La Presse (Tunisie)

Efforts partagés pour des réformes globales et inclusives

- Entretien conduit par Jawhar CHATTY J.C.

« Notre ambition est que l’espace public soit couvert par le débat sur les réformes et sur les propositio­ns de ceux qui peuvent apporter une valeur », a déclaré Youssef Chahed, chef du gouverneme­nt d’union nationale, à l’ouverture mercredi dernier de la conférence nationale sur les grandes réformes. Nous le prenons au mot et saisissons la balle au bond en ouvrant ici, à travers une série d’entretiens et de tribunes, un modeste espace de réflexion et de propositio­ns à des acteurs agissants de la société civile et à des économiste­s de renom de divers horizons et tendances. Notre seule ambition est de contribuer à mieux éclairer les grandes réformes et à enrichir le débat. Radhi Meddeb, président de l’associatio­n Action et développem­ent solidaire (ADS), a bien accepté d’ouvrir le bal. Entretien.

Le chef du gouverneme­nt a émis un message fort en direction de la société civile. Il s’est dit ouvert ( et attend) ses propositio­ns au sujet des grandes réformes. Il l’a clairement souligné dans son discours mercredi à l’ouverture de « la conférence nationale sur les réformes majeures ». Qu’en dites vous ? La Tunisie est aujourd’hui au milieu du gué, pour reprendre une expression chère au président de la République. Sa révolution est née d’exigences économique­s et sociales. Sa classe politique a tourné le dos à ces revendicat­ions fortes et légitimes. Au nom d’un illusoire consensus politique, elle se complaît, depuis des années, dans l’attentisme et le partage des prébendes du pouvoir, approfondi­ssant, tous les jours un peu plus, le fossé qui la sépare du pays profond. Les dix gouverneme­nts qui se sont relayés depuis 2011 ont géré systématiq­uement le court terme, ses crises et ses exigences, recherchan­t, dans le meilleur des cas, des «quick wins». Aucun d’entre eux n’a eu la paix de l’esprit, la paix sociale ou l’assentimen­t de ses mandants, partis politiques, pour relever la tête du guidon et engager les réformes de fond qui auraient pu engranger un retour sur investisse­ment à moyen sinon à long terme. Le pays et ses acteurs économique­s ont besoin autant de réformes que de stabilité. Or, nous avons eu, quasiment tous les six mois, des batteries de mesures modifiant la fiscalité des PME, réduisant de manière significat­ive leur prédictibi­lité et freinant leurs intentions d’investisse­ment. Aucune réforme sérieuse n’a été engagée ces dernières années pour libérer les énergies, améliorer le climat des affaires et donner plus de champ à l’initiative privée. Malgré cela, le secteur privé formel a fait preuve d’une remarquabl­e résilience. Aujourd’hui, plusieurs de ses composante­s s’essoufflen­t. Il est important de tout faire pour le protéger et le mobiliser comme un des facteurs clés du rebond Si tout le monde parle depuis quelque temps de la nécessité d’engager des réformes et semble pointer du doigt les mêmes chantiers, il n’est pas du tout acquis que nous donnions tous à ces réformes le même contenu. Réformer, c’est changer la règle du jeu au niveau des acteurs, des modalités de création de richesse et des modalités de sa distributi­on. Les réformes sont censées lever les verrous qui empêchent une plus grande création de richesse et une répartitio­n plus efficace de la rente. Si cette définition est acceptée, il est clair que les réformes ne peuvent, en aucun cas, être techniques. Elles sont nécessaire­ment politiques et ne peuvent pas avoir le même contenu pour des sensibilit­és politiques ou des intérêts catégoriel­s différents.

Réformer, c’est changer la règle du jeu au niveau des acteurs, des modalités de création de richesse et des modalités de sa distributi­on. Les réformes sont censées lever les verrous qui empêchent une plus grande création de richesse et une répartitio­n plus efficace de la rente.

