« Fake news » et manipulation
La Tunisie subit, depuis la révolution, le fléau des «fake news » qui touchent tous les secteurs vitaux du pays, notamment celui de la sécurité. Certaines représentations syndicales ont profité des acquis de la révolution en termes de libertés pour colpor
L’imagination est certes créatrice mais elle peut, pour certaines personnes, servir d’outil de manipulation et de propagation de fausses nouvelles tel colporter des informations délibérément fausses pour farder la vérité, via les réseaux sociaux et même certains médias, dans le dessein de nuire et faire persister les rumeurs. Ce qui signifie que le pays est en proie à des tentatives de déstabilisation. Malgré les démentis, la rumeur persiste. La Tunisie subit, depuis la révolution, le fléau des «fake news » qui touchent tous les secteurs vitaux du pays, notamment celui de la sécurité intérieure. Certaines représentations syndicales ont profité des acquis de la révolution en termes de libertés, pour colporter de fausses informations relevant de la sécurité du pays comme en témoignent dernièrement les déclarations de Mohamed Rezgui, représentant du Syndi- cat de la sécurité républicaine à l’occasion d’une séance d’écoute à l’ARP. Il a prétendu que les unités de la Garde nationale ont fait la découverte de tunnels d’une longueur dépassant les 70 km et menant jusqu’en Libye.
Via les réseaux sociaux et certains médias
Celui qui a été manipulé devient à son tour manipulateur pour mieux assurer la propagation d’une intox. Le secrétaire général en question, qui n’a été affecté durant son parcours professionnel qu’aux services de la direction de la police des Frontières, est, quant à lui, parvenu à susciter la risée. Pour ceux qui le connaissent, son histoire ne mérite aucun commentaire tellement l’information est ridicule et la source est loin de pouvoir accéder au cercle hermétique des professionnels de la lutte antiterroriste. Fausse information, c’en est une. Comme tant d’autres circulant sur les réseaux sociaux et visant à déstabiliser un pays chambardé quotidiennement par des informations fondées sur les ouï-dire. Rappelons-nous l’impact de l’intox publiée en novembre dernier sur les réseaux sociaux concernant le président de la République et qui s’est terminée par l’arrestation de plusieurs individus. Des informations bien fardées pour mieux désorienter et déstabiliser, voilà ce que nous offre délibérément, depuis la révolution, des réseaux sociaux et quelques médias peu scrupuleux. Mais quand les « fake news » atterrissent devant l’ARP et se muent en « réalité » qui nécessite vérification, c’est qu’elles ont déjà atteint le but escompté, celui de se placer au rang d’une vérité. L’intox modulée à souhait est ainsi bien difficile à faire oublier. Elle a déjà pris racine.