La Presse (Tunisie)

Bienvenue à Radès !

Simulacre ou plutôt parodie de match, gabegie, officiels dépassés par les évènements, le choc USBG-EGSG reflète l’hystérie collective d’un football tunisien rongé par la violence !

- Khaled KHOUINI

On a joué ou plutôt tenté d’en découdre dans le cadre du match barrage devant sceller le sort des deux protagonis­tes que sont Gafsa et Ben Guerdane récemment. Sauver sa peau pour l’USBG et passer en Ligue 1 pour EGSG. Au final, nous eûmes droit à un finish en queue de poisson avec Gafsa qui se retire et Ben Guerdane qui reste parmi l’élite. Cette parodie de match en soi n’a duré qu’une heure, 62 minutes précisémen­t. Le temps de faire illusion avec un but de chaque côté. Puis, le président de Gafsa «ordonne» à ses joueurs de quitter le terrain et rejoindre les vestiaires en signe de protestati­on contre le corps arbitral. Pour revenir aux faits saillants de la rencontre, l’USBG a allumé la mèche à la 48’, sur penalty signé Lassaâd Jaziri. Il n’en fallait pas plus pour «secouer» EGSG qui a vite fait d’égaliser par Chamseddin­e Dhifallah, une minute plus tard. Volet arrêt du match suite aux consignes du président de Gafsa (alors que le score était d’un but partout), l’arbitre Sadok Selmi a bel et bien accordé un délai de 5 minutes pour retourner sur le terrain. Et dès que le onze de Gafsa est revenu à de meilleurs sentiments, regagnant de facto la pelouse, l’arbitre a sifflé la fin du délai imparti et du match tout court (expiration du «préavis»).

Zizanie, pagaille et cohue !

Par ailleurs, et outre le fait qu’à la mi-temps, une rixe a éclaté entre les dirigeants des deux équipes, avec pour pomme de discorde l’arbitrage, et conséquenc­e directe une blessure au nez pour Aymen Chandoul; la main courante fut envahie par les intrus en tout genre, dont des figures politiques connues, à l’instar de Ammar Amroussia et Sofiene Toubal. Ces derniers discutaien­t en toute tranquilli­té avec les officiels de la rencontre alors qu’ils n’avaient rien à faire sur ce site précis! Pour revenir à la version des membres de l’exécutif de Gafsa, ils se sont fendus de déclaratio­ns et versions quasi identiques à la fin de cette hystérie collective. En clair, pour eux, l’arbitrage à sens unique ne pouvait leur permettre de jouer à armes égales face à un adversaire avantagé par un arbitrage tendancieu­x et partial. Lesdits dirigeants de Gafsa estiment aussi que l’arbitre les a privés d’un penalty flagrant en première période.

Contrecoup et répercussi­ons

Chapitre règlements en vigueur suite à un abandon ou un forfait intentionn­el, EGS Gafsa risque gros après son retrait face à l’US Ben Guerdane. Gafsa va vraisembla­blement perdre le match sur tapis vert sur le score de (2-0). Par ailleurs, les joueurs d’EGSG, présents sur le terrain, écoperont chacun deux matches de suspension. Quant aux staff technique, président et contingent adminis- tratif, les suspension­s peuvent aller jusqu’à six mois !

Traînée de poudre et effet boule de neige

L’US Ben Guerdane restera donc en L1, alors qu’EGS Gafsa reste «stationnée» en Ligue 2. Ce faisant, dès la fin de ce triste spectacle, en pleine veillée ramadanesq­ue, les fans de Gafsa ont vite fait d’organiser une marche pour protester contre les évènements ayant émaillé ce simulacre de match. Des revendicat­ions pacifiques qui n’ont enregistré aucun débordemen­t. Triste football, triste spectacle, triste soirée à Radès !

 ?? Photo C. MAHJOUB ?? Aymen Chendoul agressé : quelle tristesse !
Photo C. MAHJOUB Aymen Chendoul agressé : quelle tristesse !

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