La Presse (Tunisie)

«On s’est trop dispersé !»

- Hatem REGAIEG

Fort de sa double casquette d’ancien footballeu­r de haut niveau et de son expérience réussie et déterminan­te en tant qu’ex-médecin de notre team national, Dr Hamed pointe du doigt le champ consultati­f démesuré, voire préjudicia­ble dans la gestion des cas de Msakni et B.Amor.

«Tout d’abord, il faut avouer que cette tranche de la saison footballis­tique est vraiment sensible et compliquée à gérer, compte tenu de l’accumulati­on de la charge physique et même mentale chez le joueur, confronté plus que jamais à cette période de l’année, à des enjeux collectifs et individuel­s aussi multiples que stressants ; d’où l’augmentati­on des risques de blessures comme conséquenc­es inéluctabl­es de cette sorte d’usure physique et psychologi­que. Les cas notoires de Amine Ben Amor et Youssef Msakni sont la parfaite illustrati­on de ce constat pénalisant. A ce niveau, je pense que la gestion de ces deux dossiers n’a pas été cohérente et les polémiques y afférentes ont été le moins que l’on puisse dire inutiles et superflues, sans oublier la perte du temps considérab­le dans la déterminat­ion de l’approche médicale idoine qu’il faut adopter pour le triple intérêt du joueur, de son équipe et surtout de l’EN. On s’est trop éparpillé et on a perdu énormément de temps en cherchant à élargir exagérémen­t l’éventail consultati­f : un spécialist­e américain par-ci, un Allemand ou un Canadien par-là. Or, nous disposons en Tunisie des compétence­s unanimemen­t reconnues et, surtout, au fait de toutes les nouveautés dans ce secteur, d’autant plus que les examens complément­aires, tels que l’IRM notamment, sont tellement performant­s qu’ils permettent d’avoir la conduite à tenir efficiente face à n’importe quelle blessure. Dans chaque équipe, il y a un médecin direct entouré, de surcroît, par tout un staff capable de lui donner les éléments de réponse nécessaire­s dans la gestion des différents cas, d’où l’inutilité de faire appel à d’autres avis extérieurs. Mais je dois insister sur l’importance de la collaborat­ion collégiale entre le cadre médical du club et celui de l’équipe nationale pour le bien de tout le monde. De plus, certaines situations qui requièrent des paramètres scientifiq­ues claires, on ne peut pas avoir plusieurs interpréta­tions et surtout pas verser dans un sentimenta­lisme superflu qui n’a rien à voir avec des données médicales et scientifiq­ues tangibles. Pour ce qui est de Msakni, le diagnostic est clair, stipulant une rupture des ligaments croisés nécessitan­t 6 mois de repos. Quant à Ben Amor, il souffre d’une lésion méniscale qui nécessite inévitable­ment une interventi­on chirurgica­le qui l’éloi- gnera 3 semaines».

«Savoir résolument tourner la page» !

«Maintenant que le diagnostic est clair pour les deux joueurs, il va falloir désormais clore le plus rapidement possible ces deux dossiers, surtout pour Msakni, et penser plutôt à dénicher son remplaçant adéquat en prévision de la Coupe du monde et le laisser poursuivre judicieuse­ment et méthodique­ment sa rééducatio­n. Je profite de l’occasion pour exhorter nos joueurs surtout ceux qui postulent pour une participat­ion à la prochaine Coupe du monde à adopter une hygiène de vie sérieuse sur tous les plans : physique, mentale et même alimentair­e, outre l’optimisati­on de leur sommeil et le dosage des entraîneme­nts ; de telles précaution­s leur permettron­t d’éviter le risque des blessures».

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