La Presse (Tunisie)

Une saison aux multiples facettes

- Skander HADDAD

On aura tout vu durant l’actuel exercice. Du bon et du moins bon

La saison des paradoxes, c’est sans doute comme cela qu’on devrait l’appeler. L’exercice 20172018 a été celui du bon et du moins bon. Nous avons assisté à de belles empoignade­s, bien que franchemen­t rares, mais aussi à des matches pourris dont on se serait bien passé. Les images d’une certaine Etoile Sportive du Sahel-Espérance Sportive de Tunis ne sont pas près de s’effacer de nos mémoires. Notre championna­t nous renvoit des fois des séquences difficiles à oublier. Dans le bon sens mais aussi dans le mauvais sens. L’arbitrage s’en est mêlé de bien belle façon. Nous avons assisté à des rencontres où le résultat a été faussé par la mauvaise prestation de l’homme en noir. Intentionn­ellement ou non, allez le savoir. Sur le plan technique, il y a eu de belles choses quelquefoi­s. Nous avons vu par exemple un bon Stade Tunisien en début de saison, mais qui, faute de souffle, n’a pas pu tenir le rythme et a fini par rentrer dans les rangs. Tout comme le CAB et l’USMonastir. Avec de meilleurs moyens financiers, ces deux équipes auraient pu jouer les premiers rôles jusqu’à la fin de l’exercice. De son côté, l’Espérance Sportive de Tunis a tué le championna­t qu’elle a dominé de bout en bout. Ce n’est pas un reproche si les «Sang et Or» ont été les plus réguliers durant la saison. Le reproche s’adresse plutôt aux concurrent­s de l’équipe de Bab Souika. L’Etoile Sportive du Sahel, le Club Africain et le Club Sportif Sfaxien ont connu des moments difficiles durant l’exercice et même si tout a fini par rentrer dans l’ordre, les trois clubs en question n’avaient plus les moyens de refaire leur retard et rattraper le leader espérantis­te. Aujourd’hui, le suspense ne dure que pour l’octroi de la seconde place qui sera disputé par le Club Africain et l’Etoile du Sahel et synonyme de qualificat­ion à la Ligue africaine des champions. Comment oublier aussi ces maudites scènes de violence dans nos stades où des supporters en mal de défoulemen­t s’en sont donnés à coeur de joie. Les amendes aux clubs et le huis clos ont fini par avoir raison de nos équipes. Ces images véhiculées par la télévision ont fini par ternir l’image de notre football.

Une infrastruc­ture vétuste

Ne parlons pas de nos aires de jeu et de nos stades. Aucun confort et des terrains à la limite du praticable. Allons-y à propos de nos stades. Quel est celui qui n’a pas fermé ses portes cette saison pour rénovation de la pelouse ? Stade olympique de Radès compris. Et puis, pourquoi celui d’El Menzah n’a ouvert ses portes qu’épiso- diquement pour accueillir des rencontres sans public ? Savezvous aussi que les pylônes du Stade olympique d’El Menzah ont été ôtés depuis quelques années et que l’éclairage fait défaut? On se demande aussi pourquoi le stade Chedly-Zouiten n’a ouvert ses portes que sporadique­ment pour des séances d’entraîneme­nt de quelques équipes. Quant aux stades de l’intérieur, certains ressemblen­t à des champs de patates. Ils sont indignes d’un championna­t profession­nel. Tout est donc à revoir. Il faut d’abord changer les règlements pour que les clubs s’autofinanc­ent. Les équipes ont besoin de ressources fixes pour se prendre en charge. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Donnez-nous de bonnes pelouses, nous vous donnerons un spectacle de qualité, diront les acteurs du jeu.

Le CA revient de loin

Chapitre révélation­s de la saison, nous n’avons franchemen­t pas vu un joueur crever l’écran, bien que la coupe du monde frappe à nos portes. Faut-il croire que l’émulation a fait défaut? Sans doute. Par contre, il faut retenir le parcours ambigu du Club Africain. Voilà une équipe qui a mal entamé l’exercice en végétant en bas du classement. Après le départ de Marco Simone, Kamel Kolsi et Bertrand Marchand se sont relayés au chevet de l’équipe de Bab Jedid pour lui redonner une âme. Aujourd’hui, le constat est là. L’équipe se bat pour la seconde place et va disputer le 13 mai prochain la finale de la Coupe de Tunisie face à l’Etoile du Sahel qui est aussi son concurrent pour la seconde place. Avec un effectif limité et moins nanti que celui de l’Espérance et de l’Etoile, le Club Africain peut sauver sa saison et inscrire son nom dans le palmarès de la saison 2017-2018.

 ??  ?? Une saison folle pour le CA
Une saison folle pour le CA

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia