Un meilleur classement en vue
Pour atteindre une croissance économique durable qui contribue à la réduction des disparités régionales, la Tunisie a fixé des objectifs qui visent notamment l’amélioration de son classement mondial dans le Doing Business de la Banque mondiale en lui fais
Le Programme par pays pour le travail décent pour la Tunisie (PPTDTunisie), élaboré conjointement par le gouvernement et le Bureau international du travail (BIT) avec les deux partenaires sociaux, l’Ugtt et l’Utica, s’étale désormais sur une période de 5 ans de 2017 à 2022. C’est à l’issue de l’adoption du contrat social qui a été signé sur fond de consensus tripartite, à l’Assemblée Nationale Constituante le 14 janvier 2013, et qui constituait alors la feuille de route pour les années à venir, que le PPTD a été établi et finalisé en juillet 2017. Il vise à ancrer le dialogue social dans la gouvernance des affaires économiques et sociales du pays et à inscrire le travail décent parmi les objectifs stratégiques conformément au concept de l’Organisation internationale du travail. Le programme s’articule autour de 5 axes, à savoir la croissance économique et le développement régional, l’emploi et la formation professionnelle, les relations professionnelles et le travail décent, la protection globale et l’institutionnalisation du dialogue social.
Révision de la politique fiscale
Pour la croissance économique et le développement régional, le Pptd vise, principalement, à instaurer une croissance économique durable et juste entre les régions, déclinée en trois principaux objectifs, à savoir l’amélioration du climat des affaires, la révision de la politique fiscale et le renforcement du rôle de l’Etat dans le domaine des services publics ainsi que l’activation du secteur de l’économie sociale et solidaire. Ainsi, le gouvernement table sur une amélioration du classement international annuel pour les climats des affaires, de la Banque mon- diale Doing Business pour passer du 77e rang en 2017 au 60e rang à l’horizon 2022. Aussi, le gouvernement escompte atteindre un taux d’investissement global qui s’élève à 24% du PIB à l’issue du plan quinquennal 20162020 , avec un taux de croissance des volumes d’investissement bénéficiant des incitations pour emploi, exportation et développement régional de 5% du PIB, et ce, suite à l’entrée en vigueur du nouveau code d’investissement qui a été promulgué en 2017. Quant à la révision de la politique fiscale que le gouvernement a déjà entamé, la part des salariés dans le régime de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) devrait passer de 80 à 70%, et les non-salariés à 30%. L’Impôt sur les sociétés (IS) devrait être ramené à 11% du PIB. En 2020, le taux de contribution du secteur de l’économie sociale et solidaire dans l’économie nationale devrait atteindre 2% du PIB avec une augmentation de 20% de la part du secteur privé dans l’investissement global également prévue, pour atteindre 60% de l’investissement global. Outre les indicateurs énumérés et qui sont fixés dans le cadre du Pptd Tunisie 2017-2022 et qui ont été introduits dans le plan quinquennal 2016-2020, un cadre juridique et institutionnel, régissant l’économie sociale et solidaire, devrait être mis en place. Actuellement, il est soumis à l’examen d’un conseil ministériel, en vue de son adoption par la suite à l’ARP. Le gouvernement doit mobiliser 650 mille dollars pour atteindre les objectifs escomptés, fixés dans le cadre du programme du travail décent et l’instauration d’une croissance économique durable et juste entre les régions, à l’horizon 2022.