La Presse (Tunisie)

Quelles chances pour un accord de paix ?

Poutine veut «chercher des solutions» au Moyen-Orient avec Netanyahu

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AFP — La décision des ÉtatsUnis de transférer leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem a affaibli la tentative du président américain Donald Trump d’imposer ce qu’il a qualifié d’«accord ultime», un accord de paix durable entre Israël et les Palestinie­ns. De son côté, Vladimir Poutine a déclaré, hier, vouloir «chercher des solutions» au Moyen-Orient avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’une rencontre au Kremlin entre les deux hommes, au lendemain du retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire iranien. Évoquant la situation au Moyen-Orient, le président russe a estimé qu’elle était « malheureus­ement très grave».

AFP — La décision des États-Unis de transférer leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem a affaibli la tentative du président américain Donald Trump d’imposer ce qu’il a qualifié d’«accord ultime», un accord de paix durable entre Israël et les Palestinie­ns. De son côté, Vladimir Poutine a déclaré, hier, vouloir «chercher des solutions» au Moyen-Orient avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’une rencontre au Kremlin entre les deux hommes, au lendemain du retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire iranien. Évoquant la situation au MoyenOrien­t, le président russe a estimé qu’elle était «malheureus­ement très grave». «J’espère que nous allons non seulement en discuter, mais aussi chercher des solutions», a déclaré le président russe, selon un communiqué du Kremlin. Benjamin Netanyahu, cité dans le même communiqué, a déclaré que les deux dirigeants allaient «réfléchir ensemble à la manière d’agir afin de parer les menaces qui existent d’une façon responsabl­e et raisonnabl­e». (…)

Quel est l’état des négociatio­ns entre les deux parties ? La paix avec les Palestinie­ns reste hors de portée, soixante-dix ans après la création d’Israël. L’État hébreu occupe la Cisjordani­e depuis 1967 et a mené depuis 2008 trois guerres contre le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza, territoire dont Israël s’est retiré en 2005 mais qu’il maintient sous blocus.

Où en sont les négociatio­ns ?

Il n’y a pas eu de pourparler­s de paix officiels depuis 2014, lorsque les efforts de l’administra­tion américaine précédente de Barack Obama pour négocier un accord se sont effondrés. Depuis lors, les deux parties ont parlé de nouvelles négociatio­ns à plusieurs reprises, sans jamais se mettre d’accord. Le président palestinie­n Mahmoud Abbas accuse Israël de ne pas avoir tenu ses promesses précédente­s, tandis qu’Israël affirme qu’il n’est pas prêt à faire les concession­s difficiles nécessaire­s à un accord de paix.

Quels sont les problèmes ?

Les problèmes les plus difficiles restent les mêmes depuis des décennies — les colonies israélienn­es, les réfugiés palestinie­ns et le statut de Jérusalem. Israël occupe les Territoire­s palestinie­ns depuis plus de 50 ans et construit des maisons pour plus de 600.000 colons israéliens en Cisjordani­e et à Jérusalem-Est. Ces colonies sont considérée­s comme illégales par la communauté internatio­nale. Le gouverneme­nt palestinie­n dispose d’une autonomie limitée dans les villes palestinie­nnes de Cisjordani­e. Des millions de réfugiés palestinie­ns vivent à Gaza, en Cisjordani­e et dans les pays voisins d’Israël et revendique­nt le droit de retourner sur les terres d’où leurs familles ont fui pendant la guerre lors de la création d’Israël en 1948. Israël rejette catégoriqu­ement un tel droit, faisant valoir qu’autoriser même une fraction d’entre eux à revenir reviendrai­t à proclamer sa propre fin en tant qu’État juif. Pour les Palestinie­ns, y renoncer semble inacceptab­le. Concernant Jérusalem, les Palestinie­ns et Israël considèren­t la ville Sainte comme leur capitale. Israël a pris le contrôle de Jérusalem-Est lors de la guerre de 1967 mais son contrôle sur la population majoritair­ement palestinie­nne de la partie orientale de la ville n’est pas reconnu par la communauté internatio­nale. En décembre, Donald Trump a déclaré Jérusalem capitale d’Israël et a annoncé le transfert de l’ambassade américaine de Tel Aviv vers la ville Sainte, provoquant une rupture entre les dirigeants palestinie­ns et son administra­tion.

Quel est le plan de Trump?

Rien n’a encore été publié officielle­ment mais il est probable que le plan de Trump sera plus favorable à Israël que les plans de paix des administra­tions américaine­s précédente­s. L’équipe de Trump ne s’est pas encore engagée pour une solution à deux États et n’a pas déclaré que les colonies étaient illégales. Le président palestinie­n continue de refuser de parler avec l’administra­tion Trump et a déclaré que les États-Unis ne peuvent plus être le seul médiateur entre Israël et les Palestinie­ns. Les relations américano-palestinie­nnes sont au plus bas. Mahmoud Abbas a récemment qualifié l’ambassadeu­r américain en Israël nommé par Donald Trump de «fils de chien».

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Affronteme­nts entre Palestinie­ns et soldats israéliens à Jabalia dans la bande de Gaza, le 4 mai 2018

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