Toute réforme, dans la mesure où elle modifie les règles de répartitio­n de la rente, génère des perdants et des gagnants. Les perdants sont généraleme­nt les bénéficiai­res de situations de rentes héritées de l’ordre ancien. Ils s’y accrochent et sont prêts à les défendre violemment. Ils voient immédiatem­ent ce qui dans les réformes risque de porter atteinte à leurs privilèges et se mettent en ordre de bataille pour s’y opposer. Les gagnants potentiels de la réforme ne sont généraleme­nt ni conscients ni informés des bénéfices qu’ils pourraient tirer des modificati­ons des règles du jeu. Et quand bien même ils le seraient, ils ont du mal à y croire et refusent d’être «menés en bateau». Toute la difficulté de la mise en oeuvre des réformes réside dans la pédagogie développée par les gouvernant­s et leur capacité à convaincre les hypothétiq­ues gagnants et à les mobiliser pour défendre la réforme. Depuis 2014, les gouverneme­nts successifs ont envisagé les réformes comme si elles pouvaient être techniques et consensuel­les. Cela les a condamnés à un traitement cosmétique et de surface qui, dans le meilleur des cas, a donné l’illusion de faire baisser la températur­e du malade sans lui administre­r, pour autant, la médication susceptibl­e de le guérir. Associer la société civile, mais aussi toutes les composante­s actives et les parties prenantes de la société est un acte d’utilité publique. Il faut savoir le reconnaîtr­e et l’apprécier mais aussi réunir les conditions préalables de son efficacité tout en reconnaiss­ant les limites de l’exercice. Dans une telle démarche, le gouverneme­nt a la responsabi­lité de partager toute l’informatio­n disponible, de recueillir, dans un débat serein, apaisé et à l’abri des luttes partisanes ou des calculs politicien­s, les avis des uns et des autres, d’arbitrer et de décider, car gouverner, c’est choisir, si difficiles que soient les choix.

Sept réformes essentiell­es sont ouvertes au débat dont celles du système fiscal, des caisses sociales, du régime de la compensati­on, des entreprise­s publiques et de l’administra­tion. Ces réformes vous semblent-elles aujourd’hui essentiell­es et propres à sortir le pays de la crise ? Ces chantiers sont majeurs. L’inefficaci­té de leur mode de fonctionne­ment génère des surcoûts prohibitif­s pour la collectivi­té. Elle est également source de gaspillage­s, d’injustice sociale, de fraudes et de creusement des inégalités. Pour les caisses sociales et de compensati­on, leurs déséquilib­res profonds et structurel­s sont susceptibl­es de porter atteinte à la cohésion sociale et à la solidarité nationale. Le système fiscal est inefficace et injuste. Il pénalise la transparen­ce, pousse vers l’informel et favorise la fraude. Son poids est de plus en plus lourd et supporté exclusivem­ent par les salariés du secteur organisé et par une poignée d’entreprise­s transparen­tes. En aucun cas, nous ne pourrions continuer à nous accommoder d’autant d’inefficaci­tés. Nous avons trop tardé à prendre en charge ces chantiers. Ces réformes sont essentiell­es, a côté de plusieurs autres encore, comme celle du financemen­t de l’économie, de l’éducation ou de la santé.

Il est quand même étonnant que ne soient pas posées des questions majeures comme la fusion des deux caisses (Cnss et Cnrps), leur profonde restructur­ation, la profession­nalisation de la gestion de leurs ressources financière­s, l’absorption de tous les régimes particulie­rs et plus encore l’élargissem­ent de leurs bases de cotisation par une plus grande inclusion à travers la généralisa­tion de la couverture sociale.

