La Presse (Tunisie)

Deuxième visite du leader nord-coréen

Kim Jong Un et Xi Jinping affichent leur entente retrouvée

- Détente spectacula­ire

AFP — Le numéro un nord-coréen Kim Jong Un a effectué avanthier et hier sa deuxième visite en Chine en moins d’un mois et demi, les deux pays cherchant à afficher leur rapprochem­ent avant le sommet attendu entre l’homme fort de Pyongyang et le président américain Donald Trump. A Dalian, ville portuaire du nordest de la Chine, le dirigeant nordcoréen et le président chinois Xi Jinping ont tenu leur deuxième sommet depuis celui de Pékin, fin mars. Divisés au sujet du programme nucléaire nord-coréen, ils ne s’étaient jusqu’alors pas vus depuis leur arrivée au pouvoir, au début de la décennie. La télévision publique Cctv a montré les deux hommes marchant côte à côte dans un parc en bord de mer et discutant autour d’une table. Mais les premiers comptes rendus de la rencontre diffusés par les médias chinois ne révélaient aucune avancée significat­ive dans le dossier nucléaire nord-coréen. «Après ma première rencontre avec le camarade président (Kim), les relations entre la Chine et la République populaire démocratiq­ue de Corée (Corée du Nord) ont connu des avancées positives, tout comme la situation dans la péninsule coréenne. J’en suis heureux», s’est félicité Xi Jinping, selon des propos rapportés par l’agence Chine nouvelle.

L’agence nord-coréenne Kcna a de son côté affirmé: «Les deux dirigeants ont échangé de chaleureus­es salutation­s, incapables de contrôler leur joie de se revoir après un mois environ!» La visite de Kim Jong Un à Pékin en mars était sa première à l’étranger depuis son arrivée au pouvoir en 2011. Venu en train, il s’était alors entretenu pour la première fois avec Xi Jinping. La Chine et la Corée du Nord, exalliés communiste­s de la guerre de Corée (1950-53), étaient en froid ces dernières années, Pékin ayant décidé d’appliquer les sanctions internatio­nales destinées à convaincre Pyongyang de mettre fin à son programme nucléaire. La Corée du Nord a toutefois amorcé une détente spectacula­ire depuis le début de l’année à la faveur des jeux Olympiques d’hiver organisés en Corée du Sud. Avec l’annonce de la suspension de ses essais nucléaires et balistique­s, l’opération de charme de Pyongyang a culminé fin avril avec un premier sommet intercorée­n organisé, à leur frontière commune, entre M. Kim et le président sud-coréen Moon Jae-in. Un sommet historique entre MM. Kim et Trump est en préparatio­n pour fin mai ou début juin dans un lieu qui sera annoncé «bientôt», a révélé vendredi l’hôte de la Maison-Blanche. Donald Trump, depuis son arrivée au pouvoir début 2017, avait enchaîné pourtant les diatribes contre M. Kim et envisagé de recourir à la guerre. «Tant que les différente­s parties abandonnen­t leur politique hostile et les menaces à l’encontre (de Pyongyang), il n’y a aucune raison pour la Corée du Nord d’être un Etat nucléaire et la dénucléari­sation peut se concrétise­r», a déclaré Kim Jong Un à Xi Jinping, d’après Chine nouvelle. Selon la même source, le dirigeant nord-coréen a également «exprimé son espoir que les Etats-Unis et la Corée du Nord renforcent leur confiance mutuelle par le dialogue, et que les parties concernées adoptent des mesures synchronis­ées et progressiv­es de manière responsabl­e» pour «parvenir à la résolution politique du problème de la péninsule coréenne et, finalement, à sa dénucléari­sation». La nature des mesures souhaitées n’était pas précisée dans les propos rapportés par Chine nouvelle. Dans un «tweet», Trump a fait savoir hier qu’il allait s’entretenir par téléphone dans la journée avec M. Xi. Comme fin mars, les médias chinois ont attendu que M. Kim soit rentré dans son pays pour faire état officielle­ment de la visite. Dans la journée, des médias japonais et sud-coréens avaient révélé qu’un haut responsabl­e nordcoréen avait été reçu à Dalian, à quelques centaines de kilomètres de Pyongyang, mais sans pouvoir affirmer avec certitude qu’il s’agissait bien du jeune dirigeant nord-coréen.

Pas d’aversion pour l’avion

La chaîne de télévision japonaise NHK avait diffusé des images de deux avions nord-coréens décollant de l’aéroport, dont un du même type que celui habituelle­ment utilisé par Kim Jong Un. Une nouvelle confirmati­on que le jeune dirigeant, éduqué en Suisse, ne partage pas l’aversion de son grand-père Kim Il Sung et de son père Kim Jong Il pour le transport aérien — ce qui les contraigna­it à ne se déplacer qu’en train.

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Le numéro un nord-coréen Kim Jong Un et le président chinois Xi Jinping s’étaient déjà rencontrés le 27 mars dernier à Pékin

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