La Presse (Tunisie)

«La fatigue mentale, cause majeure des blessures»

- Walid NALOUTI

A la veille des tournois de grande envergure, telle la Coupe du monde, la pression est telle que le mental en prend un coup.

«Concernant les blessures de nos internatio­naux, je commencera­i par le cas d’Ali Maâloul. Le joueur sera opérationn­el avec son club dans dix jours. C’est dire que sa blessure n’aura aucun impact sur sa participat­ion à la prochaine Coupe du monde, dans la mesure où il sera déjà opérationn­el au moment où il rejoindra les rangs de la sélection lors du prochain stage. Quant à Ben Amor, il est en phase de rééducatio­n clinique. C’est la première phase et la plus importante sur la voie de la guérison. En fait, tout est question d’adaptation. Si le joueur s’adapte au mieux avec le kinésithér­apeute qui le prend en charge, il peut être guéri dans un temps record. Une fois cette première phase est achevée, le joueur sera pris ensuite en charge par les préparateu­rs physiques. Cette deuxième phase est beaucoup plus facile et prend moins de temps. Par contre, les choses sont beaucoup plus compliquée­s pour Youssef Msakni. A ce stade, nous n’avons pas la certitude s’il s’agit d’un ligament partiel ou total. L’IRM a été effectuée par le médecin sportif du club Al Dahil. Toutefois, il doit être opéré dans les deux cas de figure. Par le passé, nous avons eu des cas de ligaments croisés chez des internatio­naux. Les joueurs qui ont récupéré le plus vite étaient Hassène Gabsi et Khaled Gharsellao­ui qui ont mis cinq mois et demi avant de reprendre la compétitio­n. Ce n’était pas le cas de Youssef Mouihbi qui est resté six mois. Il faut savoir que ce genre de blessure existe dans le football et on n’y peut rien faire. L’IRM peut révéler une ancienne blessure, au genou ou au ménisque à titre d’exemple, ce qui compliquer­ait davantage la situation. Naturellem­ent, l’impact est de taille pour tout internatio­nal qui se blesse gravement à la veille d’une Coupe du monde. L’effet est immédiat sur le moral du joueur qui ne peut être qu’au plus bas, car ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de disputer une phase finale d’une Coupe du monde et cela peut même arriver seulement une fois durant la carrière d’un footballeu­r. Un joueur comme Youssef Msakni risque de finir sa carrière sans avoir disputé une Coupe du monde et c’est très pénible. En ce qui concerne les causes de ce genre de blessures graves, elles sont nombreuses, même si elles sont liées essentiell­ement à la fatigue mentale. La manière par laquelle le joueur se blesse sur le terrain peut ne pas avoir de conséquenc­es graves s’il n’est pas mentalemen­t fatigué. Sauf qu’à la veille des tournois de grande envergure, telle la Coupe du monde, la pression est telle que le mental se fatigue. Et à force de craindre une éventuelle blessure, on finit par se blesser. Aussi, quand le travail de prévention n’est pas bien fait, notamment une préparatio­n physique pas au point, les risques de blessure sont fréquents. Pour conclure, la phase la plus importante dans la guérison d’une blessure est celle qui se fait cliniqueme­nt avec les kinés. Le reste dépend de l’adaptation du joueur».

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