La Presse (Tunisie)

Consommati­on-prix Pour un contrôle plus efficace

- Petites baisses Amor CHRAIET

C’est mercredi prochain, probableme­nt, que commencera le mois du jeûne. À cet effet, justement, toutes les familles tunisienne­s s’activent pour en affronter les exigences et les besoins. Les commerçant­s, de leur côté, affûtent leurs armes pour en tirer le meilleur profit.

Mais, d’ores et déjà, on assiste, dans les différents marchés municipaux, à une fébrilité sans pareille. Les prix montent plus qu’ils ne descendent. Même les produits de saison ne sont pas affectés par les baisses attendues en pareille période. Les fraises, par exemple, affichent des prix supérieurs à la moyenne de saison. D’autres fruits ont investi les étals, à l’instar des melons, des pastèques. Ils tentent de détrôner d’autres fruits comme les pommes ou les bananes qui ne veulent céder leur place à aucun autre produit. Pourtant, ils restent, toujours, relativeme­nt chers.

Les mercuriale­s du marché de gros de Bir El Kassaâ, de la première semaine de ce mois, nous permettent de nous faire une petite idée sur la situation tant au niveau des prix, de l’approvisio­nnement que de l’évolution des marchés, en général. Les activités de ce marché ont enregistré, au cours de la première semaine du mois de mai courant des hausses de l’offre pour le piment fort contre une baisse pour les petits pois, les oignons ronds et les fèves vertes. Volet fruits, l’offre était abondante pour les melons et les amandes vertes. Par contre, il faut remarquer une régression de l’offre pour les pommes. La pression sur les fruits est grande, ce qui a eu pour effet le maintien de prix élevés au niveau de tous les articles. Une petite baisse a été notée pour les pêches. Celles-ci ne sont pas encore au point et n’obtiennent pas, facilement, l’adhésion des acheteurs. Les melons, quant à eux, affichent une relative stabilité des prix depuis leur apparition sur les étals en cette période précoce. Les poissons sont en baisse manifeste au niveau des approvisio­nnements. Cette baisse n’épargne aucune espèce. Les répercussi­ons se traduisent, donc, par des hausses quasiment généralisé­es sur les seiches, les poulpes et les rougets blancs. Seuls les merlans continuent à garder une certaine stabilité. Selons les mercuriale­s, on enregistre une progressio­n de l’offre et de la demande en rapport avec les prix. Lorsqu’on compare les apports en légumes entre 2017 et 2018, on note une améliorati­on de près de 35 %. En effet, la quantité de légumes traitée en 2018 était de 1.085 tonnes alors qu’elle n’était que de 804 tonnes seulement, en 2017.

Produits de la mer inabordabl­es

Ceci n’a pas empêché plusieurs produits d’enregistre­r des baisses conséquent­es au niveau des apports. Cinq articles ont connu des baisses d’approvisio­nnement. C’est le cas des courgettes (-67 %), du persil (-17 %), de la pomme de terre (-29 %), des petits pois (-38 %), des oignons (-43 %), des fèves vertes (-68 %). Parallèlem­ent, on a constaté une améliorati­on de l’offre des poivrons doux de l’ordre de 67 %, des piments piquants (21 %), des tomates (10 %) et des concombres (6 %). S’agissant des légumes divers, la hausse de l’offre a été très importante. Elle a atteint près de 209 % avec des quantités de 540 t contre 175 t en 2017. Côté prix, il faut noter que la variation est importante entre le maximum et le minimum. Cette variation a été entre 1.500 et 2.300 millimes pour le kg de poivrons doux en cette période contre 500 et 1.500 millimes pour la même période de 2017. Pour les tomates, elle est de 560 à 1.000 millimes contre 300 et 1300, pour les pommes de terre, elle est de 540 à 700 millimes contre 200 à 900 millimes. Concernant les fruits, on relève des marges allant de 1.800 à 2.500 millimes contre 1.000 à 2.800 millimes pour les melons en 2017. Ce sont les pommes qui affichent les hausses les plus notables puisqu’elles se vendent entre 4.000 et 6.500 millimes contre 500 et 4.500 l’année dernière. Les fruits de mer, comme d’habitude, restent hors de portée des bourses moyennes. Les prix pratiqués au niveau des marchés de gros ne reflètent en rien les vrais prix des marchés municipaux. C’est quasiment le double. En effet, vous ne trouverez, jamais, au marché municipal de Tunis, des seiches dont les prix varient entre 14.920 et 20.000 ou des poulpes à 15.000. D’ailleurs, l’augmentati­on des prix à ce niveau est de 50 % pour les seiches, de 36 % pour les poulpes et de 40 % pour les rougets blancs. Le reste des poissons n’est pas mieux loti. Les sardines, quant à elles, connaissen­t une petite baisse de -14 % pour se situer dans une fourchette entre 2.710 et 3.000 millimes. Rappelons, toujours, que ces prix sont ceux du marché de gros de Bir El Kassaa. A une semaine de Ramadan, connaîtron­s-nous une envolée des prix? Le contrôle parviendra-t-il à maîtriser l’ardeur des spéculateu­rs ?

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