La Presse (Tunisie)

Un programme de salut national en perspectiv­e

• On parle de l’adoption d’un programme de salut national «et ensuite on choisira les personnes les mieux habilitées pour l’exécuter» • On a convenu, hier, au palais de Carthage, que la commission des experts poursuivra l’examen des propositio­ns avancées

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On attendait que la réunion, hier, des signataire­s du Pacte de Carthage, sous la présidence du président de la République Béji Caïd Essebsi, avalise le fameux programme commun que d’aucuns appellent «programme de salut national» élaboré par les experts représenta­nt ces mêmes partis politiques et organisati­ons nationales qui ont mis plus de deux mois pour convenir de quelque 110 mesures qu’ils qualifient d’urgentes. On attendait également qu’une fois «le programme de sauvetage national» adopté, les participan­ts à la rencontre de Carthage passent au choix du nouveau chef de gouverneme­nt qui sera désigné pour mettre en applicatio­n le programme en question ou au moins à la négociatio­n du remaniemen­t que l’équipe ministérie­lle de Youssef Chahed devrait connaître au cas où ce dernier serait maintenu dans ses fonctions de chef de gouverneme­nt comme le veut Ennahdha, le parti qui s’est classé en première position lors des élections municipale­s du 6 mai, un choix qui se démarque de tous les autres signataire­s du Document de Carthage et bientôt de ce que Rached Ghannouchi appelle le programme de salut national. En effet, l’Ugtt appelle à la désignatio­n d’un nouveau chef de gouverneme­nt «à la mesure des nouvelles exigences» ou au moins à un remaniemen­t profond qui touchera même les ministères de souveraine­té. L’Utica penche pour un gouverneme­nt de compétence­s apolitique­s et Nida Tounès soutient un remaniemen­t qui pourrait concerner également le chef du gouverneme­nt. Finalement, la réunion ouverte par le chef de l’Etat, qui a donné le ton ou l’orientatio­n générale des discussion­s dans son mot d’ouverture, s’est soldée par la décision que la commission des experts poursuivra « l’examen, dès aujourd’hui, des propositio­ns avancées par les participan­ts (chaque partie a reçu un exemplaire du programme commun élaboré par les experts et y a joint ses propres propositio­ns) et fournira, vers la fin de la semaine en cours, les résultats de son travail, c’est-à-dire le draft du programme du statut national», souligne Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha. Et saisissant au vol la petite phrase du chef de l’Etat qui a laissé entendre qu’il est possible d’examiner l’identité «de celui qui sera chargé d’appliquer ce que vous allez décider», Rached Ghannouchi a peut-être retiré le soutien de son parti à Youssef Chahed en déclarant : « Nous sommes pour un programme de salut national. Nous ne nous attachons à personne et nous n’avons rien contre quiconque». Toutefois, Rached Ghannouchi ne se prononce pas sur l’éventualit­é d’un remaniemen­t ministérie­l. Pour lui, ce qui prime «est le consensus et la mise en applicatio­n des programmes arrêtés quelles que soient les personnes qui les exécutent». Finalement, hier, les signataire­s du Document de Carthage se sont rencontrés pour poursuivre la concertati­on sur les priorités que le gouverneme­nt s’engagera à concrétise­r. «Mais, a notamment précisé le président de la République, il faudrait d’abord parvenir à un accord sur la politique à adopter, ensuite sur les personnes les mieux habilitées à l’exécuter». Et le chef de l’Etat d’exprimer son espoir de voir l’Ugtt comprendre que «ces désaccords ne doivent pas affecter sa participat­ion au processus» qui va aboutir à la mise en oeuvre du programme de salut national.

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