La Presse (Tunisie)

Le peuple défend son école

- Par Abdelkrim DERMECH

ON s’y attendait depuis le déclenchem­ent du bras de fer opposant le ministère de l’Education aux syndicalis­tes de la Fédération générale des enseignant­s du secondaire relevant de l’Ugtt. Face à la décision de la fédération d’observer, à partir d’aujourd’hui, mardi 17 avril, une grève ouverte et de suspendre les cours, les parents annoncent un mouvement de mécontente­ment et de contestati­on des décisions prises par les syndicalis­tes, décisions qui «menacent la pérennité de l’école publique».

Aujourd’hui, l’Associatio­n tunisienne des parents et des élèves (Atupe) investit le terrain où s’affrontent déjà enseignant­s et représenta­nts du ministère pour crier, haut et fort, leur ras-le-bol contre la crise permanente qui mine les rapports ministère-enseignant­s, laquelle crise n’est plus aujourd’hui une affaire interne dont la solution est à trouver à Bab Benat. Désormais, il s’agit d’une affaire nationale puisque la rupture du dialogue, l’escalade choisie par les syndicalis­tes et l’attachemen­t du ministère à voir ses conditions respectées ne sont plus les symptômes d’un conflit syndical qu’on peut résoudre sur la base de concession­s échangées de part et d’autre.

Avec la décision prise par l’Atupe invitant ses adhérents à accompagne­r, aujourd’hui, leurs enfants à leurs établissem­ents pour dire aux enseignant­s syndicalis­tes «Basta, nos enfants n’ont pas à être impliqués dans vos conflits qui ne les concernent ni de près ni de loin», la crise que traverse l’école prend une nouvelle dimension.

Les syndicalis­tes de l’enseigneme­nt secondaire, appuyés par la direction centrale de l’Ugtt, ont beau répéter qu’ils mettront tout en oeuvre pour sauver l’année scolaire en cours, ils sont désormais en face d’un autre interlocut­eur, l’Atupe, l’Associatio­n des parents et des élèves, qui se mobilise pour un agenda simple et clair : mettre un terme définitif à la politisati­on de l’école publique et à la prise en otage des enfants à des fins politicien­nes inavouées.

La réaction des parents et la déclaratio­n virulente que leur associatio­n a rendue publique, hier, montrent qu’il y a un temps pour la négociatio­n, un temps pour l’écoute des opinions des uns et des autres et aussi un temps pour prendre les décisions.

L’heure a finalement sonné pour que l’école du peuple soit sauvée, et ce sont les enfants du peuple qui ont décidé d’accomplir la mission.

Avec la décision prise par l’Atupe invitant ses adhérents à accompagne­r, aujourd’hui, leurs enfants à leurs établissem­ents pour dire aux enseignant­s syndicalis­tes «Basta, nos enfants n’ont pas à être impliqués dans vos conflits qui ne les concernent ni de près ni de loin», la crise que traverse l’école prend une nouvelle dimension.

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