Caïd Essebsi : «Privilégier ce qui nous rassemble»
• La Tunisie accueillera le 30e Sommet arabe 2019 • BCE : «Nous exprimons notre profonde préoccupation face à la détérioration de la situation en Syrie à la suite des frappes militaires survenues vendredi dernier contre des objectifs syriens»
Hier, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a parlé, devant les participants au Sommet arabe à Dahran, le langage de la vérité et du courage. La vérité en reconnaissant que les difficultés qu’affrontent les pays arabes constituent une menace sérieuse pour leur sécurité, leur stabilité et leur développement. Et malheureusement, ces difficultés sont en train de perdurer «parce que nous n’avons pas réussi à les contenir et à leur trouver les solutions qu’il faut au moment opportun». Le président de la République est pourtant convaincu que ces difficultés peuvent être surmontées «à condition que nous soyons persuadés que seule l’action arabe commune est à même de nous permettre d’accéder au statut d’acteurs qui prennent les initiatives et les mettent en application». «Aujourd’hui, nous sommes plus que jamais appelés à privilégier ce qui nous rassemble et à activer le rôle des pays arabes dans le traitement de la situation dans la région arabe et la défense des causes de nos peuples dont en premier lieu la cause juste du peuple palestinien». Le langage du courage est aussi perceptible dans l’appel que lance le chef de l’Etat pour «une position arabe commune et énergique au sein des instances internationales et régionales en signe de soutien aux revendications légitimes du peuple palestinien». Le courage et l’audace aussi en reconnaissant que «la responsabilité historique pour la résolution des différends qui opposent les pays arabes revient avant tout à eux-mêmes», souligne-t-il. Ainsi, le chef de l’Etat revient-il à l’initiative lancée par la Tunisie en partenariat avec l’Egypte et l’Algérie en vue de trouver une solution politique à la crise qui divise les «frères libyens». Idem pour la situation en Syrie «où la poursuite de la crise et le drame humain sans précédent qui en découlent nous appellent à une action commune immédiate et agissante de nature à aider le peuple syrien à recou- vrer sa sécurité et sa stabilité et à édifier son avenir». Le chef de l’Etat ajoute : «Nous exprimons, dans ce contexte, notre profonde préoccupation face à la détérioration de la situation en Syrie à la suite des frappes militaires survenues vendredi dernier contre des objectifs syriens. Nous appelons toutes les parties internationales concernées à éviter l’escalade et à élaborer une solution politique globale dans ce pays frère». Le président de la République insiste : «Nous rejetons de la manière la plus énergique le recours aux armes, quelle que soit leur nature». La lutte commune contre le terrorisme occupe une place importante dans le discours du chef de l’Etat. Il a souligné que «le terrorisme demeure le danger n° 1 qui menace la sécurité, la stabilité et le développement dans nos pays. Nous sommes appelés à mettre au point une stratégie commune en vue d’éradiquer ce fléau et de l’extirper en nous basant sur une approche multidimensionnelle où s’entremêlent les dimensions sécuritaire, politique, développementale et culturelle». Le chef de l’Etat conclut en appelant à prémunir «nos sociétés, plus particulièrement les jeunes, contre les dangers des courants extrémistes et destructeurs, à travers la réalisation du développement global, le renforcement de l’esprit de citoyenneté et la diffusion des valeurs de tolérance et de pondération». Le chef de l’Etat a annoncé que la 30e édition du Sommet arabe se tiendra à Tunis à la suite du désistement de Bahreïn. La 29e édition du Sommet arabe porte, rapperlons-le, sur les thèmes suivants : la légalité au Yémen, l’intégrité territoriale et la sécurité de la Syrie, le renforcement de la sécurité dans le monde arabe, le rejet de toutes les formes de terrorisme et la dénonciation des ingérences étrangères dans nombre de pays arabes.