La Presse (Tunisie)

La Haica n’a pas imposé de restrictio­ns aux médias

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Le président de la Haute autorité indépendan­te de la communicat­ion audiovisue­lle (Haica), Nouri Lajmi, a indiqué hier que l’instance n’a pas imposé de restrictio­ns aux médias, en exigeant le respect des critères de la couverture médiatique pendant la campagne électorale. La Haica, a-t-il expliqué, s’est contentée d’appliquer le cadre juridique y afférent, à savoir le décret-loi 116 ainsi que la décision commune signée entre la Haica et l’Instance supérieure indépendan­te pour les élections (Isie). Nouri Lajmi réagissait aux critiques adressées à l’instance de régulation au sujet des dispositio­ns à prendre pendant la campagne électorale pour les municipale­s dans les médias audiovisue­ls. Lors d’une conférence de presse organisée hier pour présenter les résultats préliminai­res du monitoring des élections municipale­s de 2018, le président de la Haica a estimé que l’instance de régulation s’est attachée à appliquer les normes internatio­nales et à concrétise­r le principe d’équité entre les listes en lice, qu’elle soit indépendan­te, partisane ou de coalition. Mettant l’accent sur le rôle des médias dans la concrétisa­tion du processus démocra- tique, Nouri Lajmi a relevé l’importance de donner la parole à toutes les sensibilit­és politiques et de leur permettre d’exposer leurs programmes électoraux. Il a insisté sur la nécessité de respecter le principe d’équilibre de l’informatio­n dans les médias et de l’autorégula­tion. En février 2018, la Haica et l’Isie avaient publié une décision commune comportant 34 articles fixant les règles et procédures de la campagne électorale municipale et locale dans les médias audiovisue­ls. Elle prévoit des sanctions allant de 3 à 50 mille dinars en cas de non-respect de ces règles. Cette position de soutien, exprimée auparavant a été ainsi réitérée, mardi, lors d’une conférence de presse, tenue au siège du Snjt à Tunis. Un collectif civil de quarante organisati­ons et associatio­ns avait, alors, signé le 17 de ce mois un communiqué commun dans lequel il a réclamé que le mandat de l’IVD (Instance vérité et dignité) soit prolongé jusqu’à la fin de décembre 2018. Soit sept mois de plus que la date butoir (31 mai), afin qu’elle puisse accomplir sa mission dans les meilleurs délais. Et c’est ce qu’a, d’ailleurs, demandé sa présidente, Mme Ben Sedrine, sans qu’un budget supplément­aire n’y soit, pourtant, alloué. Ainsi, Snjt, AMT, Ftdes, Ltdh et la Coalition tunisienne de la dignité sont à l’unanimité pour la défense, par tous les moyens, du processus de justice transition­nelle, en tant que voie idoine vers la réconcilia­tion nationale. « Aujourd’hui, nous conjuguons tous nos efforts pour mener à terme ce processus, sans lequel il n’y aura pas une vraie transition démocratiq­ue », estime, convaincu, M. Neji Bghouri, président du Syndicat national des journalist­es tunisiens (Snjt). Et d’ajouter qu’on a le droit de connaître ce qui s’est passé à l’ère de la dictature et savoir comment avait fonctionné l’appareil de la torture et des violations des droits humains.

Les pas suivants

Y compris la vérité, poursuit-il, il faut aussi rendre justice aux victimes tout en garantissa­nt leur dédommagem­ent. « Qu’on en finisse avec la culture de l’impunité pour que de telles pratiques inhumaines ne se répètent plus», lance-t-il. D’où il est plus que nécessaire de laisser l’IVD para- chever ses activités et remettre, dans les sept mois à venir, son rapport final. De par la crise politique qui sape la marche de l’IVD, les organisati­ons signataire­s dudit communiqué voient que tout le processus de justice transition­nelle demeure, luimême, menacé. Plutôt porté vers la vengeance, craint M. Jamal Msallem, président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (Ltdh). Et pour cause. « On a pris soin de faire de notre mieux pour le sauver. Notre travail vient de commencer, avec la tenue de cette conférence de presse», explique-t-il. Et d’enchaîner que leur plan d’action se poursuivra à plusieurs niveaux, des contacts et des rencontres auront lieu avec les trois présidents de la République, du gouverneme­nt et de l’ARP. Mais aussi avec le ministre de la Justice, l’Ugtt et l’IVD elle-même. L’objectif, selon lui, étant de défendre notre position, pour réfléchir sur les étapes suivantes et réussir le processus qui touche déjà à sa fin. L’IVD est appelée à dépasser ses différends internes, à accomplir sa mission et à transférer les dossiers des victimes aux juridictio­ns spécialisé­es. « D’ailleurs, il y a eu certains dossiers qui ont été transférés », indique-t-il. D’autant plus qu’un observatoi­re sera mis en place pour accompagne­r le processus dans toutes ses étapes. « L’aprèsIVD, c’est aussi notre souci », conclut M. Msallem.

Que l’ARP revienne sur sa décision

M. Anes Hmaidi, président de l’Associatio­n des magistrats tunisiens (AMT), a abondé dans le même sens. La prolongati­on du mandat de l’IVD est tellement importante qu’elle pourrait, à

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