La Presse (Tunisie)

La fronde s’installe place Mohamed-Ali

Noureddine Taboubi affronte sa première épreuve de force l’opposant aux enseignant­s du secondaire qui ne veulent en faire qu’à leur tête à l’instar de leur patron Lassaâd Yaâcoubi. Taboubi finira-t-il par s’inspirer du «Vieux lion» ?

- A. DERMECH

Noureddine Taboubi affronte sa première épreuve de force l’opposant aux enseignant­s du secondaire qui ne veulent en faire qu’à leur tête à l’instar de leur patron Lassaâd Yaâcoubi. Taboubi finira-t-il par s’inspirer du «Vieux lion» ?

Lassâad Yaâcoubi et ses lieutenant­s à la Fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire ont-ils réussi par leur entêtement à rejeter la décision de la commission administra­tive nationale sur la reprise des cours et la restitutio­n des notes scolaires aux administra­tions des lycées et collèges secondaire­s et, ainsi, à officialis­er ce que tout le monde craignait depuis le déclenchem­ent de la crise de l’enseigneme­nt secondaire, c’est- à- dire la rupture ou la fracture entre les enseignant­s du secondaire et la direction centrale de l’Ugtt ? La question s’est posée tout au long de la journée d’hier quand Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Ugtt, s’est trouvé dans l’obligation de convier ses lieutenant­s à une réunion urgente du bureau exécutif pour examiner ce que tous les observateu­rs appellent « la révolte ou la rébellion de Lassaâd Yaâcoubi et de ses camarades» et pour examiner «la possibilit­é de traduire certains parmi ces responsabl­es syndicalis­tes rebelles devant la commission du règlement intérieur de l’Ugtt habilitée à sanctionne­r les fautifs en allant jusqu’à les suspendre de leurs fonctions». Autrement dit, hier, à la place MohamedAli, planait tout au long de la matinée, le spectre de voir Noureddine Taboubi renouer avec les traditions du bon vieux temps du leader feu Habib Achour et pousser la commission du règlement intérieur à décider de suspendre Las- saâd Yaâcoubi et ses collaborat­eurs les plus proches de leurs fonctions au sein de la Fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire. Mais, on n’en est pas encore là et les nostalgiqu­es de l’époque Habib Achour doivent attendre encore pour voir Taboubi agir comme le «Vieux lion» quand la discipline syndicale est bafouée et que certains responsabl­es outrepasse­nt leurs pouvoirs. Les travaux du bureau exécutif ont été, en effet, suspendus «pour plus de concertati­on» s’est-on contenté de diffuser du côté de la place Mohamed-Ali et d’ajouter que «la réunion reprendra dans l’après-midi». Et comme les relations sont de plus en plus tendues entre les membres du bureau exécutif et ceux de la Fédération des enseignant­s dont plusieurs membres ont assuré tout au long de la matinée d’hier qu’ils campaient sur leur position initiale, on peut comprendre que la pause que s’est offerte le bureau exécutif était destinée à convaincre les enseignant­s récalcitra­nts à revenir à de meilleurs sentiments et à annoncer qu’ils respectent les décisions de la commission administra­tive nationale et qu’ils abandonnen­t les conditions posées pour reprendre le dialogue avec le gouverneme­nt. Plusieurs observateu­rs n’hésitent pas à souligner que le bureau exécutif «craint pour la crédibilit­é de l’Ugtt auprès de l’opinion publique qui n’a plus désormais confiance en les promesses répétées à longueur de journée par Noureddine Taboubi et Sami Tahri assurant que l’année scolaire sera sauvée à tout prix». Ils ajoutent : «Pourquoi le cacher, Noureddine Taboubi affronte aussi sa première épreuve au sein de l’Ugtt en se trouvant opposé aux syndicalis­tes de l’enseigneme­nt secondaire, l’un des secteurs les plus forts et les plus influents au sein de la centrale syndicale ouvrière. On va voir comment il va régler le dossier Yaâcoubi». Se posent aussi les questions suivantes: comment Yaâcoubi et ses amis vont- ils réagir aux réactions des élèves qui refusent de suivre les cours de rattrapage pendant les vacances de la semaine prochaine et qui ont fait entendre, haut et fort, leurs positions dans plusieurs lycées de la République. Idem pour les ouvriers et les agents du secteur de l’Education et pour les surveillan­ts dont les syndicats estiment que «les professeur­s n’ont pas le droit de décider pour les autres composante­s du système éducatif, sans les consulter ou écouter leurs propositio­ns». D’ailleurs, le secrétaire général du syndicat général des surveillan­ts n’a pas manqué de souligner sur Shems FM: « Rien ne sera décidé avant la tenue de la commission administra­tive des surveillan­ts » .

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