Le Groupement professionnel de la friperie de la Conect est né
Plus de 80% des autorisations ont été accordées à des intrus qui les vendent ou les louent, outre le fait que leur courte validité de six mois pousse les commerçants à s’orienter vers la contrebande pour le reste de l’année. Les valeurs des exportations de la friperie ont été évaluées à 60 millions de dinars en 2017, un chiffre qui pourrait être multiplié si le climat des affaires était transparent et mieux réglementé. L’engagement est désormais pris pour apporter l’appui nécessaire à toutes les initiatives législatives et à l’étude qui sera mise en oeuvre à ce sujet
«Vous êtes membres de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect). Votre adhésion à cette confédération est un honneur pour nous. Nous allons déployer tous nos efforts en vue de venir à bout des problèmes dont vous souffrez chaque jour dans l’exercice de votre profession. Nous allons oeuvrer pour mettre en place un cadre juridique adéquat que nous avons étudié avec le concours de votre groupement professionnel». C’est en ces termes que M. Tarek Cherif, président de la Conect, a ouvert la rencontre des Industriels, grossistes et revendeurs de vêtements usagés organisée par le Groupement professionnel de la friperie au siège de la Conect jeudi 19 avril 2018. Cette rencontre s’est déroulée en présence d’un grand nombre de professionnels et d’intervenants dans le secteur de la friperie issus de différentes régions de Tunisie ainsi que de plusieurs membres de l’ARP qui sont venus s’enquérir des préoccupations des travailleurs de ce secteur important pour la classe moyenne tunisienne. Ce secteur a souffert de réglementations devenues obsolètes, situation qui a obligé les travailleurs à s’inscrire au sein de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) car, selon eux, elle est constamment à l’écoute de leurs doléances, et engagée à valoriser le secteur, en traitant d’une manière équitable tous ses professionnels. Dans son discours d’ouverture, M. Tarek Cherif a également évoqué l’importance de cette industrie dans l’économie tunisienne : «Nous n’avons pas accordé l’intérêt qu’il faut à l’industrie en Tunisie, nous avons tort et nous poursuivons cette même erreur», a-t-il dit faisant allu- sion à l’importance du secteur de la friperie en tant qu’industrie de transformation. Pour sa part, M. Hamdi Kannou, président du Groupement interprofessionnel de la friperie au sein de la Conect, a fait savoir dans son intervention que cette rencontre avec un nombre aussi important d’industriels, de commerçants du gros et de détaillants du prêt-à-porter est une première qu’il considère comme un événement historique notoire. Il a fait savoir que «la situation du secteur est détériorée et nous en sommes responsables par notre silence et le peu d’intérêt qu’on lui accorde souvent. Nous avons toutefois été surpris par l’indifférence que nous avons vécue de la part de la centrale patronale jusqu’au jour où nous avons enfin trouvé le chemin qu’il nous fallait à travers la Conect. Nous sommes convaincus que nous n’allons plus jamais revivre l’injustice, la marginalisation au sein de cette organisation. Ce qu’il nous faut désormais, c’est d’y demeurer unis.
Législation obsolète
Le président du groupement a passé en revue brièvement les problèmes auxquels fait face le secteur et sont en rapport avec une législation obsolète qui ne facilite nullement l’organisation des activités des industriels, des commerçants de gros et des détaillant de la friperie. A cet égard, il a rappelé que la patente n’est pas accordée aux détaillants, considérant qu’il s’agit d’une supercherie qui révèle une mauvaise foi tendant à ne pas quantifier les intervenants dans ce domaine. En ce qui concerne les commerçants de gros, le président considère qu’ils sont tout simplement spoliés de leurs droits légi- times en matière de déplacement à l’intérieur de la République, un droit constitutionnel dont ils sont privés selon lui. Et d’ajouter : «L’autorisation de distribution qui leur est accordée par le gouverneur est à l’origine de plusieurs problèmes. Plus de 80% de ces autorisations ont été accordées à des intrus qui les vendent ou les louent, outre le fait que leur validité de six mois pousse les commerçants à s’orienter vers la contrebande pour le reste de l’année puisque l’Etat ne leur laisse pas d’autres alternatives réglementaires. Il a fait savoir que les valeurs des exportations dues à la friperie ont été évaluées à 60 millions de dinars en 2017, un chiffre qui pourrait être multiplié si le climat des affaires était transparent et saint. A cette occasion, M. Edoardo Amerini, président du Conau, une organisation italienne dont la vocation est de gérer le secteur de la friperie, a pris la parole en soulignant que «la révision de la législation est essentielle à la facilitation du travail des interventions dans ce domaine en suggérant la création de grands marchés et s’ouvrir sur l’Afrique. Les membres de l’ARP présents à cette rencontre ont insisté dans leurs interventions sur l’importance de l’initiative de la Conect relative à la création d’un groupement de professionnels, une structure qui a la charge de les encadrer en veillant sur leurs préoccupations, et ont salué le rôle économique et social du secteur. Ils ont par ailleurs exprimé leur engagement à apporter l’appui nécessaire à toutes les initiatives législatives proposées en vue de réviser les lois organisant le secteur, à commencer par l’étude qui sera mise en oeuvre à ce sujet.