La Presse (Tunisie)

Et si on jouait bien ? !

De part et d’autre, il n’y a pas de raison pour que l’on ne développe pas un bon volume de jeu.

- R.E.H.

On nous a toujours cassé la tête par le cliché «une coupe ça se gagne, ça ne se joue pas». Un cliché frustrant, souvent employé par les anti-spectacles et par les entraîneur­s qui ne peuvent pas donner un saut de qualité à leurs joueurs. Et aussi par les fameux consultant­s TV, à la base des entraîneur­s et ex-joueurs qui n’ont rien à faire ou qui n’ont pas réussi leur métier d’entraîneur en partie. Pour justifier la «médiocrité», la mauvaise qualité des joueurs ou les tendances «défensivis­tes», on focalise sur le résultat en oubliant le fond de jeu, la qualité des individual­ités et aussi que même les coupes et les trophées les plus importants se jouent… et se gagnent aussi, y compris la coupe. Il n’y a pas de raison pour que l’on ne joue pas au football et que l’on ne fasse pas ce qu’il faut faire. Cet arbitrage qualité de jeu-résultat est quelque chose d’insensé. Jouer même la défense renforcée, le bloc bas doit avoir des règles. Et ces équipes et entraîneur­s qui optent pour ces stratégies de jeu accordent beaucoup de soin même sur des mouvements et enchaîneme­nts dans les matches, à un minimum de qualité. Le problème est que nos entraîneur­s, à force de jouer n’importe comment, même en ayant de bons joueurs, s’entêtent à jouer mal et à apprendre aux joueurs qu’ils peuvent gagner avec un jeu antipathiq­ue. Le CA et l’ESS se donnent rendez-vous le 13 mai pour une finale qui doit charmer. Sans rentrer dans les détails tactiques des deux entraîneur­s Kolsi et Madhoui, on va dire que les deux, avant de plonger dans un discours tactique stressant, ont aussi une responsabi­lité de soigner la forme et de préparer leurs joueurs à bien jouer et à s’exprimer à la hauteur de leur potentiel. Au CA et à l’ESS, les bons joueurs ne manquent pas. Les joueurs d’expérience également. Il n’y a pas de raison pour que ce classique ne charme pas. Et pour une finale de coupe, entre deux grandes équipes, nous attendons beaucoup en termes de spectacle. Ceci ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de pression de résultat et que les deux équipes vont jouer «décontract­ées» comme dans un match amical. Loin de là, le CA et l’ESS ont leurs défauts. Et ont peur de rater un titre qui peut sauver leur saison. Mais un minimum d’intensité, une touche, une précision dans les actions, on y a droit en tant que spectateur­s avertis.

Détails…

Le 13 mai, ça va être un duel ouvert et plein d’attente entre le CA et l’ESS, deux équipes qui se connaissen­t parfaiteme­nt bien. D’ici là, le public et l’entourage des deux clubs vont exercer leur pression, et les joueurs cadres vont jouer des matches déterminan­ts en championna­t. Donc, il reste encore beaucoup de temps avant d’atteindre le jour J. Ben Yahia, Ayadi, Belaïd, Dhaouadi, Lahmar, M’sakni, Bangoura, Maraï, voilà, entre autres, des joueurs qui peuvent bien s’exprimer et qui doivent enchanter. Ils peuvent si les deux entraîneur­s le veulent bien.

Retrouvail­les…

Après un double ESS-CSS (2012 et 2014), un derby CA-EST en 2016 et un classique EST-ESS en 2011, nous aurons de nouveau un classique charmant en finale de coupe. Et si on remonte loin dans l’histoire, on voit que chaque fois qu’on a un «Big match» en finale, l’émotion et le charme sont garantis. Et même si on n’a pas eu toujours un spectacle et une grande technicité sur le terrain, on a, au moins, un charme et beaucoup de frénésie. Ces retrouvail­les avec les classiques promettent pour tout le monde : la FTF qui peut renflouer ses caisses avec une affiche pareille, la télévision et les médias sportifs qui savent qu’un CA-ESS attire une grande partie du public, et bien sûr les deux publics qui comptent beaucoup sur ce titre pour sauver la saison. Au CA, le départ de Marchand n’a pas encore résolu les difficulté­s du jeu. Le match du CAB a été gagné et pas joué. Kolsi a encore du pain sur la planche et sait bien que le public clubiste n’a pas la moindre intention de voir ses joueurs peiner et se faire «petits» devant des adversaire­s qui ne lui sont pas supérieurs. Le CA, c’est un ténor de l’épreuve avec un nombre énorme de finales jouées (beaucoup de finales perdues). Les Clubistes avec cet effectif peuvent bien jouer et retrouver leur vrai standing. Dans le camp adverse, la qualité technique est supérieure. On a des joueurs nantis, qui savent s’exprimer comme Lahmar et M’sakni. Mais ce n’est pas encore la meilleure expression du jeu, et ce n’est pas encore une ESS libérée et qui convainc. Pourtant, la matière première existe. Un message à Kolsi et à Madhoui : ne plongez pas trop dans vos stratagème­s, libérez vos joueurs et jouez bien. Une finale de coupe, c’est un moment inoubliabl­e où celui qui gagne et qui joue bien a le mérite pour toujours!

 ?? Photos M. HMIMA et B. Taïeb ?? Etoilés et Clubistes sont contents de passer en finale. Lahmar et Abdi, entre autres, vont être les acteurs d’une finale qu’on espère belle
Photos M. HMIMA et B. Taïeb Etoilés et Clubistes sont contents de passer en finale. Lahmar et Abdi, entre autres, vont être les acteurs d’une finale qu’on espère belle
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 ?? Photos M. HMIMA et B. Taïeb ?? Etoilés et Clubistes sont contents de passer en finale. Lahmar et Abdi, entre autres, vont être les acteurs d’une finale qu’on espère belle
Photos M. HMIMA et B. Taïeb Etoilés et Clubistes sont contents de passer en finale. Lahmar et Abdi, entre autres, vont être les acteurs d’une finale qu’on espère belle

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