Année blanche à l’université ?
QUANDles enseignants du secondaire ont décidé, à travers leur syndicat général, de remettre les notes scolaires aux administrateurs et de mettre fin à la crise qui les a opposés durant près de deux mois au ministère de l’Education, les Tunisiens ont poussé un ouf de soulagement, considérant qu’une année blanche a été évitée de justesse. Sauf que le même spectre s’est déplacé, ces derniers jours, à l’université où les examens programmés pour fin mai risquent de ne pas se dérouler dans les délais prévus, les enseignants universitaires relevant du syndicat Ijaba (l’Union des universitaires chercheurs tunisiens) refusant de remettre les sujets d’examens aux administrations des établissements universitaires. Maintenant, au moment où le mois de mai tire à sa fin, le ministère de l’Enseignement supérieur, qu’Ijaba accuse de l’ignorer totalement et de refuser de répondre à ses revendications, commence à se mobiliser, à tirer la sonnette d’alarme et menace même de prendre les décisions, ou plus exactement les sanctions, qu’il faut (retenues sur les salaires des enseignants refusant la remise des sujets et les notes des étudiants) à l’encontre des professeurs contrevenants.
Et le conseil des universités de rappeler que les revendications des enseignants ont été déjà satisfaites grâce à un accord conclu avec la Fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique relevant de l’Ugtt.
Se pose, désormais, la question que beaucoup ont déjà soulevée quand Ijaba a commencé à publier des communiqués comprenant les revendications de ses adhérents: comment le ministère de l’Enseignement supérieur va-t-il se comporter avec ce jeune syndicat né après la révolution, alors qu’il a toujours négocié avec le syndicat relevant de l’Ugtt, réputé pour son passé militant et pour sa présence agissante sur la scène universitaire et dans le paysage syndical national ?
Il semble que le ministère ait choisi de traiter avec la Fédération générale, estimée comme étant le syndicat le plus représentatif, et aujourd’hui on est face à une véritable crise dans la mesure où plusieurs universités vivent une situation de blocage, du fait qu’elles sont dominées par le syndicat Ijaba dont les responsables assurent : «Nous sommes plus que jamais déterminés à poursuivre le boycott des examens et n’acceptons aucune autre alternative aux négociations directes avec le ministère».
On rappelle que Noureddine Taboubi a fini par calmer ses troupes «indisciplinées» parmi les enseignants du secondaire. Cette fois, il sera difficile à Slim Khalbous de solliciter un geste de la part du locataire de la place Mohamed-Ali.
La raison est simple: les enseignants affiliés à Ijaba obéissent à d’autres sphères.
Se pose, désormais, la question que beaucoup ont déjà soulevée quand Ijaba a commencé à publier des communiqués comprenant les revendications de ses adhérents: comment le ministère de l’Enseignement supérieur va se comporter avec ce jeune syndicat né après la révolution, alors qu’il a toujours négocié avec le syndicat relevant de l’Ugtt, réputé pour son passé militant et pour sa présence agissante sur la scène universitaire et dans le paysage syndical national ?