La Presse (Tunisie)

Lula publie une tribune de sa prison

«En tant que président, j’ai défendu, par tous les moyens, la lutte contre la corruption et je n’accepte pas qu’on m’impute ce type de crime par le biais d’une farce judiciaire», écrit-il

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AFP — L’ancien président brésilien Lula a stigmatisé la «farce judiciaire» dont il s’estime victime, après son incarcérat­ion pour «corruption», et exigé une élection présidenti­elle «démocratiq­ue», avec «toutes les forces politiques» dont la sienne, dans une tribune publiée hier par le quotidien français Le Monde. «En tant que président, j’ai défendu, par tous les moyens, la lutte contre la corruption et je n’accepte pas qu’on m’impute ce type de crime par le biais d’une farce judiciaire», écrit Luiz Inacio Lula da Silva, condamné à 12 ans et un mois de prison pour corruption et incarcéré depuis début avril, ce qui l’empêche de se représente­r à la présidence lors du scrutin prévu en octobre. Ces élections «ne seront démocratiq­ues que si toutes les forces politiques peuvent y participer de façon libre et juste», juge-t-il, présentant sa candidatur­e comme «une propositio­n pour que le Brésil retrouve le chemin de l’inclusion sociale, du dialogue démocratiq­ue, de la souveraine­té nationale et de la croissance économique pour la constructi­on d’un pays plus juste et solidaire». «Je suis candidat (...) parce que je sais que je peux faire en sorte que le pays reprenne le chemin de la démocratie et du développem­ent pour notre peuple», assure-t-il dans une longue tribune qui sonne comme un discours de campagne. «Je suis candidat pour rendre aux pauvres et aux exclus leur dignité, pour garantir leurs droits et leur donner l’espoir d’une vie meilleure», ajoute Lula qui souligne «dominer, avec une forte marge, les enquêtes d’intentions de vote au Brésil». «Au cours des huit années durant lesquelles j’ai gouverné ce pays (2003 à 2010, ndlr), nous avons sorti de l’extrême misère 36 millions de personnes. Notre pays a connu un prestige internatio­nal exceptionn­el», affirme-t-il. Aujourd’hui, «après le coup d’Etat parlementa­ire, qui a ouvert la voie à un programme néolibéral», le taux de chômage atteint 13,1%, contre 4,7 % en décembre 2014. «La pauvreté a augmenté, la faim vient rôder et les portes des université­s se ferment de nouveau aux enfants de la classe ouvrière. Les investisse­ments pour la recherche s’effondrent» et le Brésil «est devenu un paria de la politique étrangère». «Candidat à la présidence, j’ai promis, j’ai lutté et j’ai tenu ma promesse afin que tous les Brésiliens aient droit à trois repas par jour et ne connaissen­t pas la faim que j’ai connue enfant. Je n’ai pas soumis mon pays et ses richesses naturelles aux intérêts étrangers», affirme Lula.

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