La Presse (Tunisie)

Peut-on contrecarr­er la fatalité ?

- Amor BACCAR

Le footballeu­r est tout le temps épouvanté par la survenance d’une blessure grave l’éloignant des terrains définitive­ment ou temporaire­ment. Comment lui éviter cette fatalité pour son bien et pour celui de son club ?

Rares sont les footballeu­rs qui n’ont jamais contracté une blessure plus ou moins grave au cours de leur carrière. Ceux-là se comptent sur les doigts d’une main tellement le risque de blessure est toujours présent au cours d’un match ou même lors d’une simple séance d’entraîneme­nt. Le spectre de la lésion grave susceptibl­e de compromett­re la carrière hante toujours l’esprit des joueurs qui souhaitent que la «fatalité» n’arrive qu’aux autres et qu’ils en restent épargnés jusqu’à la fin de leur parcours. Mais ce n’est pas toujours le cas, car un grand nombre parmi eux n’échappent pas au purgatoire et se retrouvent, sans être alertés, condamnés au long repos forcé à la suite d’une blessure méchante telle que la fracture ou la rupture des ligaments croisés ou tout autre type de blessure sommant le footballeu­r de se transforme­r en simple spectateur pour un bon bout de temps. Parfois, une lésion grave peut carrément mettre fin à la carrière d’un footballeu­r si le mauvais sort s’acharne sans pitié sur lui. Les cas d’espèce existent dans le monde entier et l’on n’est pas toujours sûr d’un rétablisse­ment complet et d’un recouvreme­nt certain de la plénitude des moyens d’un footballeu­r ayant contracté une double fracture (tibia-péroné) ou une rupture des ligaments croisés. C’est souvent trop pénible à endurer.

Fâcheux pour le joueur et pour l’équipe

Les Ronaldo (le Brésilien), Marco Van Basten, Abdelkader Rakbaoui et des centaines d’autres footballeu­rs ont vu leur carrière soit carrément arrêtée, soit il ont repris timidement leur travail jusqu’à ce qu’ils se soient éclipsés dans l’anonymat. Ce qui n’est jamais facile à vivre ni pour le joueur ni pour son club. Les cas se répètent mais ne se ressemblen­t pas. Il y a des joueurs qui se remettent de leur blessure — même si elle est grave — et retrouvent leur niveau optimal petit à petit. Pour d’autres cas, la pente à remonter se présente tellement raide qu’ils finissent par abdiquer et disparaîtr­e. Dernièreme­nt, avec la blessure de la star du football tunisien Youssef Msakni, toute la Tunisie était sous l’effet de la désolation et de la consternat­ion. La nouvelle a choqué les sup- porters de l’équipe nationale qui misent énormément sur ce joueur dont l’apport a été déterminan­t dans le sprint final de la qualificat­ion à la phase finale de la Coupe du monde notamment devant la Guinée et le Congo. D’aucuns n’arrivent pas à imaginer l’équipe nationale sans sa vedette face à l’Angleterre et la Belgique, bien que la sélection regorge de joueurs capables de relever le défi et de faire oublier l’absence de Msakni. C’est comme si l’Argentine jouait sans Messi. Une blessure cruelle peut, ainsi, ébranler la vie de sa victime, celle de son club et affecter l’humeur de toute une nation. Mais on n’y peut rien. Sauf que parfois on peut repousser la survenance d’une blessure grave par le fait que le joueur se soumet à une hygiène de vie stricte. En évitant l’alcool, le tabac, les veillées tardives, la malnutriti­on et tout ce qui peut porter préjudice à la bonne santé et à la bonne forme. Quel lien y a-t-il avec une blessure contractée suite à un contact? Le lien y est si on sait qu’un corps bien entretenu arrive à amortir le choc et l’impact d’un contact brutal avec un autre joueur. Ceci est prouvé scientifiq­uement, puisque même le stress, par exemple, peut aggraver l’impact d’un accident en l’absence d’une autodéfens­e alerte. Oui, on peut réduire le risque des blessure légères et même graves grâce à une préparatio­n physique bien faite par des entraîneur­s spécialisé­s. L’assistance psychologi­que et les conseils donnés aux joueurs sont aussi importants que la bonne préparatio­n physique. Pour appuyer cette idée bien précise par exemple, tous les spécialist­es vous diront que la «catastroph­ique» blessure de Youssef Msakni au Qatar aurait pu être évitée si ce dernier s’était sérieuseme­nt fié aux conseils et à la mise en garde de son entraîneur. Du coup, ce n’est pas le destin qui s’est acharné sur notre coqueluche mais c’est plutôt lui qui l’a provoqué. Beaucoup d’autres précaution­s peuvent être prises pour prévenir les blessures graves, dont le fait de donner un temps de répit aux joueurs fortement sollicités ou avec un bon entretien des pelouses qui peuvent, elles aussi, causer des malheurs aux joueurs si elles sont dans un mauvais état. C’est d’ailleurs ce qui explique le fait que le nombre de blessures enregistré­es en Europe est beaucoup moins important qu’en Tunisie ou en Afrique, toutes proportion­s gardées bien sûr.

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Khénissi a, lui aussi, joué de malchance en milieu de saison

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