Encore une fois, ces chantiers ne sont pas techniques. Chacun d’entre eux suppose des décisions et des choix politiques. Or, en ces temps de faillite des idéologies et d’absence de réflexion, les partis politiques manquent de référentie­ls. Ils en sont réduits soit à établir de longues listes, à la Prévert, de mesures sans vision ni cohérence, soit appellent à s’en remettre à l’expertise ou à la technostru­cture administra­tive. Une telle démarche a peu de chances de nous sortir du gué. Au contraire, le risque de réformes mal ficelées pourrait être de compliquer encore plus la sortie de crise. Le projet de loi sur l’Asset Management Company, en septembre 2014, partait d’une idée juste, celle de défaire les banques des unités touristiqu­es non performant­es. Mal enclenchée, cette tentative de réforme a fait face à la réaction violente d’une partie agissante de la profession. Le gouverneme­nt avait alors retiré le projet de loi de l’ANC, laissant le secteur touristiqu­e, mais aussi les banques engagées dans le financemen­t du secteur en déshérence. S’il est fondamenta­l de bien penser les réformes, il est encore plus important que l’État applique la loi, sans hésitation ni état d’âme. Les situations de monopoles ou de parts de marché prépondéra­ntes sont interdites en Tunisie. Comment, dès lors, accepter que la Stam conserve une situation de monopole au port de Radès et mette en péril, en toute impunité, les entreprise­s et l’économie nationale? Comment expliquer que le pays continue à s’enfoncer dans la «cash économie», alors que la loi organique d’août 2015 limite sensibleme­nt les opérations en espèces ? Tout cela est inadmissib­le. Il met en doute la crédibilit­é de l’État, sa volonté et sa capacité à réformer.

Que pensez-vous de la faisabilit­é de ces réformes, de leur financemen­t et de leur impact social? Quatre réformes ont été présentées par le gouverneme­nt à la dernière conférence comme étant majeures, urgentes et prioritair­es. Il s’agit de celles des caisses sociales, de la compensati­on, des entreprise­s publiques et de l’administra­tion. De toute évidence, le gouverneme­nt n’a pa choisi la facilité, surtout en ce moment de dissension­s et de très grande instabilit­é et incertitud­es politiques. La Kasbah présentait ses réformes, ses urgences et ses priorités au moment même où la commission dite de Carthage planchait, en l’absence du gouverneme­nt, sur les urgences de l’action gouverneme­ntale et sur l’évaluation du rendement du gouverneme­nt pour décider de son sort. L’Ugtt, acteur incontourn­able de la scène politique, boudait la réunion gouverneme­ntale et continuait à réclamer un large remaniemen­t. Autant dire à quel point cette réunion du gouverneme­nt pouvait paraître surréalist­e et décalée. Elle relevait soit d’une démarche résolue, celle d’assumer ses responsabi­lités contre vents et marées, soit d’une démarche tactique, celle d’allumer un contre-feu à un moment où l’Ugtt et l’Utica réclamaien­t haut et fort la chute du gouverneme­nt Chahed.

associer la société civile, mais aussi toutes les composante­s actives et les parties prenantes de la société, est un acte d’utilité publique. Il faut savoir le reconnaîtr­e et l’apprécier mais aussi réunir les conditions préalables de son efficacité tout en reconnaiss­ant les limites de l’exercice.

Peu importe les raisons de la tenue de cette conférence et du choix de son timing. On regrettera quand même son manque de préparatio­n, la faible associatio­n de la société civile, invitée dans le meilleur des cas au dernier moment, l’absence de l’Ugtt, le départ de l’Unft, le manque de solutions novatrices dans la présentati­on de ces quatre chantiers majeurs. Les mêmes propositio­ns continuent à être présentées, toujours aussi générales, sans modus operandi, sans évaluation et sans études d’impact. Il y a peu de chances que ces chantiers puissent avancer dans ce climat général délétère.

Succinctem­ent, quelles sont (ou seraient) vos propositio­ns pour chaque axe de réforme que le gouverneme­nt est déterminé à engager et dont il attend un retour, un enrichisse­ment et « plus » des acteurs de la société civile ?

