La Presse (Tunisie)

Le grand frisson

- Khaled KHOUINI

En quête de l’étincelle finale, la Curva Nord du CA s’apprête à vivre des émotions fortes prochainem­ent. Un finish du championna­t qui s’annonce haletant face au CSS, et une apothéose de Dame Coupe face au rival actuel en championna­t, l’Etoile du Sahel. Ces deux grands formats attendus sonneront peut-être comme un déclic pour retrouver les grandes ambiances qui ont fait la réputation des travées de nos stades. Au Mhiri et à Radès, ils ne manqueront pas d’être nombreux à garnir et prendre d’assaut les gradins. Une ambiance volcanique, un bruit assourdiss­ant, une affluence record, des places qui s’arrachent. Il n’est pas question de phénomène inédit pour un pays bercé par l’opium du peuple. Loin de là, il s’agit juste de retrouver cette spécificit­é, ce cachet «made in Tunisia», envié, admiré à l’envi depuis des dizaines d’années. Les chorégraph­ies de type latin, l’ingéniosit­é et la rivalité des différents Cops volet Tifo. Notre sport-roi doit forcément retrouver ce qui a fait sa réputation : ses inconditio­nnels afficionad­os. En Tunisie, quand le CA, l’EST, l’ESS, le CSS et le CAB jouent à guichets fermés, ils peuvent renverser des montagnes. Que dire alors dans la perspectiv­e d’un choc ou d’un grand format décisif et capital. Là, le souhait des acteurs du jeu n’est autre que de se retrouver dans la posture d’une ambiance des grands jours. Et ce souhait sera forcément exaucé prochainem­ent vu l’engouement et l’enjeu qui prévalent déjà. Récemment, le public clubiste a quelque peu boudé les siens à Radès face à l’ES Métlaoui. Compréhens­if et attendu même, connaissan­t la conjonctur­e...Maintenant, le contexte des prochains matchs ne sera pas le même avec une équipe clubiste forcément dépendante de son 12e homme, surtout à Radès.

Le bon vieux temps !

Et s’il y a de l’hystérie dans l’air pour prendre rendez-vous avec l’histoire et ne pas rater le précieux rendez-vous de la mi-mai, c’est compréhens­ible pour des fans qui pensent avant tout «voler au secours » de leur équipe favorite. Qu’il semble loin le temps des grognards des gradins clubistes en début de saison. La «remontada» au classement et le passage en finale de la Coupe de Tunisie ont eu l’effet escompté ! Maintenant, pour les irréductib­les clubistes , il s’agit aussi de ne pas gâcher la fête attendue à Radès. L’on se rappelle du bon vieux temps à ce sujet. Lorsque les groupes (AW, LC...) se coordonnai­ent pour lancer les chants, inspirés des faits de gloire du passé. C’était phénoménal avec une ambiance qui virait au grandiose. L’on se rappelle même de ces «badauds» qui n’aimaient pas forcément le football, mais qui prenaient les gradins d’assaut juste pour profiter du spectacle des tribunes ! Ce constat partagé par la majorité des puristes pourrait se répéter si l’engouement et la passion sont de nouveau au rendez-vous. Ça va repartir, disent les opti- mistes. Il faut un peu de patience, rétorquent les mesurés. Au final, il ne manque pas grand-chose, juste cette petite étincelle pour embraser les gradins ! C’est un concept difficile à traduire, fait à la fois d’insolence, de refus du conformism­e, mais surtout d’une déterminat­ion sans faille, d’une audace qui ne cède jamais au doute et au pessimisme, sans se soucier des convenance­s. Cette capacité à soutenir les siens à bras-le-corps, les fans la traduisent par un soutien incandesce­nt ! Et pour les joueurs, relever le défi dans une bonbonnièr­e pleine à craquer prendra forcément des allures de baptême du feu à consommer sans aucune modération !

A vaincre sans ultras, on triomphe sans gloire !

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Le public du CA : spectacle garanti

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