers d’autres contrées.
Pourtant, ces élections municipales ont une dimension de proximité importante dans la mesure où elles devraient mettre un terme à d’innombrables problèmes, dépassements et abus qui ont nui au cadre urbain et dégradé l’environnement de proximité depuis 2011. Ajouter à cela la dimension politique de ces élections qui, après l’adoption et l’application du nouveau Code des collectivités locales, devrait instituer la gouvernance locale. Celle-ci suppose la participation de chaque habitant de la commune au diagnostic des problématiques et à l’identification des solutions adéquates.
Il reste à l’Isie, qui assume une grande part de responsabilité dans la réussite de ces élections, de fignoler sa campagne de communication pour la sensibilisation des électeurs à l’importance de leur participation au vote et de renforcer ses missions de contrôle des dépassements qui viendraient perturber la campagne électorale. Nul besoin de rappeler la responsabilité des partis politiques dans la réussite de ce grand test qu’est la campagne électorale s’ils veulent donner rendez-vous aux électeurs pour le 6 mai prochain.
Les représentants des listes qui arpentent les rues de leurs communes ont du mal à attirer la foule. La campagne n’est, certes, qu’à ses premiers jours et comme l’appétit vient en mangeant, l’effervescence devrait monter progressivement de jour en jour d’ici le 4 mai