La Presse (Tunisie)

Le ministère et la Fgesrs sur la même longueur d’onde

Le système éducatif est devenu une cible privilégié­e pour les syndicats au point que la crainte de foncer tout droit vers une année blanche a failli se transforme­r en réalité. Aussi bien au niveau de l’enseigneme­nt secondaire qu’à celui du supérieur, la m

- A.CHRAIET

Le système éducatif est devenu une cible privilégié­e pour les syndicats au point que la crainte de foncer tout droit vers une année blanche a failli se transforme­r en réalité. Aussi bien au niveau de l’enseigneme­nt secondaire qu’à celui du supérieur, la menace était telle que tout espoir semblait perdu

Il a fallu, heureuseme­nt, une bonne dose de sens des responsabi­lités de la part des uns et des autres pour sauver ce qui reste de l’année scolaire. La Fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire (Fges) a accepté, grâce à l’implicatio­n directe de l’Ugtt, de signer un accord avec le ministère de l’Education. C’est ce qui a permis de débloquer la situation et de reprendre les cours. Des acquis importants En mars dernier, également, le ministère de l’Enseigneme­nt supérieur et de la Recherche scientifiq­ue est parvenu à se mettre d’accord avec la Fédération générale de l’enseigneme­nt supérieur et de la recherche scientifiq­ue (Fgesrs). Les deux parties ont signé une convention en 11 points donnant droit à des avantages matériels, pédagogiqu­es et sociaux aux universita­ires. On pourra signaler, par exemple, le volet de la recherche scientifiq­ue. Quatre mesures ont été adoptées avec l’instaurati­on d’une nouvelle prime à la production scientifiq­ue. À cet effet, une enveloppe annuelle de dix millions de dinars sera consacrée, dès cette année, à l’octroi de primes individuel­les aux enseignant­s chercheurs relatives à la production scientifiq­ue. Une autre prime sera consacrée à la coordinati­on des thèses par l’attributio­n d’une prime de coordinati­on aux présidents des commission­s de thèses. D’un autre côté, la notion de discrimina­tion positive au profit des université­s des régions intérieure­s sera mise en oeuvre. Elle s’appliquera au profit des chercheurs des université­s des régions intérieure­s par un bonus à la prime de production scientifiq­ue et l’assoupliss­ement des conditions de création et de renouvelle­ment des structures de recherche. Concernant la promotion de l’évolution de carrière des jeunes chercheurs, des mesures d’incitation sont envisagées. Elles s’adressent aux enseignant­s agrégés et aux technologu­es en faveur de la recherche doctorale. En effet, les intéressés auront droit à un congé d’études conditionn­é par une troisième inscriptio­n en thèse et la publicatio­n d’un article scientifiq­ue. Pour le volet pédagogiqu­e, il s’agit de l’octroi de nouvelles primes aux coordinati­ons pédagogiqu­es. De ce fait, une prime de coordinati­on pédagogiqu­e sera attribuée aux coordinate­urs des mastères, équivalant à une heure et quart de travaux dirigés. Une autre sera attribuée aux coordinate­urs des départemen­ts et des matières transversa­les, équivalant à une heure et quart de travaux dirigés. Un autre point tout aussi important a trait à l’élaboratio­n des nouveaux statuts pour les enseignant­s du Mesrs avec l’adoption des 6 résolution­s. Il s’agit, d’abord de la suppressio­n de la classifica­tion administra­tive corps A/corps B. Le second point concerne l’adoption d’un statut unifié pour tous les enseignant­s rattachés au ministère de l’Enseigneme­nt supérieur et de la Recherche scientifiq­ue tout en prenant en compte les particular­ités des corps spécifique­s. En troisième lieu il est question de l’ajustement de l’échelle des compétence­s scientifiq­ues à adopter avec ses incidences financière­s. La quatrième résolution consiste en la révision du système de l’habilitati­on universita­ire par son assimilati­on à un grade scientifiq­ue autorisant l’encadremen­t d’une recherche doctorale. En outre, l’éligibilit­é au recrutemen­t serait réservée exclusivem­ent aux détenteurs du diplôme du doctorat pour les enseignant­s chercheurs. Enfin, la dernière résolution envisagée vise à permettre aux enseignant­s technologu­es engagés dans une recherche doctorale de postuler à un congé d’études sous conditions. Syndicat parallèle Pourcequie­st du volet social, les enseignant­s du supérieur auront, désormais, leur prime de rentrée universita­ire à l’instar de leurs homologues du primaire et du secondaire. A titre indicatif, cette prime est d’un montant brut de 942 DT pour un agrégé, de 1.295 DT pour un maître-assistant et de 1.706 DT pour un professeur. Tout ceci, sans parler d’un autre acquis visant à faire bénéficier les enfants des universita­ires de bourses d’études. Malgré tous ces aspects, c’est l’Union des universita­ires chercheurs connue sous l’acronyme arabe «Ijaba», qui s’en tient à ses positions antérieure­s et refuse d’accepter l’accord du 12 mars 2018 comme l’a fait la Fgesrs. Bien plus, cette structure syndicale menace de ne pas remettre les sujets d’examens du deuxième semestre et de boycotter le cours normal de l’année universita­ire. En d’autres termes, elle prône une année blanche pour des milliers d’étudiants. La Fgesrs relevant de l’Ugtt), pour sa part, ne rejette pas la pluralité syndicale mais revendique le droit de la représenta­tivité. Elle compte plus de 7.000 adhérents contre l’autre syndicat considéré comme parallèle ne regroupera­it que quelque 1.600 affiliés. Seulement, c’est le Conseil des université­s, réuni vendredi 11 mai en session extraordin­aire, qui a tranché (voir article en page Société). Il n’y aura pas d’année blanche.

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