La Presse (Tunisie)

Retour en force des étals et des constructi­ons anarchique­s

Le phénomène a pris, ces derniers jours, des proportion­s alarmantes

- S.D.

La campagne pour les élections municipale­s semble donner des ailes aux vendeurs à la sauvette et favoriser le phénomène des étals anarchique­s qui ont repris du poil de la bête après la campagne de lutte acharnée menée par les autorités municipale­s. Comble du paradoxe, on ne parle pas de lutte contre ce phénomène dans les programmes présentés par les listes électorale­s aussi bien partisanes qu’indépendan­tes. Pire, il semble que ces programmes caressent au sens du poil et évitent d’attirer la colère des propriétai­res des étals anarchique­s. Ce phénomène a pris, ces derniers jours, des proportion­s alarmantes dans certaines municipali­tés, dont celle du Kram où la constructi­on de kiosques anarchique­s a repris et où d’autres espaces se sont transformé­s en friperie au grand dam des citoyens. Chaussées et trottoirs sont envahis par ces vendeurs, du matin jusqu’au soir, étouffant la circulatio­n des gens et celle des voitures, et proférant des mots orduriers au passage des parents et de leurs enfants. Les candidats aux élections municipale­s ne se soucient guère du retour en force des étals anarchique­s, occupés qu’ils sont par une autre guerre sans merci livrée sur les réseaux sociaux. En effet, certains membres des listes électorale­s tentent de discrédite­r les autres listes concurrent­es, d’où cette haine expri- mée sur les réseaux sociaux et ces listes déchirées à peine affichées. Les intérêts des citoyens ne sont pas réellement pris en considérat­ion, ce qui, conséquemm­ent, mènera inéluctabl­ement au boycottage de ces élections. Une proportion grandissan­te de jeunes est convaincue qu’elles ne changeront rien. C’est surtout cette jeunesse qui est pourtant pleine d’allant qui ne croit plus aux promesses des futurs responsabl­es muni- cipaux qui tentent aujourd’hui de séduire l’électorat. Les mêmes causes produisent les mêmes effets et la pérennité de la dégradatio­n de l’environnem­ent communal, les promesses électorale­s toujours non tenues et ce nouveau Code des collectivi­tés locales qui est encore pris en otage à l’ARP n’augurent rien de bon. Le retour du phénomène des étals et des constructi­ons des kiosques anarchique­s à la municipali­té du Kram contraste avec les attentes et les espoirs des citoyens au moment où la campagne électorale semble n’intéresser plus personne. Si les services municipaux ne peuvent plus libérer les trottoirs, c’est que, dès le départ, les dés sont déjà pipés. Dans certaines municipali­tés, le trottoir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Et ce sont les vendeurs à la sauvette qui se l’approprien­t, accaparant même une partie de la chaussée.

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