La Presse (Tunisie)

L’accélérati­on qui a tout changé…

La bande à Kheireddin­e Madoui doit son salut au seul exploit individuel de Chermiti.

- Walid NALOUTI

La demi-finale ESS-ASG aurait pu se prolonger jusqu’à la séance de tirs au but tellement le jeu des deux protagonis­tes était concentré à l’entrejeu. C’est que, d’un côté comme de l’autre, on a terribleme­nt manqué de créativité, même si les Etoilés étaient plus portés vers l’offensive, sans se montrer très dangereux pour autant. En face, les hommes de Skander Kasri n’ont pas vraiment donné l’impression d’aller à Sousse pour décrocher leur billet pour la finale de la Coupe de Tunisie. Ils sont restés la plupart du temps recroquevi­llés sur eux-mêmes, tout en opérant par des contres quand l’occasion se présentait. Les Gabésiens ont compté surtout sur la solidité et le métier de leur gardien, Ali Ayari, auteur de deux belles parades. Mais cela n’a pas été suffisant pour éviter la défaite devant une formation étoilée qui n’a pas, pourtant, sorti le grand jeu. Ce qui intriguait dans le jeu des Etoilés, c’est leur manque de percussion. A chaque action menée, Lahmar et Msakni piétinaien­t dans les trente derniers mètres. Au fait, ils faisaient le plus difficile avant de faire du n’importe quoi dans la zone de réparation adverse. Certes, Ali Ayari était dans un grand jour, mais la défense gabésienne était prenable. Il fallait tout simplement terminer le travail dans la zone des seize mètres, chose que les attaquants étoilés n’ont pas fait.

Tributaire d’un exploit individuel

Au vu du volume de jeu développé par les Etoilés durant la première mi-temps, il était clair que la situation ne pouvait se débloquer que par un exploit individuel. C’est le salut de toute équipe qui joue résolument l’attaque, mais qui n’arrive pas à trouver la solution face à un adversaire qui refuse pratiqueme­nt le jeu. La défense gabésienne n’était pas aussi solide que cela durant la première période de jeu. Il fallait tout juste trouver la parade en trompant la vigilance du gardien Ayari. Par ailleurs, la délivrance est venue des pieds d’Amine Chermiti au début de la deuxième mi-temps et après une heure de jeu. Servi par Khechrida, Chermiti accéléra à l’approche des seize mètres, dribbla Ali Ayari qui finit par perdre son équilibre. Chermiti n’avait qu’à terminer le travail en logeant la balle dans les filets. Chermiti a eu le filon d’accélérer au bon moment, à l’instant «T» où Ali Ayari ne savait plus que faire pour stopper l’attaquant étoilé sans le faucher en pleine surface de réparation. Bref, l’Etoile de Kheireddin­e Madoui doit son salut au seul talent de Chermiti. Un exploit individuel qui a permis à son équipe de composter son billet pour la finale de la Coupe de Tunisie dans le temps réglementa­ire, lui évitant les prolongati­ons et, surtout, la séance de tirs au but qui peut bien cacher de mauvaises surprises. Si Chermiti n’a pas accéléré au bon moment, usé de son talent, son équipe aurait cravaché dur. Par ailleurs, Kheireddin­e Madoui doit revoir sérieuseme­nt sa copie s’il veut accroître ses chances de décrocher la Coupe de Tunisie et avoir les moyens de ses ambitions dans l’épreuve continenta­le la saison prochaine. Car au niveau de l’animation offensive, on n’a pas vu grand-chose. Pour un club qui veut jouer les premiers rôles à l’échelle nationale mais aussi continenta­le, il lui faudra plus qu’un exploit individuel pour atteindre ses objectifs.

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Chermiti : les dons du buteur
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