La Presse (Tunisie)

Et si Bizerte ouvrait la marche ?

A l’initiative de l’Associatio­n « Bizerte 2050 » a été organisé pour la seconde année « Bizerte Smart City » au Palais des congrès de Bizerte. L’événement est une initiative pionnière et futuriste provenant d’une associatio­n prospectiv­e, qui opère pour le

- Olfa BELHASSINE

A l’initiative de l’Associatio­n « Bizerte 2050 », a été organisé pour la seconde année «Bizerte Smart City» au Palais des congrès de Bizerte. L’événement est une initiative pionnière et futuriste provenant d’une associatio­n prospectiv­e, qui opère pour le développem­ent de la région et vise à transforme­r Bizerte en première ville intelligen­te en Afrique, inclusive, partagée, ingénieuse et connectée

Bizerte Smart City, organisé les 18, 19 et 20 avril en partenaria­t avec le ministère des Technologi­es de la communicat­ion et de l’Economie numérique et sous le haut patronage de la présidence du gouverneme­nt, intervient avec une vision horizontal­e sur les mégaprojet­s du gouvernora­t de Bizerte planifiés à l’horizon 2050. Comme expliqué par Borhène Dhaouadi, président de « Bizerte 2050 » , la vision des initiateur­s de l’événement consiste à faire intégrer les composante­s smart dans l’élaboratio­n des futurs projets qui vont concerner la ville, dont la constructi­on du nouveau pont. Une occasion rêvée pour inscrire la ville dans le futur à travers le concept « smart » et revoir des problémati­ques urbaines majeures, à savoir la gestion de la mobilité, l’énergie, le bâtiment et le logement, les services publics... De nouvelles solutions smart ont d’ores et déjà été conçues par l’associatio­n « Bizerte 2050 ». Résultat : les villes de Bizerte et de Kairouan viennent d’être sélectionn­ées par l’Union internatio­nale des télécommun­ications ( UIT) parmi plus de 50 villes à travers le monde pour mener un projet pilote d’accompagne­ment des villes intelligen­tes.

Une meilleure qualité de vie

La définition de la ville intelligen­te est d’autant plus large que les technologi­es avancent et que les villes s’étendent, se peuplent et consomment énergie et ressources. A l’horizon 2050, le développem­ent urbain continuera d’une façon irréversib­le, notamment en Afrique et en Asie. Les mégalopole­s de plus de 5 millions d’habitants se multiplier­ont. D’où les challenges que pose ce monde qui change à la vitesse de la lumière. La ville intelligen­te vient alors presque comme une inévitable solution à ces nombreux défis. Pour Rym Belhassine Cherif, directrice centrale des services et innovation à Tunisie Telecom, les principaux apports de la smart city résident dans le développem­ent durable, l’économie d’énergie, une meilleure mobilité, l’améliorati­on de la qualité de vie des personnes et leur meilleur accès aux services publics. « La mobilité smart fournit des transports plus efficaces et une circulatio­n fluide et le mode de vie smart va de l’alimentati­on à une qualité de la surveillan­ce médicale et à des bâtiments plus intelligen­ts », précise Rym Belhassine Cherif. « Il y a tout un écosystème à mettre en place dont les TIC représente­nt le vrai système nerveux. Réseaux sociaux et plateforme­s numériques, big data, cloud blockchain font partie de ces technologi­es », ajoute le haut cadre à Tunisie Telecom.

Les valeurs smart : partage, bon sens et bienveilla­nce

Certes, des critiques ont été adressées à ce nouveau phénomène, un vrai marché en croissance exponentie­lle, qui a atteint, en 2016, 773,19 milliards de dollars. Des craintes quant à une perte de la liberté individuel­le et de la vie privée ont été exprimées face à l’accumulati­on des données personnell­es que dicte le système du big data. Des risques d’émergence de nouvelles formes d’exclusion liées au non-accès aux technologi­es de l’informatio­n et de la communicat­ion en raison de l’âge par exemple inquiètent les sociologue­s. La vulnérabil­ité des réseaux face aux risques de piratage font également partie des appréhensi­ons exprimées. Marc- Lionel Gatto, patron d’un bureau de consulting spécialisé dans le Smart et fin observateu­r de ce phénomène, y croit dur comme fer : « On n’a plus le droit de ne pas être Smart aujourd’hui. Cette tendance commence d’ailleurs avec soi, dans sa propre maison, avec son voisinage, dans son entreprise ou encore dans son école. Il s’agit là d’une nouvelle révolution qui sera très ample et très rapide, basée sur le partage, le bon sens et la bienveilla­nce ».

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