Les satellites à la découverte des sites romains
Digital belt and road program (Dbar) est le nom de ce programme de coopération chinois qui a permis la découverte par satellite de nouveaux sites archéologiques en Tunisie. Une conférence de presse a été organisée jeudi pour présenter ces découvertes…
Digital belt and road program (Dbar) est le nom de ce programme de coopération chinois qui a permis la découverte par satellite de nouveaux sites archéologiques en Tunisie. Une conférence de presse a été organisée jeudi pour présenter ces découvertes…
Grâce aux satellites chinois, de nouveaux vestiges ont été découverts dans le Sud tunisien. Rien n’arrête la technologie ! Puisque ces satellites chinois sont capables de sonder les entrailles de la terre et d’y découvrir des villes enfouies depuis des siècles. Les dernières découvertes en Tunisie, grâce à ce programme, sont au nombre de dix, dont : une partie du Limès romain (frontière de l’empire romain) à Chenini (Tataouine), une partie du Limès romain à la montagne de Damr, le système hydraulique romain de la région Taberguite, trois grands bassins et une nécropole dans le gouvernorat de Médenine. Des sites découverts sans le recours à aucune fouille ! Ce programme se contente pour le moment de se focaliser sur le Sud tunisien dans le cadre de la discrimination positive. «Ces nouvelles technologies très développées sont mises à la disposition des découvertes archéologiques, déclare le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zine El Abidine. Le retour vers cette route de la soie historique à travers les nouvelles technologies via le programme Dbar revêt une importance majeure. Un dispositif technologique très important. Ce nouveau programme, dans lequel la Tunisie est affiliée aujourd’hui, s’inscrit dans une coopération internationale. D’ailleurs, grâce aux recherches archéologiques initiées il y a 20 mois, nous avons découvert que la présence humaine en Tunisie remonte aux Atériens (Nefta) et à 98.000 ans et non à 40.000 ans comme l’attestait l’Hermaion de El Guetar. A chaque découverte il y a une plus-value pour la Tunisie et pour sa richesse civilisationnelle. Cette coopération avec la Chine à travers le programme Dbar va nous permettre plus de découvertes et donc plus de rayonnement». Un programme qui peut porter une grande plus-value pour la Tunisie étant celui de la détection et des découvertes archéolo- giques via satellites. Et dans ce sens, la Chine dispose d’une technologie de pointe avec des images en haute définition et quelque 5 satellites sur orbite, sans compter les drones et tous les nouveaux équipements en la matière. Des satellites qui permettent de sonder la terre au niveau de trois mètres environ. Cette coopération est très utile pour réaliser la cartographie numérique des vestiges en Tunisie. Un projet sur lequel l’Institut national du patrimoine a travaillé depuis des années. A cela s’ajoute le côté économique de cette technique, puisqu’elle évite à l’Institut des recherches et des fouilles qui sont souvent coûteuses. L’équipe de chercheurs se compose, par ailleurs, de membres chinois, tunisiens, pakistanais et italiens. Mais il n’y a pas que le côté scientifique de cette coopération. Le côté touristique y est pour beaucoup, puisque les Tunisiens veulent en profiter pour attirer un nombre de touristes chinois beaucoup plus important vers notre pays. Pour sa part, M. Guangming Bai, conseiller culturel de l’ambassade de la Chine populaire en Tunisie, a déclaré : «Malgré la grande distance entre la Tunisie et la Chine, nos deux pays gardent toujours une bonne relation d’amitié et de coopération. Les échanges dans tous les domaines se multiplient, à cela s’ajoute ce nouveau projet qui consiste à construire conjointement une ceinture économique de la route de la soie et qui s’ajoute à la route de la soie maritime du XXIe siècle, dont l’abréviation est Dbar (Digital belt and road program) lancé par le président chinois Xi Jingping en octobre 2013. Je suis pleinement convaincu qu’à travers ces expériences, dont les dernières découvertes en Tunisie, les scientifiques tunisiens, chinois, pakistanais et italiens évolueront ensemble» .
Salem TRABELSI