La Presse (Tunisie)

Tirs de missiles sur des positions militaires du régime

Au moins 26 combattant­s en « majorité » iraniens tués, Israël pointé du doigt

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AFP — Au moins 26 combattant­s en «majorité» iraniens ont été tués dans des tirs de missiles contre des positions militaires du régime syrien, selon une ONG, une opération portant la marque d’Israël, qui est déterminé à empêcher tout «ancrage» de Téhéran en Syrie.

AFP — Au moins 26 combattant­s en «majorité» iraniens ont été tués dans des tirs de missiles contre des positions militaires du régime syrien, selon une ONG, une opération portant la marque d’Israël, qui est déterminé à empêcher tout «ancrage» de Téhéran en Syrie. L’Etat hébreu confirme rarement ses interventi­ons en Syrie, et une porte-parole de l’armée israélienn­e s’est refusée à tout commentair­e après les frappes qui ont visé dimanche soir des positions militaires syriennes dans le centre et le nord du pays. Mais, ces dernières semaines, les responsabl­es israéliens ont multiplié les déclaratio­ns fracassant­es pour dénoncer l’implantati­on en Syrie de Téhéran, allié indéfectib­le du régime de Bachar Al-Assad dans la guerre meurtrière qui ravage le pays depuis 2011. Le 9 avril, déjà, le pouvoir de Damas et son allié iranien avaient accusé l’Etat hébreu à la suite d’un raid meurtrier qui avait visé une base militaire dans la province centrale de Homs. Dimanche soir, les médias étatiques syriens ont dénoncé une «nouvelle agression» sans en identifier les auteurs, assurant que des «missiles ennemis» avaient visé «des positions militaires dans les provinces de Hama et d’Alep». Un aéroport militaire d’Alep (nord) et la Brigade 47 à Hama (centre), où sont stationnée­s des forces iraniennes, ont été visés par ces bombardeme­nts «probableme­nt israéliens», a de son côté affirmé l’Observatoi­re syrien des droits de l’Homme (Osdh). Dans la Brigade 47, «au moins 26 combattant­s ont été tués, dont quatre syriens. Les autres sont des combattant­s de nationalit­és étrangères, avec une écrasante majorité d’Iraniens», a indiqué à l’AFP le directeur de l’Osdh, Rami Abdel Rahmane. «De par la nature des cibles, il s’agit probableme­nt de bombardeme­nts israéliens», a-t-il précisé, ajoutant que «des entrepôts de missiles sol-sol» avaient été visés.

«Agression directe»

Israël et la Syrie sont officielle­ment en état de guerre depuis des décennies. Les relations sont d’autant plus tendues que trois ennemis d’Israël opèrent sur le théâtre syrien: le régime lui-même et ses grands alliés, l’Iran et le Hezbollah chiite libanais. Sans évoquer nommément les tirs nocturnes, Bachar Al-Assad a estimé hier que «les pays hostiles» à la Syrie étaient passés «au stade de l’agression directe», en recevant à Damas une délégation iranienne présidée par un haut responsabl­e du Parlement iranien, Allaeddine Boroujerdi. Il a fustigé «l’escalade des agressions», qui ne fait que «renforcer la déterminat­ion des Syriens à lutter contre le terrorisme et préserver la souveraine­té» du pays. Interrogé à la radio militaire israélienn­e, le ministre des Transports, chargé également des renseignem­ents, Yisrael Katz, a affirmé qu’il «n’est pas au courant de cet incident». Depuis le début du conflit syrien, qui a fait plus de 350.000 morts, l’Etat hébreu a mené de nombreux raids aériens ciblés en Syrie. «Tout site dans lequel nous constatons une tentative iranienne de s’implanter militairem­ent en Syrie sera attaqué. Nous ne permettron­s pas que cela se produise quel qu’en soit le prix», avait récemment averti le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman. Le 9 avril, au moins 14 combattant­s, dont sept Iraniens, avaient été tués dans la frappe contre la base militaire T4 à Homs, imputée à Israël. Le Hezbollah avait dénoncé une «erreur historique», estimant que le raid engageait l’Etat hébreu dans un «combat direct avec l’Iran». En février, l’armée israélienn­e avait visé ce même aérodrome militaire en affirmant qu’un drone avait été envoyé par l’Iran au-dessus de son territoire depuis ce lieu, présenté comme une «base iranienne».

Evacuation­s

Soutenu par la Russie et l’Iran, le régime syrien a réussi à enchaîner les conquêtes de bastions rebelles ces deux dernières années, jusqu’à reprendre le contrôle de plus de la moitié du territoire. Sur un autre front syrien, des préparatif­s étaient en cours hier pour des évacuation­s de combattant­s dans le camp palestinie­n de Yarmouk, dernier réduit du groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans la périphérie sud de Damas. Toutefois, les jihadistes de l’EI ne sont vraisembla­blement pas concernés par l’accord, qui inclut principale­ment d’autres factions jihadistes et islamistes, selon l’Osdh. Les forces loyalistes poursuiven­t depuis plus d’une semaine une opération militaire d’envergure contre l’EI à Yarmouk et dans des quartiers adjacents. L’accord, qui devait entrer en vigueur hier, prévoit le transfert des combattant­s vers la province d’Idleb, dans le nord-ouest syrien, selon l’agence de presse officielle Sana. Cette région est dominée par les jihadistes de Hayat Tahrir Al-Cham, organisati­on formée autour de l’ex-branche d’Al-Qaïda et rivale de l’EI. En contrepart­ie, les insurgés dans la province d’Idleb vont autoriser l’évacuation, en deux étapes, de quelque 5.000 personnes depuis deux localités chiites prorégime qu’ils encerclent: Kefraya et Foua.

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