La Presse (Tunisie)

L’abondance, le souffle long et la maîtrise…

Pour l’équipe la mieux nantie, la plus régulière, ce titre est une simple formalité. On revient sur cet acte 3 qui a couronné l’ESR face à une USM qui ne pouvait mieux faire.

-

C’est fait! l’ESR est, sans grande surprise, le champion 2018, et conserve son bien. La belle n’a pas été engagée et disputée, mais s’est déroulée à pratiqueme­nt sens unique pour l’ESR qui a terminé la saison avec le sacre et une seule défaite. Adel Tlatli, qui gagne son 5e sacre de champion, et ses joueurs après la petite sortie à Monastir samedi dernier, ont pu se ressaissir et faire valoir la richesse de leur effectif et leur supériorit­é à tous les niveaux. Le titre n’est pas une surprise du tout, tout le monde ou presque disait au début de la saison que cette équipe allait remporter le titre. C’était une simple formalité même si à 1- 1, l’USM, armée de son courage, a donné un sens à la finale. Mais au bout du compte, logique respectée et titre mérité pour l’ESR qui, au 3e match, a pris les choses plus au sérieux.

H’didane et Abada retrouvés

Quand Mohamed H’didane et Amor Abada vont bien, l’ESR l’est aussi, c’est une thèse confirmée encore une fois lors de la belle, les deux joueurs, très précieux dans les contres — arme- surprise de l’ESR au début du match — dans les tirs à distance et surtout en défense, ont emmené leurs équipiers. Ce sont les deux cadres d’une équipe qui compte 10 joueurs utilisés et qui se valent (Kechrid et Ganouni n’ont été lancés que quand le match était clos). On parlera surtout d’un Mohamed H’didane, véritable leader de l’équipe et qui a joué presque 40’. Plus de 22 points, 11 rebonds, 6 passes décisives, c’est un joueur qui a pesé lourd dans la performanc­e de Radès, quant à Abada, il a inscrit 25 points et montré tous ses progrès au poste d’organisate­ur-pointeur. Ce duo, en ‘‘ l’absence’’ d’El Mabrouk, qui n’a rien réussi pendant 20’ après sa dernière blessure, est aujourd’hui le duo de charme et le pourvoyeur de l’ESR.

Les vertus de la rotation

La différence s’est faite très vite au début avec un jeu de contre et de transition qui a permis à l’ESR de prendre le large rapidement ( 6- 0, 20- 10 et 23- 13 1er QT). La rotation des joueurs du côté de Adel Tlatli était plus facile que pour un Safouène Ferjani qui a perdu Skander Bhouri (cheville tordue), Ghayaza, Charles et surtout Abassi, fort au poste 4 et qui a inscrit plusieurs paniers. Les Radésiens ont réussi à neutralise­r et à minimiser le danger émanant d’Evarest et à prendre le dessus dans la zone. Grâce à la multitude des solutions sur le banc de Radès, l’ESR a pu varier son jeu offensif pour creuser l’écart : 32- 18, 38- 24, 43- 30 à la mi- temps. Les Radésiens ont mis le gros braquet au 3e quarttemps avec une réussite ‘‘collective’’ et une fatigue générale dans le camp de l’USM. Malgré le retour de l’USM grâce aux paniers à trois points de Trabelsi et Aissaoui, l’ESR n’a rien lâché (69-45, 69-52, 74-53, 82-60 et 91- 65 RF). Le match s’est joué à sens unique presque en faveur de l’ESR, qui poussée par un grand public enthousias­te, a clos la belle dès la 3e quarttemps.

Evarest lessivé

Du côté de l’USM, la mission n’était pas facile. Avec un Bhouri, utile en attaque, blessé dès les premières minutes, Ferjani devait compter sur Evarest qui, cette fois, était lessivé. Avec plus de 5 joueurs sur lui durant tout le match et un Brahima lancé pour le bloquer, Evarest, qui a beaucoup donné aux 2 premiers matches, n’a pas eu la même réussite. La fixation, les relais et les passes tournaient autour de lui. Et ce jeu prévisible était bien bloqué par l’ESR. Seuls Lahiani (17 points) et Aymen Trabelsi ( 10 points) ont échappé à la règle et réussi leur match. L’USM n’avait pas beaucoup de solutions de rechange. Avec 6 joueurs utilisés au total, Ferjani ne pouvait que limiter la casse. Finalement, cette finale perdue 2- 1 n’a pas été une déception, compte tenu des moyens mis et aussi de la situation du club au début du play- off. Les Monastirie­ns peuvent bâtir sur cette finale de championna­t et renforcer leur effectif.

Les leçons du titre

Côté ESR, la victoire à la belle était nettement claire et fort méritée. Les Radésiens qui ont mis le paquet pour renouer avec leur gloire, sont en train de dominer le basket tunisien. Une seule défaite pendant toute une saison, ça prouve la qualité de l’équipe et la large expérience de ses joueurs cadres. Effectif riche, entraîneur gagneur, l’ESR a atteint ses objectifs. Mais peut- on aussi dire que l’ESR n’avait pas franchemen­t de concurrent­s. Une équipe qui compte une dizaine de joueurs internatio­naux et qui a un budget costaud, contre des clubs en fin de cycle, comme l’ESS ( décevante avec les joueurs qu’il y a par rapport aux résultat s ) , ou qui n’ont pas de solutions sur le banc comme l’USM, ou qui viennent juste de reprendre le bon chemin comme l’ESG, c’est une compétitio­n déséquilib­rée. L’ESR avait à gérer l’abondance et à rester vigilant. C’était presque le seul souci pour un Adel Tlatli qui avait les meilleurs joueurs du championna­t. Le titre est la performanc­e attendue et logique, compte tenu des moyens et surtout de l’écart par rapport aux autres concurrent­s. A quelques jours de la finale de la Coupe, les Radésiens n’ont pas le temps de trop f ê t e r ce t i t re co n s e r vé , puisqu’ils cherchent le doublé. Ils l’ont mérité. L’Afrique reste le terrain où l’ESR doit améliorer ses performanc­es. Pour le moment, elle a la mainmise sur le championna­t local, de l’avis de tous et sans bavure.

R. E. H.

 ?? Ph. M. HMIMA ?? Une grande joie pour la famille radésienne après ce titre : les joueurs banlieusar­ds emmenés par l’entraîneur­gagneur Tlatli, peuvent fêter ce deuxième titre consécutif
Ph. M. HMIMA Une grande joie pour la famille radésienne après ce titre : les joueurs banlieusar­ds emmenés par l’entraîneur­gagneur Tlatli, peuvent fêter ce deuxième titre consécutif

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia