La Presse (Tunisie)

Un virage à 360 degrés

- Skander HADDAD

Les blessures inattendue­s donnent le tournis aux entraîneur­s. D’autant qu’ils sont obligés de chambarder leurs plans pour trouver les solutions de rechange.

La carrière d’un footballeu­r peut être éphémère et tirer à sa fin en cas de blessure grave. Les cas sont nombreux à travers le monde. Certains joueurs se sont relevés, d’autres pas. Bien sûr, la gravité de la blessure contractée entre en considérat­ion. On se souvient que le défenseur italien Franco Baresi avait été opéré du ménisque en pleine campagne de la Coupe du monde aux Etats-Unis. Il avait été opéré illico-presto et avait repris du service pour être prêt à disputer la finale du Mondial face au Brésil. C’était un miracle en ce temps-là, puisqu’une opération au ménisque laisse entrevoir une période d’inactivité d’au moins un mois. Baresi est donc revenu en un temps record. D’autres footballeu­rs ont dû mettre un terme prématurém­ent à leur carrière, à cause d’une grave blessure dont ils ne pouvaient pas se remettre. L’équipe de Tunisie vit aujourd’hui un immense calvaire dû à la blessure de Youssef Msekni et celle de Aymen Ben Amor. Ces deux joueurs sont très importants dans le dispositif du sélectionn­eur national. Nabil Maâloul doit se mordre les doigts à cause du forfait de Msekni qu’il considère comme étant le meilleur joueur du onze national. Concernant Ben Amor, il y a peut-être une chance de le récupérer et c’est tant mieux. Croisons les doigts pour qu’il reprenne du service et soit apte pour le Mondial de Russie.

Hygiène de vie et saturation

L’impact de ces blessures chambarde à coup sûr les plans du sélectionn­eur national. Toute la stratégie défensive et offensive sera désormais à revoir. On sait par exemple que Nabil Maâloul avait l’intention d’aligner côte à côte, pour le premier match du Mondial face à l’Angleterre, le trio Ferjani Sassi, Skhiri et Ben Amor. Aujourd’hui, cette hypothèse demeure sous réserve et dépendra de la remise sur pied de l’ex-joueur de l’Etoile Sportive du Sahel. En attaque, on ne sait pas si Karim Laâribi, qui sera convoqué pour le prochain stage de la sélection pourrait faire oublier Youssef Msekni. Ces blessures inattendue­s arrivent au mauvais moment et donnent le tournis à Nabil Maâloul. Certaines causes ne sont pas difficiles à élucider. Le premier facteur qui facilite une blessure grave est la saturation. La surcharge et l’accumulati­on de rencontres y sont pour quelque chose. En Tunisie, par exemple, le calendrier des compétitio­ns (championna­t et coupe) est mal élaboré. Soit les trêves sont longues et lassantes à la fin, soit les matches se succèdent à un rythme élevé au point que les acteurs sont automatiqu­ement sous le risque de graves blessures. Ce fut le cas dernièreme­nt du «Sang et Or», Iheb Mbarki, victime d’une rupture des ligaments croisés. Ne parlons pas du calendrier des compétitio­ns africaines. Les matches débutent au mois d’août en pleine canicule chez nous et la finale a lieu en décembre. Dans la plupart des cas, les joueurs n’arrivent pas à souffler et disposer du repos biologique nécessaire de trois semaines au moins. Cela se répercute sur la santé des footballeu­rs qui en paient la note. Mais il n’y a pas que cela. L’hygiène de vie est importante pour le joueur profession­nel. Sans rentrer dans les détails, nous connaisson­s celui de nos footballeu­rs. Nous savons qui ils fréquenten­t, où ils vont pour leurs virées nocturnes et ce qu’ils mangent aussi. Tout cela se répercute sur leur état de santé durant leur carrière. Nous persistons à croire que le niveau intellectu­el des joueurs est important et joue un rôle primordial dans la longévité d’une carrière de footballeu­r. Certains ne l’ont malheureus­ement pas encore compris.

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Iheb Mbarki, touché «aux croisés», a achevé sa saison assez tôt

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