«De bons diagnostics… de bons résultats…»
Notre interlocuteur estime que l’évolution gigantesque de la médecine sportive en Tunisie a permis aux sportifs victimes d’une blessure, quelle que soit sa gravité, de reprendre normalement leurs activités…
«Généralement, les blessures, quelles que soient leur gravité, que les sportifs risquent de contracter au cours de leur carrière, sont liées essentiellement à des facteurs intrinsèques et extrinsèques des sportifs euxmêmes, allant des aspects morphologiques proprement dits en passant par l’état psychologique sans oublier la méthode des entraînements et l’état et la nature de la pelouse sur laquelle l’activité sportive est pratiquée. Cela dit, une entorse, une luxation, un ménisque ou un ligament croisé externe ou interne sont devenus de nos jours très fréquents dans les sports de contact, à savoir le foot, le hand, le basket, le rugby, etc. Prenons à titre d’exemple le ligament croisé devenu très répandu chez le footballeur qui pourrait le contacter suite à une accélération brusque, un faux appui, un méchant tacle de l’adversaire ou encore un tir dévié… ou un dépassement des jambes mal effectué. Autrement dit cette membrane dont la «valgisation» est précaire, une fois rompue, ne cicatrise plus. Dans ce cas, l’intervention chirurgicale devient obligatoire pour remplacer le ligament touché par une autogreffe qui nécessite pour se transformer en ligament croisé une période de quatre mois à laquelle on ajoute deux autres mois reservés essentiellement pour la rééducation. Donc il faudrait en tout six mois pour que le joueur soit compétitif à 100%. Toutefois, le cas Msakni, victime récemment d’un ligament croisé au cours d’un match du championnat qatari, illustre parfaitement ce phénomène devenu une vraie bête noire pour pas mal de joueurs en Tunisie et ailleurs. Ce joueur qui va être opéré incessamment et, de surcroît, à l’étranger par un spécialiste, va rater la Coupe du monde en Russie. Dommage pour ce joueur très doué et pétri de qualités et qui va énormément manquer à l’équipe nationale en juin prochain. Passons maintenant à la bles- sure du ménisque qui est moins grave et qui nécessite une période de guérison six fois moins longue que celle du ligament croisé. Cette membrane est aussi très fragile et, en cas de blessure, elle nécessite obligatoirement une «ménisatomie partielle» qui, au bout de quatre semaines, sera complètement rétablie et le joueur victime pourrait reprendre ses activités normalement sans complications aucunes. Pour Med A. Ben Amor, qui a été victime lors du match amical Tunisie/Iran d’une contusion osseuse associée à une lésion minéscale, diagnostic révélé par un groupe de médecins spécialistes tunisiens, dont moi-même et confirmé par le spécialiste lyonnais qui va effectuer l’opération de Ben Amor demain et dont le retour est prévu dans quatre semaines et, de ce fait, il sera compétitif pour le Mondial en juin prochain. Bonne nouvelle pour Maâloul et son staff énormément touchés par le forfait de Msakni. En conclusion, et afin d’éviter un tant soit un peu les risques de blessures, il faut que le sportif en général et le footballeur en particulier aient une hygiène de vie appropriée, un mode d’entraînement bien étudié et des terrains bien aménagés avec des pelouses praticables. Car, avec l’état des pelouses lamentables comme on les voit dans notre compétition, les risques de blessures graves augmentent considérablement».