Les démons d’une saison mouvementée
Le huis clos privera le public «sang et or» de fêter le titre de champion de Tunisie avec son équipe lors de l’ultime journée du championnat. En somme, cinq matches se disputeront devant des gradins vides, le 10 mai prochain.
La Ligue nationale de football professionnel a prolongé de 24 heures l’actuel exercice. En effet, la fin du championnat de la saison 2017/2018 aura lieu, non pas le 9, mais le 10 mai prochain. Une ultime journée qui clôturera les débats aussi bien en haut qu’en bas du tableau. C’est que même si le sacre du championnat a été remporté par l’Espérance Sportive de Tunis à quatre journées de la clôture de l’exercice, deux clubs se battent encore pour s’octroyer le statut de dauphin. Il s’agit du Club Africain et de l’Etoile Sportive du Sahel. Ces deux protagonistes ont 47 points au compteur, sauf que les confrontations directes sont en faveur des Clubistes. Les deux équipes attendront l’ultime journée du championnat pour savoir qui sera finalement le dauphin. En bas du tableau, le Club Olympique de Médenine est officiellement relégué en Ligue 2 et ils sont trois autres clubs dans un mouchoir, à savoir le Stade Gabésien, l’Espérance Sportive de Zarzis et l’Union Sportive de Ben Guerdane. Avec 25 points au compteur, le Stade Gabésien demeure le seul club maître de son destin. Il suffit aux Gabésiens de remporter une victoire lors de l’ultime journée du championnat pour s’assurer du maintien. Quant à l’Espérance Sportive de Zarzis et l’Union Sportive de Ben Guerdane, elles ne sont pas assurées d’éviter le match barrage, même si elles gagnent le 10 mai prochain.
Devant des gradins vides…
L’exercice actuel n’a pas dérogé à la règle en termes de violence, de contestations de tout bord et de déclarations irresponsables des responsables de nos clubs. Nos dirigeants ont même porté les incohérences de notre championnat jusqu’aux bureaux de la Fifa. En effet, Ridha Charfeddine, le président de l’ESS, s’envolera à Zurich le 8 mai prochain pour déposer auprès de la Commission d’éthique de la Fifa un dossier dénonçant «un système de corruption du football en Tunisie». C’est dire que, dans notre football, nous sommes tombés bien bas au point que nous sommes devenus incapables de régler nos problèmes entre nous. Parmi les démons de notre football, la violence dont les conséquences sont ravageuses. On ne compte plus les matches joués à huis clos depuis le début de l’exercice. Par ailleurs, l’ultime journée du championnat ne dérogera pas à «la règle» du huis clos. Sur sept matches, cinq se disputeront devant des gradins vides. A l’image d’une dernière journée où le public ne sera pas présent dans cinq rencontres sur sept et où les supporters de l’Espérance de Tunis seront privés de fêter leur titre de champion avec leurs joueurs, l’ombre de la dérive et de la violence plane sur notre championnat jusqu’au bout. Violence entre des groupes de supporters appartenant au même club, envahissements de terrains, responsables de clubs déchaînés et débordements de tous genres : on ne sait plus quelle tête donner et sur quel pied danser dans un championnat qui perd le nord. C’est la triste réalité du football tunisien.