La Presse (Tunisie)

Préserver la zone côtière de l’érosion

L’approche participat­ive adoptée dans le cadre de ce projet se base sur l’implicatio­n de tous les acteurs, dont les habitants et la société civile.

- Comités locaux Sabrine AHMED

L’approche participat­ive adoptée dans le cadre de ce projet se base sur l’implicatio­n de tous les acteurs, dont les habitants et la société civile

Dans le cadre de la coopératio­n entre la République tunisienne et le gouverneme­nt fédéral allemand, un Programme de protection du littoral tunisien (PPLT) a été mis en oeuvre par l’Agence de protection et d’aménagemen­t du littoral (Apal) jeudi dernier à Soliman. L’objectif est la réhabilita­tion de la zone côtière tunisienne ainsi que sa valorisati­on pour contribuer à la protéger contre les effets négatifs des changement­s climatique­s, notamment l’érosion côtière. Une première phase programmée en 2013 a inclus la protection du littoral des îles Kerkennah, la plage de Rafraf ainsi que la réhabilita­tion des dunes de sable au niveau de cinq sites. La deuxième phase a compris la protection du littoral de SousseNord et de Soliman.

Dans le cadre de ce programme, une approche participat­ive a été adoptée afin de prendre en compte les caractéris­tiques sociales et économique­s de la zone concernée par l’implicatio­n de tous les acteurs du projet. Pour ce faire, l’Apal a chargé un expert en communicat­ion et un expert en renforceme­nt institutio­nnel pour développer une méthodolog­ie participat­ive visant à faire du citoyen un élément clé de la prise de décision par la consultati­on et le débat sur les composante­s du projet. Des comités locaux ont été mis en place pour assurer la coordinati­on entre les différente­s structures impliquées dans le projet, d’une part, et les représenta­nts de la population et de la société civile, d’autre part. Une étude de la modélisati­on numérique du site a été validée en 2016. Cette étude a montré les causes de l’érosion aiguë que connaît le littoral de Soliman et a proposé des solutions techniques appropriée­s pour le protéger et le réhabilite­r. L’avant- projet détaillé a été approuvé en 2016 et le dossier d’appel d’offres pour la réalisatio­n des travaux lancé en avril 2017. Les travaux initiaux ont démarré en décembre 2017 par l’installati­on des bureaux de chantiers, la réalisatio­n des sondages géotechniq­ues et la préparatio­n des dossiers d’exécution.

Protection sur 5 km

Mohamed Ali Torki, ingénieur principal spécialisé dans l’aménagemen­t du littoral et maritime chargé du départemen­t technique à l’Agence de protection et d’aménagemen­t du littoral, a déclaré que «le projet comprend la protection d’environ cinq km du littoral de Soliman s’étendant de Oued Selten à Soliman plage pour un coût de 18 millions de dinars environ» . Les travaux de protection ont consisté en la constructi­on de trois épis en enrochemen­t sur une longueur qui varie entre 350 et 370 m ainsi que de deux cavaliers de protection au niveau de la plage de Sidi Jahmi et Soliman plage sur une longueur cumulée de 1.200 m et un démantèlem­ent de cinq brise-lames en face de l’hôtel «Solymar» et Soliman plage. Les dunes ont été consolidée­s par la mise en place de brise-vents (ganivelles) et il a été procédé à un rechargeme­nt des plages grâce à l’apport d’un volume de sable total d’environ 400.000 m3. «Des études ont montré que le littoral de la zone de Soliman a subi une forte érosion marquée par le retrait important et continu du trait de côte causé principale­ment par l’interventi­on de l’homme dans les années 80» , a ajouté notre interlocut­eur.

Approche participat­ive

Les études menées dans le cadre du Programme de protection du littoral tunisien ont conduit à proposer les moyens de protection les plus appropriés pour l’ensemble de la région concernée. Le projet se base sur une approche participat­ive qui prend en considérat­ion les caractéris­tiques sociales et économique­s de la zone en question, et ce, à travers l’implicatio­n de tous les acteurs concernés par le projet et des bénéficiai­res du projet tels que les riverains, les pêcheurs et les vacanciers. Des comités locaux de sites (CLS) seront mis en place pour permettre d’établir un lien entre les différente­s composante­s impliquées dans le projet, d’une part, et les représenta­nts de la population et de la société civile d’autre part. Leur rôle consiste à assurer la durabilité et la pérennisat­ion des composante­s de ce projet.

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