Nos chaussées, malades de fardage
C’est une invention tunisienne par excellence. Elle est le fruit de la médiocrité et de cette mentalité du fardage et du bâclage. De qui se moque-t-on ? Au lieu de prendre la peine de gratter et d’enlever l’ancien enrobage de la chaussée de nos rues, balafré et ondulé à souhait, on étale dessus une énième couche. Nos municipalités sont championnes dans ce genre de rafistolage. Résultat immédiat, la chaussée devient plus élevée que le trottoir et le caniveau se transforme en mini-canyon. Cela va se traduire par des jambes cassées, des essieux de véhicules endommagés, plus de saletés qui s’y déposent, etc. Que se passera-t-il lorsque la pluviométrie est généreuse ? Eh bien, l’eau du ciel collectée par la chaussée se déversera, à un moment donné, sur les trottoirs, les inondera et pénétrera dans certains cas dans les locaux. Et les cas ne manquent pas. Autre problème causé par cette méthode le moins que l’on puisse dire «vandaliste», les bouches d’égouts qui jalonnent les chaussées et qui se transforment en cuvettes. Dénivellations qui vont faire souffrir non seulement les pneus et les mécanismes de suspension des voitures qui circulent mais aussi les dos de leurs passagers. Il fallait prendre la peine de ramener à niveau ces équipements, bien les caler et bien colmater leurs pourtours. Hélas, la municipalité est bien plus soucieuse du traçage des zones de stationnement provisoire et payant des voitures que de la sécurité des passants et de celle des véhicules, encore moins des normes en vigueur dans ce domaine.