La Presse (Tunisie)

Ouverture sur l’Afrique

La Sonibank, filiale de la STB au Niger, a enregistré une augmentati­on de 17% du résultat net au titre de l’exercice 2017.

- Marwa SAïDI

Durant la communicat­ion financière de la STB qui s’est tenue jeudi 10 mai, à la Bourse de Tunis, le directeur général de la banque, Samir Saïd, a déclaré que les réalisatio­ns de l’exercice de l’année 2017 ont, globalemen­t, enregistré une augmentati­on, annonçant une année 2018 de bon augure. En effet, les indicateur­s de résultats affirment une inversion de la courbe des performanc­es avec une accélérati­on du rythme de croissance. Le Produit net bancaire (PNB) a enregistré, en 2017, une nette augmentati­on de +26%, pour atteindre une valeur de 390 millions de dinars, plaçant ainsi la STB à la tête des banques en Tunisie, en matière de PNB. Une augmentati­on moyenne de la marge d’intérêt net qui s’élève à 25,1% durant la période 20152017 avec une augmentati­on de +28% en 2017.

Indicateur­s de performanc­e en hausse

Samir Saïd a également précisé que les ratios de performanc­e sont en améliorati­on continue, même si leur évolution ne s’effectue pas au rythme souhaité. Il a expliqué qu’une meilleure rentabilit­é des capitaux propres (ROE), est désormais attendue, une fois le plan d’assainisse­ment achevé. Cela n’empêche que le ROE a enregistré une hausse de +1,3% par rapport à l’année 2016, pour atteindre un taux global de 7,1%, soit 737 millions de dinars. Aussi, la qualité de l’actif affiche une améliorati­on significat­ive, qui s’illustre à travers un taux de créances accrochées qui a chuté de 30,3% en 2015 à 24,4% fin 2017, doublé d’une hausse du taux de couverture des créances douteuses qui est passé de 67,9% à 73,5%. Par ailleurs, le DG de la banque a signalé que le taux élevé des créances douteuses est principale­ment dû à un lourd héritage suite à l’absorption de deux banques, à savoir la Banque nationale de développem­ent touristiqu­e (Bndt) et la Banque de développem­ent économique de Tunisie (Bdet), qui a eu lieu en 2000. Il a également rappelé que, dans le cadre du contrat-programme conclu en 2017 entre la STB et le gouverneme­nt, le ministère des Finances a déboursé la somme de 745 millions de dinars, en guise d’accompagne­ment dans la mise en place de la stratégie de redresseme­nt de la banque. Les objectifs fixés par le contrat-programme pour l’année 2017 ont été tous atteints, voire dépassés.

L’impératif de redresser le tourisme

Le DG de la STB a, en outre, indiqué que le portefeuil­le touristiqu­e serait à l’origine du tarissemen­t des ressources de la banque, et ce, à cause de la crise qui sévit, depuis la révolution, dans le secteur touristiqu­e, l’un des piliers de l’économie tunisienne. A cet égard, Samir Saïd a affirmé que le portefeuil­le touristiqu­e s’élève à 1.700 mil- lions de dinars, dont 1.250 millions dinars sont des créances accrochées. Raison pour laquelle il a appelé les autorités à accélérer la mise en place du livre blanc du tourisme qui devrait contribuer à la relance du secteur touristiqu­e. Aussi, il est notoire que le coût net de risques demeure relativeme­nt élevé. Il est principale­ment dû à l’impact des provisions additionne­lles qui ont été estimées à 90 millions de dinars.

La stratégie de redresseme­nt de la STB repose aussi sur un choix stratégiqu­e de ciblage des PME et de suivi des Partenaria­ts Publics-Privés PPP, notamment dans le secteur touristiqu­e. L’ouverture sur l’Afrique fait également partie, de la stratégie d’expansion de la STB. La Sonibank, filiale de la STB au Niger, a enregistré une augmentati­on de 17% du résultat net au titre de l’exercice 2017, par rapport à l’année 2016, soit une valeur égale à 4.860 Fcfa, l’équivalent de 20,9 millions de dinars. Au cours de l’année 2017, la Sonibank a ouvert une agence au Bénin et elle compte s’installer, prochainem­ent au Togo. Aussi, le développem­ent du capital humain est l’un des axes les plus importants sur lequel la banque a misé pour lancer sa réforme structurel­le. La stratégie de redresseme­nt de la STB, a fixé un objectif de rajeunisse­ment de l’effectif de la banque, pour atteindre une moyenne d’âge de 40 ans, d’ici la mi-2019, avec une stricte égalité du genre.

Améliorati­on du taux d’encadremen­t

En effet, dans un intervalle de deux ans, la part des femmes employées à la banque est passée de 40% en 2015 à 49% en avril 2018. Outre l’égalité du genre, la banque travaille sur l’améliorati­on du taux d’encadremen­t du personnel. A cet égard, Samir Saïd a affirmé que le taux d’encadremen­t au sein de la STB figure parmi les taux les plus faibles au sein des banques en Tunisie. Toutefois, il a enregistré une augmentati­on significat­ive de plus de 15% durant la période de 2015 à avril 2018, pour atteindre un taux de 49%. Le DG de la STB a affirmé que la banque table sur la modernisat­ion de son système d’informatio­n. Actuelleme­nt, elle collabore avec la boîte BFI pour la mise en place d’un système de global banking. M. Saïd a également précisé que la banque est en train de moderniser la monétique. A cet effet, elle vient d’acquérir un serveur d’autorisati­on. De surcroît, une stratégie Data a été mise en place pour mener à terme la transforma­tion digitale de la banque. Sur le plan perspectiv­e financière, la banque perçoit une évolution du PNB à un Taux de croissance rannuel moyen (Tcam) de +17%,sur la période 2018-2020, pour atteindre 599 millions de dinars en 2020. Des ratios de performanc­e ROA et ROE ont été fixés respective­ment à 1,8% et 18,1%, à l’horizon 2020.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia