Politique de répression ou de dialogue ?
Le rideau tombe aujourd’hui sur une saison pas forcément honorable, avec les images déplorables auxquelles on a pu assister. La liste des incidents dans les stades s’est étendue. Elle donne de plus en plus l’impression de s’éterniser. A bien des égards, on est aujourd’hui dans un environnement d’excès, de dépassement et de dérèglement. Il est regrettable de constater que les stades ne sont plus peuplés majoritairement de familles joyeuses et paisibles, que le football s’encombre de supporters bruyants, que la dégradation des biens publics s’intensifie, que la violence se transforme à l’incitation à la haine. Il s’agit d’un phénomène de société très grave, qui porte préjudice au développement de tout un pays et à la sécurité de ses citoyens.
Les principaux faits d’abus et de violence relèvent de délits graves. La persistance d’incidents de ce genre confirme l’idée que la compétition nationale est bien touchée par un hooliganisme de masse.
En cette fin de saison, c’est l’occasion certes de rappeler l’impératif et l’obligation de réprimer et d’éliminer les «pseudo-sportifs et supporters» qui gangrènent le football. L’on est convaincu qu’il ne s’agit nullement d’une politique du “tout-répressif”, qu’il est question là de réhabiliter nos stades avec le triptyque “identification-interpellation-sanction”. Tout le monde convient que la violence dans les stades a pris une nouvelle tournure et qu’on assiste, presque à chaque match, à des actes de violence, de barbarie et de déprédation. Le recours systématique aux excès a dépassé l’imaginaire et a engendré atteinte physique et blessure, sans compter les dégâts matériels qui se chiffrent à des millions.
Néanmoins, il y a une finalité purement préventive pour éradiquer la violence sous toutes ses formes dans le football tunisien. Il va falloir l’admettre : la liberté d’association ne doit plus être une liberté particulièrement protégée. Les actes de violence répétés impliquent des causes, des enjeux et des degrés de gravité variés. Cela peut engendrer un durcissement envers tous les supporters sans distinction. Mais il s’agit toujours d’une politique qui pose question.
L’intervention devrait être plutôt basée sur l’éradication pure et simple des éléments perturbateurs sans pour autant oublier la nécessité de penser à la prévention et au dialogue avec les supporters, avec en parallèle une politique apaisée et efficace.
La nature de la compétition renseigne davantage sur la vision d’intervenir vis-à-vis des supporters que sur la situation de nos stades. D’une façon générale, la violence dans le football est essentiellement due aux problèmes sociaux et économiques, au chômage, au manque de moyens de loisirs et d’évasion. Le stade reste ainsi la seule place où les jeunes peuvent s’exprimer et extérioriser leur désarroi.
L’interdiction judiciaire des stades et la possibilité de dissoudre les associations et les groupes de supporters seraient-elles par conséquent des mesures fondatrices pour l’éradication de la violence?
En somme, dans les propositions susceptibles d’être avancées, on peut dégager deux orientations opposées: l’une intensifie la politique ultra-répressive, l’autre s’éloigne de cette stratégie et revendique la prévention et le dialogue avec les supporters. C’est cette deuxième orientation qui semble la plus efficace.
Mais ici et là, les instances du football et les pouvoirs publics sont aujourd’hui dans l’obligation de trancher une fois pour toutes…
A bien des égards, on est aujourd’hui dans un environnement d’excès, de dépassement et de dérèglement. Il est regrettable de constater que les stades ne sont plus peuplés majoritairement de familles joyeuses et paisibles, que le football s’encombre de supporters bruyants, que la dégradation des biens publics s’intensifie, que la violence se transforme à l’incitation à la haine. Il s’agit d’un phénomène de société très grave, qui porte préjudice au développement de tout un pays et à la sécurité de ses citoyens.