La Presse (Tunisie)

La malédictio­n !

Jaziri a encore chuté au Tunis Open : c’est un tournoi qui ne lui réussit pas.

- R.E.H.

Une mauvaise surprise pour le public de Malek Jaziri qui a perdu au premier tour face au Slovaque Kovalik 4/6 et 6/7. C’est même une énorme déception pour les organisate­urs du Tunis Open qui comptaient sur une bonne progressio­n du Tunisien sur le tableau final. Cette année, on attendait franchemen­t mieux de Malek surtout après sa belle apparition au tournoi Hassan II (quarts de finale). C’était une belle motivation d’autant que la terre battue n’est pas la surface préférée de Jaziri. Qu’est-ce qui s’est passé? Le Tunisien a paru un peu émoussé et aussi emporté par l’enjeu du match. La pression de la victoire sur un tournoi, où il n’a pas réussi depuis qu’il y joue en 2007, pesait trop sur ses épaules. Et ça se voyait avec le grand nombre de fautes directes et une première balle pas très dense. Et surtout «au «tie-break» du second set où il est revenu de 2-4 à 5-4, avant de laisser passer sa chance d’égaliser à 1 set partout. Cela s’est joué sur des détails techniques, mais surtout d’ordre mental. Kovalik n’était pas un monstre, mais il jouait juste, il commettait moins de fautes sur un court où le vent a handicapé la trajectoir­e de la balle. Techniquem­ent et potentiell­ement, Jaziri était plus armé que son adversaire, mais mentalemen­t il a mal géré le match et a confirmé la malédictio­n qu’il vit chaque fois où il joue le Tunis Open devant son public. La participat­ion tunisienne ne s’est pas limitée à Malek, mais aussi à Moez Chergui et Mohamed Ali Bellalouna, tous les deux battus au premier tour aussi. Chergui a été battu par Zopp, le joueur qu’il a battu en coupe Davis en Estonie. Quant à Bellalouna, le niveau était très fort pour lui. C’est un jeune qui fait ses premiers pas sur le circuit et il a besoin de ces matches pour s’affûter.

Protéger la tradition !

Les organisate­urs du Tunis Open sont les plus grands perdants après l’éliminatio­n prématurée de Malek Jaziri. Les dirigeants du TCTunis comptaient, et ils avaient raison, sur l’ascension du Tunisien au tableau final. Tout le monde souhaitait voir Malek disputer la finale et pourquoi pas remporter le titre. Cela aurait donné un grand élan de popularité et de médiatisat­ion pour ce tournoi qui revient 3 éditions après. Comme au Nana Trophy où Ons Jabeur ne joue plus, le Tunis Open sans Malek Jaziri manque de quelque chose. C’est même un tournoi moins attractif. Mais cela dit, le fait de réhabilite­r le Tunis Open après le veto de l’ATP pour des raisons peu convaincan­tes à vrai dire, est un acquis à conserver. Karim Ben Amor, président du TCT, sait bien combien était pénible de réserver la semaine du 15 au 22 avril. Et combien c’était difficile d’offrir les conditions de sécurité et de logistique à des officiels ATP qui ne lâchent rien et qui suivent le moindre détail. La machine Tunis Open est une machine huilée et qui a fait ses preuves depuis un grand moment, c’est-à-dire dès 2005 date du retour du Tunis Open. Malgré les ruptures, le Tunis Open est resté un repère solide du calendrier du tennis en Tunisie. L’arrêt du tournoi en 2015, 2016 et 2017, parce qu’en partie les dirigeants du TCT n’ont pas su défendre leur dossier auprès de l’ATP, a laissé un grand vide. La dotation a diminué de 125.000 à 75.000 dollars, ce qui attire moins de grands joueurs, mais cela se comprend par la dépréciati­on du dinar. Et cela n’a pas, pour le moment, de grands effets. C’est un tournoi qui doit réussir son retour. La bonne organisati­on est le challenge déterminan­t pour le TCTunis. C’est un tournoi où il faut un «zéro erreur» d’organisati­on. Pour le côté sportif, il faudra penser l’année prochaine à attirer plus de joueurs tunisiens capables d’aller loin au tableau final. Malek Jaziri ne doit pas être le seul joueur sur lequel le club organisate­ur porte ses espoirs.

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Photos M. JAZIRI Malek Jaziri décevant au Tunis Open

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