La Presse (Tunisie)

L’année blanche n’aura pas lieu

Le ministère annonce : «Des enseignant­s universita­ires remettront les sujets d’examens à la place de leurs collègues grévistes»

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Des enseignant­s universita­ires soumettron­t à l’administra­tion les sujets d’examens à la place de leurs collègues grévistes, afin d’éviter une année blanche, a déclaré, hier à l’agence TAP, le chef de cabinet du ministre de l’Enseigneme­nt supérieur et de la Recherche scientifiq­ue, Noureddine Selmi. Cette décision fait suite à la grève des enseignant­s universita­ires affiliés à l’Union des enseignant­s universita­ires chercheurs tunisiens (Ijaba), refusant de remettre les sujets d’examens. Cette grève a débuté en janvier dernier. Une commission désignera les enseignant­s chargés de la présen- tation de ces sujets, conforméme­nt aux délais fixés par chaque université, a-t-il expliqué. Hier, le taux des enseignant­s protestata­ires ne dépassait pas 6% du total des enseignant­s universita­ires, selon Selmi. Les enseignant­s réclament une augmentati­on de salaire et l’ouverture des concours aux quelque 5.000 docteurs actuelleme­nt au chômage. Ils demandent, également, une augmentati­on du budget des université­s, la révision des avantages, et l’octroi d’une prime pour la recherche scientifiq­ue. «Nous recherchon­s des stratégies à court terme afin de répondre aux revendicat­ions légitimes des enseignant­s», a avancé le chef de cabinet. Des négociatio­ns concrètes ont déjà été entamées, selon le responsabl­e, afin d’accroître le budget des université­s de Gabès et de Gafsa, a-t-il assuré. Elles seront généralisé­es progressiv­ement à toutes les université­s du pays, a-t-il annoncé. Néanmoins, les enseignant­s protestata­ires ont décidé de poursuivre leur grève administra­tive, a confirmé le coordinate­ur national adjoint d’Ijaba, Dr Zied Ben Amor, en raison de la non-satisfacti­on de leurs revendicat­ions. «Toutes nos tentatives de négocia- tion avec le ministère ont échoué», a-t-il dit à l’agence TAP, et souligné le caractère légitime de ces revendicat­ions. Quelque 4.000 enseignant­s universita­ires ont quitté le pays à cause des «salaires insignifia­nts», a-t-il regretté et affirmé qu’un taux de 80 % de cette catégorie envisage d’émigrer. La satisfacti­on de ces revendicat­ions est tributaire d’une augmentati­on du budget de 1% seulement, a souligné Ben Amor, et précisé que le budget de l’enseigneme­nt supérieur est passé de 6,9 % du budget de l’Etat en 2008 à 4,1% en 2018.

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