Carton rouge pour Ennahdha et Nida
• Dans deux gouvernorats au moins, les partis Ennahdha et Nida Tounès ont dépassé les plafonds légaux. A Tunis, où les premiers résultats donnent Ennahdha vainqueur, ce dernier a dépassé de 55% le plafond. D’après I Watch, Nida Tounès n’est pas en reste. A Sfax, l’organisation a enregistré un dépassement de 40% en termes de dépenses électorales.
• En marge de l’observation, l’organisation
a effectué un sondage d’opinion qui révèle que 68% des interviewés n’avaient aucune confiance dans les candidats aux municipales
• Dans deux gouvernorats au moins, les partis Ennahdha et Nida Tounès ont dépassé les plafonds légaux. A Tunis, où les premiers résultats donnent Ennahdha vainqueur, ce dernier a dépassé de 55% le plafond. D’après I Watch, Nida Tounès n’est pas en reste. A Sfax, l’organisation a enregistré un dépassement de 40% en termes de dépenses électorales. • En marge de l’observation, l’organisation a effectué un sondage d’opinion qui révèle que 68% des interviewés n’avaient aucune confiance dans les candidats aux municipales L’organisation non gouvernementale I Watch, point focal de l’organisation mondiale Transparency International, a dévoilé hier à Tunis son rapport préliminaire de l’observation de la campagne électorale des municipales. Grâce à un réseau de 90 observateurs, l’ONG a réussi à élaborer un rapport englobant une douzaine de gouvernorats. Néanmoins, I Watch a noté que les listes électorales candidates étaient en général très peu coopératives avec les observateurs de la société civile. Mais malgré les difficultés rencontrées sur le terrain, la puissante ONG a relevé plusieurs infractions lors de la campagne, et notamment le dépassement du plafond des dépenses fixé par la loi. Dans deux gouvernorats au moins, les partis Ennahdha et Nida Tounès ont dépassé les plafonds légaux. A Tunis, où les premiers résultats donnent Ennahdha vainqueur, ce dernier a dépassé de 55% le plafond. D’après I Watch, Nida Tounès n’est pas en reste. A Sfax, l’organisation a enregistré un dépassement de 40% en termes de dépenses électorales. Ennahdha a ainsi dépensé à Tunis, selon l’évaluation faite par I Watch, 60.482 dinars (au lieu des 29.000 dinars légaux), tandis que Nida Tounès a dépensé 41.800 dinars, au lieu des 38.700 accordés par la loi. Ces partis risquent des amendes qui peuvent aller jusqu’au double du montant du dépassement. Le président de I Watch, Achref Aouadi, a rappelé que le plafond a été fixé par les parlementaires, qui représentent des partis et qu’il était de leur devoir de respecter ces normes. Par ailleurs, Achref Aouadi a déclaré qu’I Watch a constaté une transformation de la nature des dépenses à l’occasion des élections municipales. «Les partis ont finalement organisé très peu de meetings», a-t-il dit. Les candidats ont souvent préféré faire du porte-à-porte, pour être au plus près des électeurs. Le hic, c’est que les dépenses liées à cette proximité peuvent parfois se confondre avec des achats de voix de manière indirecte. Mais l’accusation la plus grave, c’est celle que porte le président de l’organisation aux instances régionales de l’Isie, qui «auraient des relations avec certains partis politiques». Ils pointent notamment du doigt l’Union civile dont les activités disparaissent mystérieusement de l’agenda envoyé par les Irie. D’un autre côté, Achref Aouadi a mis en garde contre les tentatives d’intimidation vécues par les observateurs de l’organisation sur le terrain. «Si ces parties veulent nous faire peur, elles devront redoubler d’effort», dit-il, amusé. Mais plus sérieusement, il appelle l’ensemble des acteurs à jouer le jeu de la démocratie. L’organisation a également dénoncé l’utilisation d’enfants dans la distribution des tracts et dans l’ensemble de la campagne électorale, moyennant des rémunérations de 20 à 50 dinars. En marge de l’observation, l’organisation I Watch a effectué un sondage d’opinion qui révèle que 68% des interviewés n’avaient aucune confiance dans les candidats aux municipales. Le rapport final de I Watch à propos du financement de la campagne électorale sera remis à l’Isie et la Cour des comptes.