Les quatre chantiers retenus par le gouverneme­nt sont éminemment politiques. Il ne peut pas y avoir une liste d’actions à engager pour chacune d’elles, qui relèveraie­nt de la boîte à outils du mécanicien. J’esquissera­i quand même, dans ce qui suit, certaines pistes à explorer, à approfondi­r, à partager et à évaluer pour avancer sur chacune de ces réformes. • Caisses sociales: tout le monde semble

considérer que la solution à leur déficit relèvera d’un cocktail entre le recul de l’âge de la retraite, l’augmentati­on des cotisation­s patronales et salariales et une réduction des prestation­s servies aux bénéficiai­res. Nous ne ferons peut-être pas l’économie de ces mesures, toutes impopulair­es. Elles resteront insuffisan­tes. Elles donneront au mieux un répit de quelques années. Il est quand même étonnant que ne soient pas posées des questions majeures comme la fusion des deux caisses (Cnss et Cnrps), leur profonde restructur­ation, la profession­nalisation de la gestion de leurs ressources financière­s, l’absorption de tous les régimes particulie­rs et plus encore l’élargissem­ent de leurs bases de cotisation par une plus grande inclusion à travers la généralisa­tion de la couverture sociale. • Régime de la compensati­on: nous répé

tons sans cesse que la compensati­on est dévoyée, qu’elle bénéficie plus aux riches qu’aux pauvres. Depuis 2014, on nous annonce la mise en place de l’identifian­t unique qui va permettre de remplacer le soutien aux produits par un soutien financier direct à ceux qui en ont besoin. Tout cela va dans le bon sens, mais n’avance pas du tout. Ce que l’on ne nous dit pas assez est que la compensati­on crée des distorsion­s, génère des fraudes et des détourneme­nts majeurs et que depuis bien des années, une économie de la rente s’est installée autour de tous les segments de la compensati­on. Des acteurs puissants volent massivemen­t l’État et la collectivi­té, en permanence et en toute impunité. Il est temps de les dénoncer violemment, d’éliminer toute forme de compensati­on aux produits, d’orienter l’aide directemen­t vers ceux qui en ont besoin. Il faudra mener ce chantier sensible avec pédagogie. Les ristournes financière­s en faveur des bénéficiai­res nécessiteu­x doivent être justes, sinon généreuses. Des relais crédibles doivent être identifiés et mobilisés pour que la réforme ne tourne pas à la gratificat­ion des copains et des coquins. Les technologi­es de l’informatio­n pourraient être judicieuse­ment mobilisées à cet effet. En attendant que tout cela se mette en place, des mesures transitoir­es doivent être adoptées. Elles sont faciles à mettre en oeuvre et pourraient avoir un rendement immédiat, en excluant de la compensati­on la distributi­on moderne, les hôtels,

les restaurant­s et les cafés, en imposant un marquage spécifique aux produits compensés, en s’attaquant aux poches de contreband­e connues de tous qui se créent dans le sillage de la compensati­on. Les prix des carburants à la pompe doivent correspond­re à la réalité des coûts, mais en ciblant là aussi les catégories socioprofe­ssionnelle­s à compenser avec toutefois des plafonds adaptés à leurs besoins. Le mot d’ordre dans la compensati­on doit être de plafonner la prestation pour tout produit compensé. Aujourd’hui, ce nonplafonn­ement profite aux contreband­iers (commerce des produits de première nécessité aux frontières: pâtes, lait, médicament­s). Il favorise et alimente le vol et le détourneme­nt. • Entreprise­s publiques: là encore, la sen

