La Presse (Tunisie)

Sept millions de morts de la pollution ?

La pollution de l’air, extérieure et intérieure, tue près de 7 millions de personnes par an. 95% de la population mondiale respirent un air toxique.

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Selon un rapport du Heal effects institute, aux États-Unis, la pollution de l’air provoque la mort de 7 millions de personnes par an. La pollution de l’air extérieur est la sixième cause de mort précoce dans le monde devant l’alcool, la mauvaise alimentati­on et le manque d’activité physique, tous âges et sexes confondus. D’après le rapport, en 2016, elle a causé la mort de 4,3 millions de décès dans le monde. La Chine et l’Inde représente­nt, à elles seules, plus de la moitié des morts dus à cette pollution.

Une concentrat­ion très inégale

95% de la population mondiale respire un air toxique. La principale cause de cette pollution meurtrière est l’émission de particules fines d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètre­s, plus communémen­t appelées PM2,5. La concentrat­ion de particules fines par rapport à la population excède les recommanda­tions de l’OMS, l’Organisati­on Mondiale de la Santé. Celleci préconise de ne pas dépasser les 10 μg/m3 (microgramm­es par mètres cube d’air). Selon le rapport, près de 60% de la population mondiale vivent dans des zones où les particules fines dépassent même l’objectif provisoire de qualité de l’air de l’OMS qui est fixé à 35 microgramm­es par mètre cube d’air. Cette concentrat­ion de particules est très inégale. Ainsi, les continents les plus concernés sont l’Afrique et l’Asie. Au Niger, par exemple, la concentrat­ion de particules fines dépasse les 240 microgramm­es par mètre cube d’air. Au contraire l’Australie, le Canada, l’Estonie, la Finlande, l’Islande, la NouvelleZé­lande ou encore la Suède ont une concentrat­ion de particules fines qui ne dépasse pas les 8 microgramm­es par mètre cube d’air. Cela fait d’eux les pays les moins touchés par la pollution extérieure. En France, la concentrat­ion de particules fines reste stable. Depuis 2005 elle est fixée à 12 microgramm­es. Au total, depuis 2010, la concentrat­ion de particules fines dans l’air par rapport à la population globale a augmenté de 10%. Et les effets de ces particules fines sur la santé sont aussi multiples qu’alarmants. Ainsi, elles peuvent être la cause de maladies cardiaques, d’accidents cardiovasc­ulaires, de cancers des poumons ou d’accidents respiratoi­res.

Pollution de l’air intérieure

Le rapport aborde également la question de la pollution de l’air intérieure. En 2016, cette dernière a causé la mort de 2,6 millions de personnes. C’est la huitième cause de mortalité dans le monde. La pollution de l’air intérieur est due à l’utilisatio­n de combustibl­es solides comme le fumier ou le bois, pour se chauffer ou cuisiner. Ainsi, les chercheurs précisent que “les personnes vivant dans une maison utilisant des combustibl­es solides peuvent faire face à une concentrat­ion de PM2,5 vingt fois plus élevée que la recommanda­tion de l’OMS de ne pas dépasser les 10 microgramm­es par mètre cube d’air”. Mais le rapport souligne que le nombre de foyers utilisant ce type de combustibl­es a nettement baissé, passant de 3,6 milliards en 1990 à 2,4 milliards aujourd’hui. Cela est dû à la prise de conscience de plus en plus importante des population­s aux risques engendrés par leur utilisatio­n.

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Environ 7 millions de personnes sont décédées en 2012 en raison de la pollution de l’air extérieure et domestique dans le monde,

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