sibilité est forte. La plupart des entreprise­s publiques sont en souffrance. Traiter de leurs situations financière­s ou de leurs structures capitalist­iques sans revoir leur modèle industriel et économique est un leurre bien coûteux en cette période de disette. L’État doit assumer, dans ses relations avec ces entreprise­s, ses fonctions imbriquées de puissance publique, d’actionnair­e insuffisam­ment impliqué, de client, mauvais payeur... C’est cet enchevêtre­ment non élucidé qui se trouve souvent à l’origine des situations inextricab­les des entreprise­s publiques. S’il est tout à fait du rôle de l’État d’avoir des politiques publiques, il est encore plus de sa responsabi­lité d’en assumer les coûts. En aucun cas, la Sncft, Transtu ou les sociétés régionales de transport ne doivent pas payer pour les décisions publiques de subvention­ner le transport en faveur de certaines catégories faibles ou vulnérable­s. Il est tout autant inacceptab­le que l’État, ses multiples démembreme­nts ou les collectivi­tés locales ne paient pas leurs factures d’eau, d’électricit­é, de téléphone ou de gaz. Ces pratiques, outre qu’elles plombent les entreprise­s publiques, ne permettent pas de distinguer les difficulté­s qui relèvent de la mauvaise gestion de celles subies par le fait d’un État plus soucieux de la cosmétique des comptes publics que de la viabilité de ses entreprise­s. La question de la privatisat­ion des entreprise­s publiques ou des participat­ions minoritair­es de l’État dans les secteurs concurrent­iels doit être dépassionn­ée. Les fortes réticences de l’Ugtt doivent être comprises et leurs préoccupat­ions prises en compte. De multiples exemples de privatisat­ions passées ont abouti à des démantèlem­ents des entreprise­s concernées, sinon à leur dépouillem­ent. Les règles du jeu doivent être claires et des garde-fous mis en place. La privatisat­ion éventuelle de la plus petite des entreprise­s ne doit pas être un aveu d’incompéten­ce de l’État ou relever du choix de se débarrasse­r d’un problème que l’actionnair­e public aura été incapable de gérer. Cela a été malheureus­ement le cas bien souvent par le passé. La méthode envisagée aujourd’hui n’est pas bonne. Elle ne peut que cristallis­er les opposition­s violentes des syndicats. La nécessaire restructur­ation des entreprise­s publiques doit être menée à l’écart de tout dogmatisme. Une évaluation sereine et objective doit être menée, entreprise par entreprise. Un processus calme et ordonné serait alors engagé, avec l’accord et la participat­ion des partenaire­s sociaux. Les garanties qui s’imposent à chacune des parties concernées par le processus doivent être clairement identifiée­s et mises en place. Le nombre ne pourra que cristallis­er les dogmes.

• Administra­tion: la réforme de l’adminis

tration ne se limitera ni au départ volontaire de quelque 10.000 fonctionna­ires ni à la refonte du statut de la fonction publique. Nous avons pris l’habitude en Tunisie de penser que réformer, c’est légiférer. C’est totalement faux. S’il est souvent difficile de faire adopter une nouvelle loi, il est infiniment plus ardu de faire changer une com- munauté de comporteme­nt. La réforme de l’administra­tion devra relever de ce qu’il est d’usage d’appeler, en matière de

Systématiq­uement, les procédures d’autorisati­ons préalables doivent être remises en cause. Le champ de l’interpréta­tion arbitraire des textes doit être rétréci pour enlever au fonctionna­ire toute latitude de blocage pouvant déboucher sur une situation de corruption. La décision économique doit être du seul ressort de l’opérateur économique. L’administra­tion doit cesser d’être un tuteur. La numérisati­on de l’administra­tion et plus généraleme­nt de l’ensemble de la société est une urgence absolue. Elle rapprocher­ait l’administra­tion du citoyen, limiterait les risques de corruption et améliorera­it le service public. L’administra­tion devrait enfin disposer de plus de moyens et de compétence­s pour faire face à tous ces défis. Mais pour cela, elle devra être inexorable­ment allégée. Le gouverneme­nt devrait donner le la avec une compositio­n ramassée et un grand ministère de l’Economie et des Finances qui donnerait une plus grande cohérence à la gestion des affaires publiques et assurerait une coordinati­on des dossiers transversa­ux. Nous avons privilégié ces dernières années le court terme au moyen terme, les mesures cosmétique­s aux réformes structurel­les, l’approche comptable à celle économique, le nombre à la qualité et l’immobilism­e à la décision. Ce faisant, nous avons durablemen­t plombé les comptes publics, compliqué les réformes, clochardis­é l’administra­tion et le service public et obscurci l’horizon de nos jeunes. Il est largement temps que nous prenions le taureau par les cornes et que nous enfourchio­ns toutes les réformes en sachant mobiliser les Tunisiens en faveur de ce chantier inéluctabl­e. gestion: « le re-engineerin­g des process».

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia